La mémoire du refus
Il y a 60 ans, des soldats
rappelés et la population de communes creusoises se révoltaient contre la guerre
d'Algérie.
Le
7 mai 1956, un convoi militaire transportant une vingtaine de rappelés en route
pour l'Algérie fait halte dans la commune de La Villedieu en Creuse. Au moment
de repartir, les rappelés refusent. Les habitants de la commune dont le maire,
René Romanet, les aident et les cachent dans des granges. Une compagnie de CRS
est envoyée dans la nuit mais le lendemain, 8 mai, des habitants des communes
voisines de Faux la Montagne et de Nedde envahissent le bourg en soutien aux
rappelés insoumis.
Le
maire de La Villedieu, Robert Romanet, l'instituteur de Faux la Montagne,
Gaston Fanton, et Antoine Meunier un ancien combattant sont arrêtés. Le maire
de Villedieu en raison de son passé de résistant n'a pas été condamné à de la
prison ferme mais à trois ans avec sursis, mais il a été révoqué et déchu
durant 5 ans de ses droits civiques, Antoine Meunier mutilé de guerre a eu
droit à une peine symbolique mais l'instituteur de Faux la Montagne, lui a
écopé de huit mois de prison à Fresnes et, interdit d'exercer sa profession
durant 5 ans, il est devenu bucheron.
Un hommage vient d'être rendu,
soixante ans plus tard, par une cinquantaine de personnes dans la mairie de
Tarnac, aux soldats insoumis et surtout aux trois courageux anti-colonialistes
qui n'ont jamais été réhabilités et étaient tombés dans l'oubli .
En 1956, le président du Conseil
et chef du gouvernement était le socialiste Guy Mollet qui sous le nom de
"pacification" menait la salle guerre coloniale d'Algérie...
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