Un grand moment de lutte de classe… et de
solitude
Nous
avions réservé en octobre pour l’exposition Léonard de Vinci au Louvre. C’était
pour hier matin à 9 heures 30. Arrivés à 9 heures, nous avions bien vu qu’il y
avait quelque chose d’inhabituel. Le Louvre était bloqué complètement, pour la
première fois depuis le début du mouvement pour le retrait de la réforme Macron.
C’est la première fois que nous avons
côtoyé un public aussi hostile. S’il y avait des personnes solidaires du
mouvement, elles étaient bien silencieuses (cela dit, des reportages en
montraient hier au soir). Le ton était hargneux contre les grévistes. S’ils
l’avaient pu, certains, hors d’eux, les auraient frappés avec joie.
Cela m’a rappelé mes lectures à propos
de la Commune de Paris, lorsque les Communards enchaînés se firent injuriés sur
la route de Versailles et reçurent du monde bourgeois les coups d’ombrelle et
des crachats que le mouvement des travailleurs prenant le pouvoir avait
tellement inquiétés.
Ce public de vieux, je ne les
caractériserais pas d’anciens, réactionnaire, consomme la culture comme les
vins fins, pour elle-même. Que les travailleurs se battent et mettent un
instant un obstacle sur leur route, on le voit devenir enragé.
Pour le gros de ces gens-là, que
savent-ils de la retraite des travailleurs. Leur retraite, c’est non seulement
celle de leur situation de dominants, leurs actions et leurs immeubles.
Prolétaires, nous n’avons pas
l’occasion de côtoyer ce monde. C’était une première, et donc un certain moment
de solitude.
Après avoir assuré les grévistes de
notre soutien, nous sommes repartis vers Saint-Lazare.
Léonard nous pardonnera. Ses tableaux
et ses croquis, ce sera pour une autre vie. Mais comme le disait un jeune interrogé : "Les œuvres de Léonard seront toujours là, mais la culture... ". DM
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