Le Médef a réussi à trouver quelques comparses syndicaux
pour grignoter un peu plus la situation des cadres au chomage, en allongeant le
délai pour qu’ils bénéficient d’indemnités chomage dans le cas où ils ont
touché des indemnités dites supra-légales. Il reste au gouvernement d’entériner
l’accord, ce qu’il ne manquera pas de faire. Ci-dessous, un article de notre
hebdo de cette semaine sur le sujet.
Indemnités supra-légales des licenciés :
une nouvelle cible du patronat
Jeudi 20 mars s'est tenue une nouvelle
séance de négociations entre le Medef et les syndicats au sujet de la réforme
de l'indemnisation des chômeurs. Depuis l'ouverture des discussions, le
patronat a affiché clairement la couleur. Il veut réduire les allocations des
travailleurs licenciés en durcissant les conditions pour les obtenir, avec à la
clé l'allongement de la durée de cotisation requise pour y avoir droit et la
diminution de la période d'indemnisation.
Pour essayer de mieux faire passer ses mauvais coups, le
Medef a trouvé un nouvel angle d'attaque. Officiellement, il s'agirait de s'en
prendre aux cadres, car ils partiraient, selon les patrons, avec un
« matelas » ou un « pactole ». En cas de prime
supra-légale, les représentants du patronat proposent de supprimer le
plafonnement du délai de carence avant de toucher les allocations chômage.
À l'heure actuelle, les salariés licenciés peuvent déjà
attendre jusqu'à deux mois et demi avant de toucher une allocation chômage.
Mais, pour le patronat, ce n'est pas encore assez, et il serait question de
laisser les licenciés attendre encore plus. L'exemple cité par le Medef propose
plus de six mois sans indemnités chômage, pour un cadre ayant reçu une prime de
20 000 euros.
Le but du patronat est clair : faire des économies sur
le dos des chômeurs. Les experts du Medef parlent de récupérer ainsi plusieurs
centaines de millions par an, toujours soi-disant pour « soulager »
les comptes de l'Unedic. Quelle hypocrisie, alors que le Medef multiplie les licenciements,
y compris par rupture conventionnelle, pour éviter d'avoir à payer pour des
plans sociaux. Non content de se débarrasser des salariés à moindres frais, le
patronat voudrait maintenant leur reprendre les quelques milliers d'euros
concédés, en repoussant dans le temps leurs droits aux allocations chômage.
Dans la réalité, les trois quarts des salariés n'obtiennent
qu'une indemnité supra-légale inférieure à 5 000 euros, et souvent
après s'être battus pour l'obtenir. Elle couvre souvent à peine plus que le délai
de carence déjà existant, et n'est rien en comparaison des dégâts causés par la
perte d'un emploi.
Si les comptes affichés par l'Unedic sont aujourd'hui dans
le rouge, le patronat en a l'entière responsabilité, lui qui multiplie les
contrats précaires et licencie en masse. Il faudrait l'obliger à payer, en
commençant par l'empêcher de licencier.
Gilles BOTI
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire