Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »
La Commune : première ébauche d’un État ouvrier
Le Comité central se met en retrait
Le Comité central de la Garde nationale ne veut pas former lui-même un gouvernement. Il est convaincu que seule l’élection de la Commune de Paris au suffrage universel, obligeant l’Assemblée nationale à la reconnaître, la rendra inattaquable.
C’est certes à son honneur de ne pas agir comme n’importe quelle assemblée bourgeoise cherchant à confisquer le pouvoir au peuple. Mais, d’un autre côté, compter sur l’effet d’une légitimité électorale face à une bourgeoisie qui est en train de déclencher la guerre civile, c’est manquer de lucidité. Le 22 mars, les réactionnaires parisiens des beaux quartiers manifestent déjà, munis de bâtons, de poignards et de revolvers. Place Vendôme, ils attaquent des gardes nationaux en criant « Vive l’Assemblée nationale ! À bas le Comité ! À bas les assassins ! » Quelques coups de fusil les dispersent, ils ne sont pas encore assez forts, mais leur attitude belliqueuse ne fait aucun doute. Cependant, le Comité central perd des moments précieux.
Quelques rares communards réclament qu’on marche sur Versailles tandis que Thiers est en fuite, mais ils ne sont pas suivis. Au contraire, on regarde avec amusement les troupes et gardes nationaux qui obéissent encore au gouvernement quitter la capitale pour rejoindre Versailles avec armes et bagages. Thiers ordonne aux fonctionnaires parisiens de le rejoindre avec leurs dossiers, ou de désobéir au Comité central, pour désorganiser Paris et mettre la Commune dans l’incapacité de gouverner. Il fait couper le télégraphe et les routes. Le prolétariat, encore à la fête, laisse faire. Le fait même que l’ennemi s’enfuit à Versailles lui apparaît, à tort, comme la preuve de sa victoire complète. Quelques jours plus tard, on laissera également sans réagir les versaillais s’emparer du Mont-Valérien, près de Boulogne, une position élevée qui sera impossible à reprendre et depuis laquelle ils bombarderont tout l’Ouest parisien.
La victoire écrasante et somme toute facile du 18 mars a donné à la population l’illusion qu’on ne pouvait rien contre elle. Le 30 mars, le socialiste Charles Longuet écrit même, dans le premier numéro du Journal officiel de la Commune : « L’antagonisme des classes a cessé d’être ! »
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Affiche du Comité central appelant aux élections de la Commune
(Demain,
Fallait-il marcher sur Versailles ?)
Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM
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