Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »
L’œuvre de la Commune
Contre la misère : remise des échéances, le mont-de-piété, l’assistance publique
Contre la misère : remise des échéances, le mont-de-piété, l’assistance publique
Dès le 19 mars, le Comité central de la Garde nationale avait annoncé le prolongement du moratoire sur les loyers et les échéances commerciales que Thiers avait voulu supprimer. Cela voulait dire que les locataires d’une part, les petits artisans et boutiquiers de l’autre, pourraient étaler leurs dettes : la Commune prévoit un délai de trois ans pour les rembourser, sans intérêts. En outre, les locataires obtiennent le droit de résilier leurs baux quand ils veulent, c’est-à-dire de déménager sans devoir payer de frais à leur ancien logeur. Quant aux locataires congédiés par leur bailleur, eux, ils ont trois mois de plus pour se retourner. La Commune n’ignore pas la question des petits propriétaires, pour lesquels ce revenu immobilier est parfois indispensable, mais elle décide qu’elle devra être traitée à part et que les besoins de ceux qui n’ont rien doivent primer.
Début mai, la question des monts-de-piété soulève un débat. Cette institution accorde des prêts, généralement modestes, à des gens qui, en échange, déposent leurs objets personnels en gage. Lorsque le prêt n’est pas remboursé dans le temps imparti, le mont-de-piété se paye en revendant les objets gagés. Pendant le siège de Paris, la misère s’est tellement généralisée qu’on a suspendu la vente des objets gagés. La Commune prolonge d’emblée cette suspension et elle envisage de supprimer purement et simplement les monts-de-piété, qu’elle juge immoraux. Mais ce n’est pas si simple car, comme le souligne Frankel, « quand on aura dégagé les objets du mont-de-piété, au bout de quinze jours la misère sera toujours la même ». Il faut d’abord, dit-il, trouver du travail aux ouvriers et aux artisans. En attendant, on adopte une mesure transitoire : tous les objets de petite valeur, jusqu’à 20 francs, seront restitués gratuitement à ceux qui le demandent.
La Commune entreprend la réorganisation des services hospitaliers. Elle envisage un système d’attribution d’aides en cas de chômage et de maladie. Elle prend aussi à sa charge les veuves et les enfants des gardes nationaux tués au combat et décide qu’elle élèvera les orphelins à ses frais. De manière générale, elle déclare que l’aide aux nécessiteux ne doit plus être « une aumône » mais « un devoir pour nous, mandataires du peuple, de soulager sa misère, de soutenir son courage, par nos efforts persévérants ».
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(Demain,
La Commune : L’œuvre de la Commune, Égalité
et éducation pour tous !)
Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM
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