samedi 22 mars 2014

Contre les chomeurs, le Médef en action

Le Médef a réussi à trouver quelques comparses syndicaux pour grignoter un peu plus la situation des cadres au chomage, en allongeant le délai pour qu’ils bénéficient d’indemnités chomage dans le cas où ils ont touché des indemnités dites supra-légales. Il reste au gouvernement d’entériner l’accord, ce qu’il ne manquera pas de faire. Ci-dessous, un article de notre hebdo de cette semaine sur le sujet.

Indemnités supra-légales des licenciés : une nouvelle cible du patronat 

Jeudi 20 mars s'est tenue une nouvelle séance de négociations entre le Medef et les syndicats au sujet de la réforme de l'indemnisation des chômeurs. Depuis l'ouverture des discussions, le patronat a affiché clairement la couleur. Il veut réduire les allocations des travailleurs licenciés en durcissant les conditions pour les obtenir, avec à la clé l'allongement de la durée de cotisation requise pour y avoir droit et la diminution de la période d'indemnisation.
       Pour essayer de mieux faire passer ses mauvais coups, le Medef a trouvé un nouvel angle d'attaque. Officiellement, il s'agirait de s'en prendre aux cadres, car ils partiraient, selon les patrons, avec un « matelas » ou un « pactole ». En cas de prime supra-légale, les représentants du patronat proposent de supprimer le plafonnement du délai de carence avant de toucher les allocations chômage.
       À l'heure actuelle, les salariés licenciés peuvent déjà attendre jusqu'à deux mois et demi avant de toucher une allocation chômage. Mais, pour le patronat, ce n'est pas encore assez, et il serait question de laisser les licenciés attendre encore plus. L'exemple cité par le Medef propose plus de six mois sans indemnités chômage, pour un cadre ayant reçu une prime de 20 000 euros.
       Le but du patronat est clair : faire des économies sur le dos des chômeurs. Les experts du Medef parlent de récupérer ainsi plusieurs centaines de millions par an, toujours soi-disant pour « soulager » les comptes de l'Unedic. Quelle hypocrisie, alors que le Medef multiplie les licenciements, y compris par rupture conventionnelle, pour éviter d'avoir à payer pour des plans sociaux. Non content de se débarrasser des salariés à moindres frais, le patronat voudrait maintenant leur reprendre les quelques milliers d'euros concédés, en repoussant dans le temps leurs droits aux allocations chômage.
      Dans la réalité, les trois quarts des salariés n'obtiennent qu'une indemnité supra-légale inférieure à 5 000 euros, et souvent après s'être battus pour l'obtenir. Elle couvre souvent à peine plus que le délai de carence déjà existant, et n'est rien en comparaison des dégâts causés par la perte d'un emploi.
      Si les comptes affichés par l'Unedic sont aujourd'hui dans le rouge, le patronat en a l'entière responsabilité, lui qui multiplie les contrats précaires et licencie en masse. Il faudrait l'obliger à payer, en commençant par l'empêcher de licencier.
                                                                       Gilles BOTI





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