Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »
La Commune : première ébauche d’un État ouvrier
Les élus de la Commune
Élue le 26 mars, la Commune est proclamée le 28. Dans L’Ami du peuple, Vermorel, socialiste qui vient d’être élu par le 18e arrondissement, écrit : « La révolution du 18 mars consacre l’avènement politique du prolétariat, comme la révolution de 1789 a consacré l’avènement politique de la bourgeoisie. »
Les élus de la Commune sont, pour certains, des intellectuels et des petits bourgeois proches du peuple et souvent socialistes. Vermorel en est un, comme l’écrivain Jules Vallès, ou le peintre Courbet. Mais il y a aussi, pour la première fois, beaucoup d’ouvriers, âgés pour la plupart d’une trentaine d’années : des métallurgistes, des typographes, ouvriers relieurs, bijoutiers, teinturiers, menuisiers, etc. On compte aussi quelques artisans et boutiquiers. Ces travailleurs sont presque tous socialistes et, en tout, près d’un tiers des élus sont adhérents de l’Internationale.
Ces hommes sont des inconnus pour les journaux versaillais, qui s’en indignent. Mais la plupart ne sont pas des inconnus pour ceux qui les ont élus ! Certains militent dans la classe ouvrière depuis des années.
Varlin, l’un des plus connus, a mené des grèves avec ses camarades relieurs, au cours desquelles se sont révélées ses qualités d’organisateur. Il a consacré avec dévouement tout son temps à la cause ouvrière, soutenant les grèves ici et là, jusqu’au Creusot, en 1870, où il a aussi contribué à fonder une section de l’Internationale. Il a participé à la création d’une coopérative ouvrière, La Marmite, avec une autre militante socialiste, Nathalie Le Mel ; ils y ont nourri des familles ouvrières pendant le siège. Nommé commandant d’un bataillon de la Garde nationale, Varlin était déjà élu à son Comité central avant de devenir membre de la Commune.
Pour réorganiser les services que Thiers a sabotés en partant, la poste, la voirie, les hôpitaux, la police, etc., la Commune met en place des commissions et nomme des responsables. Varlin et un comptable, Jourde, sont ainsi délégués à la commission des Finances ; le ciseleur Camélinat est chargé de la réorganisation des Postes, puis de la Monnaie ; deux typographes prennent la tête de l’Imprimerie nationale ; le teinturier Malon et l’ouvrier bijoutier Frankel animent la commission du Travail et de l’Échange ; un médecin, Vaillant, s’occupe de la commission de l’Enseignement ; le mécanicien Avrial est nommé directeur de l’artillerie ; des ouvriers deviennent généraux… La liste n’est pas exhaustive.
Il faut signaler aussi la présence, dans le Conseil de la Commune, de quelques républicains plus âgés, anciens quarante-huitards, opposants résolus sous l’Empire. Le plus emblématique est peut-être le journaliste Delescluze, alors âgé de 64 ans. Plusieurs fois condamné, exilé, de nouveau emprisonné en août 1870 pour avoir protesté contre la guerre, il représente la tradition jacobine issue de la Révolution française. Élu à l’Assemblée nationale par les Parisiens le 8 février, il en démissionne pour rallier la Commune, où sa voix compte : il participe successivement à quatre commissions et mourra sur une barricade.
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Varlin, militant ouvrier, militant internationaliste
(Demain, le rôle des femmes dans la Commune)
Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM
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