Centenaire de la Première Guerre
mondiale : Hollande, héritier des trahisons du Parti socialiste
Le 7 novembre, depuis l'Élysée, Hollande devait lancer
officiellement les commémorations du centenaire de la Première Guerre
mondiale. C'est à ceux qui se prétendent parfois les héritiers des socialistes
du début du XXe siècle qu'échoit donc de rendre un hommage
légal aux huit millions de « poilus » que la bourgeoisie française a
envoyés en 1914-1918 « mourir pour les industriels », selon le mot
d'Anatole France.
Il
y a un siècle, quinze jours encore avant l'entrée en guerre, en août 1914, les
militants socialistes, réunis en congrès extraordinaire à Paris à la
mi-juillet, écoutaient Jaurès : « Nous dénoncerons le danger par
l'action parlementaire et par l'agitation dans le pays. Mais quand les nuées
tomberont, car les travailleurs seront menacés par l'orage, il est impossible
qu'ils ne se souviennent pas qu'ils sont une force et qu'ils n'affirment pas
bien haut leur volonté de paix. Et, en fait, malgré les dissentiments
théoriques, nous sommes d'accord pour dire que la cessation du travail est un
moyen d'émouvoir et d'avertir tous les gouvernants. S'il est vrai que dans tous
les pays, à certaines heures de crise, c'est à la grève générale que les
travailleurs ont recours, il est impossible qu'ils ne recourent pas à ce moyen
contre la guerre. »
L'appel
de la CGT à la
grève générale était dans l'air et Marcel Sembat, Edouard Vaillant, Albert
Thomas, dirigeants du Parti socialiste, appuyèrent Jaurès qui faisait voter une
motion : « Entre tous les moyens employés pour prévenir et pour
empêcher la guerre et pour imposer aux gouvernements le recours à l'arbitrage,
le Congrès considère comme particulièrement efficace la grève générale ouvrière
simultanément et internationalement organisée dans les pays intéressés, ainsi
que l'agitation et l'action populaires sous les formes les plus actives. »
Mais
comme l'écrivait des années plus tard le communiste révolutionnaire Alfred
Rosmer, « le 1er août 1914, Jaurès est mort [la veille],
Jouhaux [le secrétaire général de la
CGT ] est acheté. La guerre peut passer. À 4 heures de
l'après-midi, l'ordre de mobilisation est affiché ». Les dirigeants
socialistes n'allaient pas tarder à emboucher les trompettes de « l'union
sacrée » avec la bourgeoisie. Le 2 août, Édouard Vaillant et Marcel
Sembat appelaient « les socialistes » à « remplir à la fois leur
devoir patriotique et leur devoir socialiste [...] pour la Patrie , pour la République , pour la Révolution » et à
« se battre pour défendre la culture française et la liberté des
peuples ». Le Parti socialiste assuma des postes au gouvernement ;
Albert Thomas devint le 26 août 1914 sous-secrétaire d'État à l'artillerie
et à l'équipement militaire dans le cabinet du républicain-socialiste René
Viviani et Marcel Sembat entra aux Travaux publics.
Cinquante-deux
mois et quinze millions de morts plus tard, le 11 novembre 1918, la
boucherie prenait fin. En France, un mobilisé sur six ne revint pas.
Hollande,
Valls et Montebourg sont les héritiers de cette trahison du Parti socialiste de
1914 et ils l'assument. Il est vrai que, depuis, le Parti socialiste en a
commis beaucoup d'autres.
Viviane LAFFONT
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