mercredi 4 juillet 2018

Argenteuil, Défense de jean Vilar, un peu d'histoire et un avenir pour une « Ile » restaurée


On nous informe, un article à paraître du Comité Jean Vilar pour la revue Agora du mouvement Val-Oise environnement


« Un site unique, espace vert entre Seine et centre-ville, menacé mais bien défendu !

L’ancienne île d’Argenteuil est propriété communale depuis des temps immémoriaux. En 1783, les habitants ont comblé le bras de Seine qui la séparait de l’ancienne abbaye et du centre ville. Presque aussitôt, elle a été plantée pour la promenade et les loisirs, sans doute en 1788 par Mirabeau père, qui habitait rue de Seine.

Elle a retrouvé cette vocation de loisirs, de place des fêtes, de champ de foire, à l’époque des impressionnistes : Claude Monet l’a immortalisée dans de nombreux tableaux, ainsi que Sisley et Caillebotte. Dans les années 1920-1930, les Parisiens y venaient pour les fêtes de la ville ou les régates sur la Seine.
Mais la Ville a progressivement délaissé le fleuve. Une 2x2 voies a remplacé le chemin de halage. Les clôtures se sont multipliées autour de différents équipements… Et en 2017, la Municipalité a annoncé céder, au promoteur Fiminco, la partie centrale de l’île, modifiant au passage le PLU. Fiminco veut y construire 156 logements, un centre commercial (à 400 mètres de l’existant), une salle de spectacles privée censée remplacer la salle des fêtes municipale Jean Vilar, et un multiplexe, tour aveugle montant à 45 mètres de haut ! Pour donner un « signe » en entrée de ville, selon la Municipalité !
Une association d’habitants s’est créée : le comité Jean Vilar. Ses membres ont déposé deux recours, contre le PLU et la vente du terrain, auxquels la Municipalité n’a pas encore répondu. Le comité a lancé une pétition : elle a recueilli 7000 signatures. Il lance maintenant une réflexion collective, initiée fin juin par un apéro-pique-nique-débat sur le site.
L’association A.R.B.R.E.S a reconnu le 1er mai, la plantation comme « ensemble arboré remarquable ».
L’Autorité environnementale (Direction régionale de l’Environnement) a rendu fin 2017 un avis très critique quant au bien-fondé du projet : pourquoi « le choix d’implanter le projet sur un site inondable » alors que 97,6% du territoire communal ne l’est pas ? Le centre ville souffre « d’un important déficit en espaces verts », et « le site présente un potentiel paysager en entrée de ville ». Le projet accroîtrait aussi  « le trafic routier saturé en heures de pointe », dont le « samedi après-midi ». Enfin, s’agissant de construire sur les remblais de l’ancien bras de Seine, les terrassements à faire rendent « possible, (…) contrairement à ce qui est indiqué » par le promoteur, un « rabattement de nappe lors des travaux », c’est-à-dire une baisse du niveau de la nappe phréatique, qui pourrait causer des dégâts aux immeubles proches, dont plusieurs villas remarquables construites face à l’île, à la fin du XIXème siècle.
En février 2018, le Maire a demandé au promoteur de revoir son projet un peu à la baisse. Le promoteur ne répond pas … Son silence redonne espoir aux Argenteuillais ! Au moins, le projet aura attiré l’attention sur ce site longtemps négligé. Une remise en valeur, paysagère, culturelle, conviviale, en refera, espérons-le, un pôle d’attraction pour les Franciliens bien au-delà d’Argenteuil. »

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