Dans l'Éducation : non aux
suppressions de postes !
Mardi 4 mars, dès
le lendemain de la rentrée des vacances scolaires dans la région parisienne,
des collèges, lycées et lycées professionnels étaient en grève. Un
rassemblement était organisé, regroupant 300 personnes près de l'Assemblée
nationale à Paris. Les enseignants ne comptent pas en rester là. Des journées
de grève sont d'ores et déjà prévues dans certains établissements pour la
semaine suivante.
Partout, on retrouve les mêmes
problèmes et les mêmes sujets de mécontentement. La dotation horaire globale,
c'est-à-dire le nombre d'heures d'enseignement allouées à chaque établissement,
est en baisse dans beaucoup de collèges et lycées, ce qui signifie des
suppressions de postes. Dans un collège de Rosny, dans la région parisienne,
ces postes supprimés sont remplacés... par des heures supplémentaires. Des
classes seront supprimées dans un grand nombre de collèges.
Ainsi, au collège Fabien à
Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, deux classes devraient disparaître, le
nombre d'élèves restant le même : cela signifie qu'une augmentation des
effectifs par classe est à craindre pour la rentrée scolaire prochaine. Des
sections sont supprimées également dans les lycées professionnels. Ainsi, au
lycée Blanqui à Saint-Ouen, une seconde professionnelle en gestion-administration
devrait être supprimée : les élèves n'auront qu'à trouver des places
ailleurs. Certaines spécialités de l'enseignement professionnel doivent
également disparaître : les enseignants en comptabilité ou économie-droit
sont priés de se reconvertir.
Il y a quelques semaines, le
ministre de l'Éducation nationale, Peillon, avait tenté d'expliquer qu'il
voulait favoriser les établissements scolaires situés dans les endroits où les
élèves sont le plus en difficulté. Il parlait même de favoriser les zones
d'éducation prioritaire, les ZEP. Mais sa manière de les favoriser est bien
singulière. En fait, il est partout question de les supprimer. La conséquence
directe serait la suppression des quelques moyens supplémentaires en
enseignants qui étaient alloués dans ces ZEP et qui permettaient d'avoir des
effectifs un peu moins lourds dans les classes, sans que cela soit suffisant
d'ailleurs. Il faut ajouter à ce tableau que la suppression de postes de
professeurs est d'autant plus facile dans nombre de collèges ou lycées que le
nombre de contractuels parmi les enseignants ne cesse de progresser. Ainsi,
dans le collège de Rosny déjà cité, sur sept enseignants de la même matière
scientifique, seule une est titulaire.
Tout ce que propose Peillon,
souvent enrobé dans des discours ronflants sur la nécessité de favoriser
l'éducation des élèves en difficulté, va dans le même sens : supprimer des
postes. C'est à cela que continuent de s'opposer nombre d'enseignants, bien
décidés à entraîner plus de monde dans la grève, en particulier lors de la
journée interprofessionnelle du mardi 18 mars.
Aline RETESSE
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