Le 5
décembre et après, tous en grève, tous en manifestation !
02/12/2019
Salariés de la métallurgie, de
l’automobile, de l’agroalimentaire, de la chimie, du commerce, du nettoyage, de
la sécurité, des banques et assurances, cheminots, agents de la RATP et des
transports publics, enseignants, si nous ne voulons pas nous retrouver avec un
nouveau report de l’âge de la retraite et des pensions encore réduites, il faut
agir maintenant.
Et il n’y a pas que le problème
de la retraite. Les bas salaires, la précarité, les sous-effectifs, les
journées à rallonge, la surveillance et les pressions des chefs… il faut tout
mettre sur la table, parce que c’est devenu insupportable. Avec les salaires
qu’on a, il est impossible de voir le bout du tunnel. Entre les crédits pour se
loger, l’argent pour payer les études des enfants, les dépenses exceptionnelles
qui nous tombent dessus, on ne vit pas, on survit !
Tant que nous ne réagirons pas,
le grand patronat et le gouvernement nous feront reculer. Il y a 30 ans, avoir
un emploi, cela signifiait avoir un CDI à plein temps. La retraite, elle était
à 60 ans, à taux plein avec 37,5 années de cotisations. Aujourd'hui le
gouvernement nous explique que c’est impossible, parce qu’il n’y a pas
d’argent.
Mais en 30 ans, les grandes
fortunes ont décuplé. En 30 ans, les profits des entreprises se sont envolés.
La semaine dernière, la firme de luxe LVMH a déboursé 15 milliards d’euros pour
acheter le joaillier Tiffany. Et il n’y a pas d’argent ? Quelle sinistre
blague !
Il faut prendre l’argent là où il
est, dans les coffres des grands actionnaires, pour qu’il serve aux salaires,
aux emplois, aux services publics.
Plus il y aura de monde dans la
rue, plus le gouvernement sera sous pression. Et il l’est déjà ! Il l’est
parce que les cheminots et les agents de la RATP ne se laisseront pas faire et
qu’ils sont en mesure de perturber une bonne partie de l’économie, le temps
qu’ils décideront. Il l’est aussi parce qu’il craint la généralisation de la
colère à l’ensemble du monde ouvrier. Eh bien, il faut y aller !
Le gouvernement cherche à dresser
l’opinion contre les cheminots et les agents de la RATP qui seraient arcboutés
sur leurs régimes spéciaux. Mais puisqu’il est question de
« privilèges », regardons les riches qui ont celui de ne rien faire
de leurs dix doigts et qui vivent en parasitant le travail des autres.
Regardons ceux dont les fortunes
dépassent parfois la richesse de certains États, ceux qui ne s’inquièteront
jamais pour leur retraite tant ils nagent dans les millions. Regardons-les,
demandons-leur des comptes et ne nous laissons pas diviser entre
travailleurs !
Bien sûr, les travailleurs de la
SNCF et de la RATP sont en pointe dans ce mouvement, ils ont davantage de
traditions de luttes et une force de frappe importante. Mais seuls, ils ne
pourront pas gagner pour tout le monde. Car il s’agit aussi de se faire
respecter des grands actionnaires. Alors, en faisant grève dans les grandes
entreprises du privé, frappons-les au cœur, c’est-à-dire au portefeuille. Et
demain ce sera le Medef qui suppliera Macron de renoncer.
Cette grève va engendrer des
difficultés pour tout un chacun. Mais dans le bras de fer qui commence jeudi 5,
toutes les travailleuses, tous les travailleurs ont les mêmes intérêts :
que cette grève réussisse, se développe et soit victorieuse. Et c’est
possible !
Si les salariés du privé
rejoignent ceux du public, nous nous ferons craindre du gouvernement et du
grand patronat. Si la grève se poursuit les jours suivants et menace de se
transformer en vrai mouvement, oui, nous pouvons les faire reculer.
En 1995, Juppé s’était montré
aussi arrogant que Macron l’est aujourd'hui, et il avait dû manger son chapeau
face à la détermination des grévistes. Aujourd'hui, nous pouvons en faire
autant, si nous reprenons confiance dans notre force collective.
Beaucoup d’entre nous se méfient
des confédérations syndicales et de leurs calculs d’appareils qui les ont
régulièrement conduits à sacrifier les intérêts des travailleurs.
Eh bien, il faut se battre avec
la conviction que nous pouvons nous organiser pour contrôler et diriger notre
mouvement de façon démocratique. Avec la conviction que nous pouvons décider et
agir sans attendre les consignes des confédérations.
Il dépend de chacun d’entre nous
de faire du 5 décembre le point de départ d’une large contestation ouvrière. Il
dépend de chacun d’entre nous de jouer un rôle actif et de faire en sorte que
ce mouvement de grève soit vraiment le nôtre.
Pour réagir et nous opposer aux
reculs imposés par le gouvernement ou le grand patronat, nous n’avons que trop
attendu. À partir de jeudi, passons à la contre-offensive !
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