Suite
de la 3 ème partie (le programme bourgeois du CNR)
... et son application
Les
nationalisations allaient être effectives après la fin de la guerre sous le
gouvernement de de Gaulle auquel participèrent des ministres PCF. Mais, loin
d'être une mesure « sociale », elles étaient une nécessité pour le
redémarrage de l'économie capitaliste et eurent lieu dans tous les pays, en
Europe comme au Japon. Les entreprises furent d'ailleurs payées rubis sur
l'ongle à leurs propriétaires.
Pour tous droits politiques, les peuples
coloniaux eurent dès le 8 mai 1945 les massacres de Sétif, en Algérie,
puis encore près de vingt ans de guerres coloniales.
En
France, les quelques mesures sociales, comme la mise en place de la Sécurité
sociale, ne coûtèrent en fait pas grand-chose à la bourgeoisie et ne furent que
le prix à payer pour donner l'illusion d'un progrès social et permettre au PCF
de brandir cet alibi.
Dans
ces conditions, l'union sacrée de tous les partis derrière de Gaulle pour
éviter des troubles révolutionnaires, assurer la continuité de l'État et
conserver l'empire, put fonctionner. Et, comme on peut le constater aujourd'hui
aux coups qu'elles portent aux travailleurs, les « féodalités économiques
et financières » dirigent toujours l'économie, et par là toute la société.
Elles n'ont jamais été menacées, ni en 1945 ni après. Et elles doivent d'avoir
coulé ces jours heureux, après avoir mis la planète à feu et à sang dans deux
guerres mondiales, au fait que la classe ouvrière n'a pas contesté leur pouvoir
politique. Par l'intermédiaire des Partis communistes et en particulier en
France du PCF, le mouvement ouvrier a été domestiqué et mis au service de la
bourgeoisie et de son État. Les prétendues « conquêtes de la
Libération » ne furent que le maigre pourboire versé par la bourgeoisie
aux appareils politiques et syndicaux encadrant les travailleurs, sous la forme
de places dans ses institutions.
C'est ce reniement de toutes les
traditions révolutionnaires, cet asservissement volontaire des partis et
syndicats ouvriers, qui ont été présentés pendant soixante-dix ans comme un
titre de gloire par les dirigeants du PCF et d'une partie de la gauche. Ceux-ci
continuent de célébrer le Conseil national de la résistance et son programme
comme l'exemple même d'une politique sociale. Mais, s'il démontre quelque
chose, c'est surtout leur belle constance dans la tromperie à l'égard des
travailleurs.
Paul GALOIS
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire