jeudi 6 mars 2014

Education nationale : on peut retaper des écoles, L'Ecole publique, elle, va à vau l'eau. Un article dans l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine



Dans l'Éducation : non aux suppressions de postes ! 

Mardi 4 mars, dès le lendemain de la rentrée des vacances scolaires dans la région parisienne, des collèges, lycées et lycées professionnels étaient en grève. Un rassemblement était organisé, regroupant 300 personnes près de l'Assemblée nationale à Paris. Les enseignants ne comptent pas en rester là. Des journées de grève sont d'ores et déjà prévues dans certains établissements pour la semaine suivante.
       Partout, on retrouve les mêmes problèmes et les mêmes sujets de mécontentement. La dotation horaire globale, c'est-à-dire le nombre d'heures d'enseignement allouées à chaque établissement, est en baisse dans beaucoup de collèges et lycées, ce qui signifie des suppressions de postes. Dans un collège de Rosny, dans la région parisienne, ces postes supprimés sont remplacés... par des heures supplémentaires. Des classes seront supprimées dans un grand nombre de collèges.
        Ainsi, au collège Fabien à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, deux classes devraient disparaître, le nombre d'élèves restant le même : cela signifie qu'une augmentation des effectifs par classe est à craindre pour la rentrée scolaire prochaine. Des sections sont supprimées également dans les lycées professionnels. Ainsi, au lycée Blanqui à Saint-Ouen, une seconde professionnelle en gestion-administration devrait être supprimée : les élèves n'auront qu'à trouver des places ailleurs. Certaines spécialités de l'enseignement professionnel doivent également disparaître : les enseignants en comptabilité ou économie-droit sont priés de se reconvertir.
           Il y a quelques semaines, le ministre de l'Éducation nationale, Peillon, avait tenté d'expliquer qu'il voulait favoriser les établissements scolaires situés dans les endroits où les élèves sont le plus en difficulté. Il parlait même de favoriser les zones d'éducation prioritaire, les ZEP. Mais sa manière de les favoriser est bien singulière. En fait, il est partout question de les supprimer. La conséquence directe serait la suppression des quelques moyens supplémentaires en enseignants qui étaient alloués dans ces ZEP et qui permettaient d'avoir des effectifs un peu moins lourds dans les classes, sans que cela soit suffisant d'ailleurs. Il faut ajouter à ce tableau que la suppression de postes de professeurs est d'autant plus facile dans nombre de collèges ou lycées que le nombre de contractuels parmi les enseignants ne cesse de progresser. Ainsi, dans le collège de Rosny déjà cité, sur sept enseignants de la même matière scientifique, seule une est titulaire.
         Tout ce que propose Peillon, souvent enrobé dans des discours ronflants sur la nécessité de favoriser l'éducation des élèves en difficulté, va dans le même sens : supprimer des postes. C'est à cela que continuent de s'opposer nombre d'enseignants, bien décidés à entraîner plus de monde dans la grève, en particulier lors de la journée interprofessionnelle du mardi 18 mars.

                                                                                      Aline RETESSE

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