Le 15 mars, aura lieu le premier
tour des élections municipales. Dans les petites communes, les candidats sont
le plus souvent des personnes dévouées à la collectivité, prêtes à donner de
leur temps et de leur énergie pour tenter de résoudre mille et un problèmes
dans l’intérêt général. Les maires sont en outre proches de la population. Dans
les villes importantes, c’est une autre affaire, car la mairie dispose de toute
une administration et elle est un enjeu pour des notables. Il s’agit alors
moins de dévouement que de pouvoir.
Bien des politiciens ont utilisé
leur mandat de maire comme un tremplin. Les députés macronistes l’ont
d’ailleurs compris : redoutant d’être délogés du pouvoir dans deux ans,
nombre d’entre eux se présentent aux municipales pour préserver leur carrière.
Édouard Philippe, Gérald Darmanin et quelques autres ministres font ce
calcul : tout en restant au gouvernement, ils sont candidats pour se ménager
un avenir. Le PS et la droite, après avoir été sèchement écartés du pouvoir en
2017, aimeraient retrouver enfin des couleurs.
Quant au Rassemblement national,
dans les quelques communes qu’il dirige depuis 2014, il a montré ce qu’il
était. Il a pris des arrêtés antimendicité ou a supprimé la gratuité de la
cantine scolaire pour les enfants des familles les plus pauvres, et a même
essayé d’expulser une association d’entraide comme le Secours populaire de ses
locaux. Et il continue à diviser les travailleurs selon leur origine ou leur
religion. Le parti lepéniste revendique de gérer les communes, en espérant,
demain, pouvoir gérer le pays. En fait, tout autant que les autres partis, il
aspire à aller à la soupe gouvernementale pour servir les riches. Pour tous ces
gens-là, les élections municipales sont un enjeu politicien.
Les travailleurs conscients de
leurs intérêts ne peuvent voter pour une liste lepéniste, ni macroniste bien
sûr. Ce n’est cependant pas dans les urnes qu’ils pourront mettre en échec la
politique antiouvrière de Macron et de son gouvernement, mais dans les grèves
de masse et les manifestations. La mobilisation contre la réforme des retraites
se poursuit. Comme l’ont montré les manifestations de la semaine dernière,
cette bataille n’est pas finie.
Les élections peuvent permettre
au moins de se compter et de faire entendre le camp des travailleurs. C’est
pourquoi Lutte ouvrière, à défaut de pouvoir être partout, présente des listes
dans un certain nombre de villes.
Nos candidates et nos candidats
ne sont pas des politiciens ni des notables. Ils affirment fièrement leurs
idées communistes et révolutionnaires. Ce sont des ouvriers, des employés, des
manutentionnaires, des techniciens, des caissières, des agents d’entretien, des
hospitaliers et des enseignants. Ils partagent la vie et les difficultés des
travailleurs. Ils sont engagés dans le combat contre la réforme des retraites
et contre toutes les attaques dont les travailleurs font l’objet.
Ils ne disent pas :
« Votez pour nous et les choses changeront ». Il n’est pas possible,
à l’échelle d’une commune, de changer réellement la vie des travailleurs. Le
pouvoir appartient aux capitalistes et à l’État. Les communes populaires, en
particulier, sont prises en étau entre les besoins criants et le manque de
moyens pour y faire face. En revanche, une commune dirigée par des révolutionnaires
pourrait être un point d’appui pour organiser, avec les travailleurs, leurs
combats : contre des licenciements, pour soutenir des grèves, contre les
expulsions locatives ou encore pour la réquisition de logements vides. Une
telle municipalité mettrait ses moyens matériels à la disposition de ceux qui
luttent. Elle chercherait à instaurer localement une démocratie ouvrière, en
associant à ses décisions les travailleurs, leurs syndicats et leurs
associations.
Et même en minorité dans un
conseil municipal, des élus de Lutte ouvrière pourraient être les yeux et les
oreilles des classes populaires. Ils se feraient les porte-parole de leurs
intérêts contre ceux des riches. Ils dénonceraient les promoteurs immobiliers
et les capitalistes qui vivent aux crochets de la collectivité, et les notables
qui les arrosent.
Alors, le 15 mars prochain, en
votant pour les listes de Lutte ouvrière, les travailleurs conscients de leurs
intérêts pourront se faire entendre. Avant comme après cette échéance, il
faudra poursuivre la lutte, car l’offensive de Macron et Philippe, ces pantins
qui gouvernent au profit du grand capital, ne s’arrêtera pas avec les
municipales.
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