Nous
ne savons pas si tous les membres de la majorité municipale « de
droite » d’Argenteuil, ceux au moins membres du parti « Les
Républicains » se reconnaissent dans l’un ou l’autre des prétendants de la
pléthore des candidats de leur parti à l’investiture pour les prochaines
élections présidentielles. Nous savons déjà qu’il y a parmi eux des juppéistes,
des sarkozistes, des fillonnistes avoués et militants. D’autres ont peut-être
été recrutés par hasard sur la liste de la municipalité actuelle quand certains
de leurs collègues sont de vieux routiers de l’engagement politique de droite.
Nous proposons aux uns et aux autres la lecture de cet article ci-dessous sur
le sujet, extrait de notre hebdomadaire, qui les aidera à éclairer leur
lanterne sur ce que préparent les uns et les autres de ces prétendants à la
primaire contre le monde du travail, un monde auquel au-delà de leur situation
d’élu municipal, la plupart continuent d’appartenir, et surtout qui compose l’essentiel
de la population d’Argenteuil.
Voilà en tout cas, le tableau
qu’envisagent ces prétendants qui ne manquera pas, s’il se concrétisait d’avoir
ici des conséquences dramatiques pour les habitants de la Ville, et pour des
services utiles à la population, déjà complètement malmenés depuis des années,
quels que soient les gouvernements, de droite ou de gauche.
Primaire à droite : qui dit pire ?
Pour éviter de se faire oublier
pendant les quatre mois qui les séparent de leur primaire, les candidats de
droite, Sarkozy, Fillon, Juppé, Le Maire, etc., dévoilent leurs propositions,
en particulier sur l’économie, et tentent de se distinguer les uns des autres
aux yeux de leurs sympathisants et de leur électorat.
En
réalité, leurs recettes sont toutes les mêmes : réduction des dépenses publiques,
de 85 à 110 milliards en cinq ans, et cadeaux au patronat.
Du côté
des suppressions de postes dans la fonction publique, chacun y va de son
annonce : 200 000 ou 300 000 en cinq ans, Fillon allant jusqu’à 600 000.
Ajoutez à cela l’alignement des pensions de retraite des fonctionnaires sur
celles des salariés du secteur privé et un âge légal de départ en retraite à 65
ans pour tous, et on obtient une réforme dont seuls varient les délais
d’application promis par les candidats.
Du côté
des cadeaux au patronat, c’est « la liberté qui prime » pour s’exonérer
des 35 heures (Sarkozy ), « négocier librement la durée du travail
hebdomadaire » dans la limite des 48 heures (Fillon), baisser les
cotisations patronales, faciliter les licenciements et plafonner les indemnités
prud’homales. Le Maire, en veine d’imagination, prévoirait pour les chômeurs
trop longtemps au RSA des « emplois rebonds » de vingt heures payés en
dessous du smic. Question impôts, ils suppriment l’ISF et allègent le taux
d’imposition sur les sociétés, qui passerait à 30 % pour les grandes
entreprises et 24 % pour les PME (Juppé).
Aucune
originalité dans ces propositions qui, surenchère mise à part, ont déjà inspiré
les gouvernements de droite… et de gauche. La retraite que Sarkozy veut à 63
ans en 2020 est déjà programmée à 62 ans en 2017, depuis la précédente réforme
sur laquelle le gouvernement Hollande s’est bien gardé de revenir. L’impôt sur
les sociétés est officiellement de 33,3 %, mais les crédits d’impôt (CICE et
CIR) l’allègent considérablement. D’ailleurs un bilan de 2010 montre que les
entreprises du CAC 40 ne sont taxées qu’à 8 %. Pour ce qui est du Code du
travail, la loi El Khomri a largement ouvert la voie aux réformes
antiouvrières.
Mais tout
est dans l’intention et la volonté de promettre de faire mieux que le
concurrent et mieux que le gouvernement précédent dans la soumission aux
intérêts du patronat. Quant à la réalisation concrète, quel que soit le
gouvernement, elle dépendra de l’aggravation de la crise, des pressions
patronales… et de la résistance des travailleurs.
Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2502)
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