Nathalie Arthaud dans
les médias
Ce samedi 15 avril
à 08h20
Europe 1 : Interview de Nathalie
Arthaud
Dimanche 16 avril
à 19h45
France Info TV :
Interview de Nathalie Arthaud
Lundi 17 avril
à 10h25
LCI : Interview de Nathalie Arthaud
Nos
positions
Handicap
- perte d'autonomie
Je me bats pour une société
organisée pour le bien-être de ses membres et non pour le profit, une société
qui mette les richesses en commun afin que chacun puisse subvenir à ses
besoins, se déplacer et communiquer, et être en situation d’avoir une vie
sociale, affective et intellectuelle la plus riche possible quelles que soient
ses capacités, ou ses handicaps.
C’est loin d’être le cas
aujourd’hui car au lieu d’accroître les aides qui permettraient d’aider ceux
qui souffrent d’un handicap, l’État diminue de plus en plus les fonds publics
et en particulier ceux consacrés à la santé.
Mises souvent au ban de la
société car jugées « pas assez productives », pas assez rentables aux
yeux d’une économie dirigée par un patronat qui court après les profits, les
personnes handicapées subissent une double peine : le handicap physique et
le handicap social. Pourtant il est possible, à condition de l’imposer au
patronat, que tous les travailleurs, y compris les travailleurs handicapés,
aient un travail.
Quand je revendique 1 800
euros net au minimum cela s’adresse aussi bien évidemment aux travailleurs
handicapés. Dans les Etablissements d’aide par le travail (ESAT), les salaires
sont insuffisants. Quant à l’AAH (allocation adulte handicapé) qui se monte à
808 €, elle n’est toujours pas revalorisée alors qu'elle se trouve 200 € en
dessous du seuil de pauvreté ! Elle doit être considérée comme un salaire et
portée à 1800 € !
L’éducation
des enfants handicapés : un parcours d’obstacle pour les parents
Combien de combats doivent mener
les parents pour que leur enfant, bien qu’atteint d’un handicap, trouve un lieu
où il puisse recevoir une éducation, où il puisse apprendre, progresser, se
développer au maximum de ses capacités ? Sous la pression des
associations, une loi a inscrit en 2005 l'égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des personnes handicapées (loi de 2005).
Il y a désormais des droits mais
on peine à les appliquer, tellement les moyens que l’Education Nationale met en
place sont insuffisants. La création des ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion
Scolaire) se fait avec les moyens du bord : quelques heures pour des
enseignants, et jamais assez d’heures d’AVS (aide à la vie scolaire).
En ne donnant pas les moyens de
sa loi, le gouvernement aggrave les conditions de travail des enseignants sans
offrir la véritable place qu’il faudrait pour les enfants handicapés.
L'État français a été condamné à
une amende de 240 000 euros de dommages et intérêts à sept familles pour «
défaut de prise en charge adaptée » de leurs enfants autistes, notamment
l'absence de scolarisation. Mais l'État, comme bien des patrons, préfère payer
quand il est condamné, plutôt que de mettre un terme à cette situation
choquante.
Quant aux instituts spécialisés
qui scolarisent eux aussi des élèves handicapés, leurs moyens, leurs budgets
sont revus à la baisse, comme tous les budgets des services publics utiles aux
populations.
Par ailleurs, le statut des
travailleurs qui encadrent ces enfants souffrant d’un handicap est scandaleux.
Chaque enfant devrait être accompagné par un professionnel à temps plein, payé,
comme tous les travailleurs, au moins 1800 euros nets. Au lieu de cela, la
plupart du temps, ces travailleurs sont en CUI ou en CAE pendant quelques mois.
Au mieux, ils arrivent à décrocher un CDD de quelques années. Mais ils ne font
jamais plus de 20h et sont payés moins de 700 euros. Comment vivre dans ces
conditions ?
Accessibilité
des lieux publics, des transports, des équipements, des logements, des centres
de santé…
Des millions de personnes ne
peuvent accéder facilement et en toute autonomie à des lieux publics, des
établissements scolaires, des locaux de travail, des commerces, des cabinets
médicaux, des équipements culturels… du fait de leur conception architecturale.
La mise en conformité des
bâtiments publics devait être effective d’ici à 2015. Puis, encore une fois,
les moyens d’application de cette loi n’ont pas été donnés ce qui la rendue en
bonne partie inefficiente.
Ministres et présidents font
semblant de se soucier de la situation des personnes handicapées, mais ils
n'ont jamais voulu prendre des mesures réellement contraignantes, ni même
mettre les moyens Pourtant, obliger des grands groupes comme Carrefour ou
Auchan à financer des travaux d'aménagement pour tous les commerces serait la
moindre des choses. Ces groupes ont largement de quoi financer cela, et
rapidement. Il faudrait aussi imposer aux bétonneurs comme Bouygues de réaliser
ces travaux à prix coûtant partout où cela est nécessaire. Enfin, l'État
pourrait embaucher des travailleurs pour réaliser ces aménagements dans les
bâtiments publics.
Ce serait une utilisation de
l'argent de l'État bien plus utile et bien plus rationnelle que tous ces
cadeaux fiscaux donnés généreusement aux mêmes grands groupes de la
distribution et du bâtiment.
Faire
respecter la loi sur l’embauche de travailleurs qui souffrent d’un handicap
La loi oblige théoriquement les
employeurs de plus de 20 salariés à occuper 6 % de personnes souffrant
d’un handicap. Cette loi n’est absolument pas appliquée. Les dernières
statistiques publiées, celles de 2014 pour le privé, indiquent que seulement
3,6 % de salariés handicapés y sont occupés car bon nombre d’employeurs
préfèrent payer des pénalités que de respecter la règlementation. Quant au
secteur public, si la situation s’est améliorée en 2015 dans la fonction
publique territoriale (6,22 % d’emplois pour personnes handicapées), elle n’est
que de 4,18 % dans la fonction publique de l’Etat.
Ce dernier, non content de
diminuer les fonds publics et en particulier les aides à la santé, ne respecte
même pas les lois qu’il est censé faire appliquer. Il faut mettre en
place de véritables moyens de contrainte sur le plan pénal pour
astreindre les employeurs à cette obligation.
Rembourser
intégralement les dépenses liées au handicap ou à la perte d’autonomie
Tous les besoins nécessaires à la
compensation de la perte d’autonomie – qu’elle soit liée à un handicap ou au
vieillissement – devraient être pris en charge par la collectivité. De la même
façon qu’elle prend bien en charge aujourd’hui les actes qui permettent à
l’organisme humain de mieux fonctionner - prothèses, transplantations
d’organes, lourdes chirurgies réparatrices… - la collectivité devrait aussi
prendre en charge toutes les aides externes qui sont indispensables aux être
humains pour continuer de vivre dignement : que ces aides soient matérielles
(fauteuils, appareils, installations ergonomiques…) ou humaines.
Ce qu’il faut c’est un véritable
service public d’accompagnement et d’aide à l’autonomie et que l’Etat arrête de
se défausser des intérêts de la collectivité.
Combien de services d’aide à
l’accompagnement auraient pu être ouverts et fonctionner dans le seul dernier
quinquennat avec les 40 milliards donnés au titre de « l’aide aux
entreprises » (en réalité d'aide... à leurs profits) ?
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