La mort d’un jeune ouvrier ne vaut pas
cher pour Total… et pour la justice
En 2009, deux jeunes ouvriers
intérimaires trouvaient la mort lors de l’explosion du vapocraqueur à l’usine
Total de Carling, huit autres étaient blessés.
Il a
fallu des années de procédures pour que les familles des victimes fassent
reconnaitre la responsabilité de Total Petrochemicals France (TPF). En 2016,
TPF a été reconnu pénalement responsable pour avoir, dès 1995, sciemment
contourné les règles de sécurité, selon le tribunal correctionnel de
Sarreguemines, qui avait souligné une « défaillance inadmissible »
de la part de Total.
En avril
2018, la cour d'appel de Metz avait condamné Total à verser 159 000 € à 23
parties civiles, membres de la famille de l'employé, dont 50 000 à
Véronique Germain, la mère du jeune Maximilien, au titre du préjudice moral.
« Une
somme particulièrement modeste au vu des circonstances tragiques du décès de
son fils », avait alors dénoncé son avocat. Mme Germain
avait demandé 500 000 € au titre du préjudice moral, mais également
quelque 750 000 € liés à des pertes de revenus, ayant presque totalement
arrêté son activité professionnelle après les faits.
La cour
de cassation vient de débouter Mme Germain de ses demandes, estimant que la
mort de son fils ne devait pas coûter plus de 50 000 € à Total qui,
pourtant, « avait sciemment contourner toutes les règles de
sécurité ». Et donc, pour un quasi assassinat, la plus riche
entreprise de France n’aura à s’acquitter que d’une aumône. Justice de
classe ? Oui !
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