dimanche 2 juin 2013

7Oème anniversaire du Conseil National de la Résistance : dernière partie de l’article de l’hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine.



 Suite de la 3 ème partie (le programme bourgeois du CNR)



... et son application

Les nationalisations allaient être effectives après la fin de la guerre sous le gouvernement de de Gaulle auquel participèrent des ministres PCF. Mais, loin d'être une mesure « sociale », elles étaient une nécessité pour le redémarrage de l'économie capitaliste et eurent lieu dans tous les pays, en Europe comme au Japon. Les entreprises furent d'ailleurs payées rubis sur l'ongle à leurs propriétaires.
     Pour tous droits politiques, les peuples coloniaux eurent dès le 8 mai 1945 les massacres de Sétif, en Algérie, puis encore près de vingt ans de guerres coloniales.
En France, les quelques mesures sociales, comme la mise en place de la Sécurité sociale, ne coûtèrent en fait pas grand-chose à la bourgeoisie et ne furent que le prix à payer pour donner l'illusion d'un progrès social et permettre au PCF de brandir cet alibi.
Dans ces conditions, l'union sacrée de tous les partis derrière de Gaulle pour éviter des troubles révolutionnaires, assurer la continuité de l'État et conserver l'empire, put fonctionner. Et, comme on peut le constater aujourd'hui aux coups qu'elles portent aux travailleurs, les « féodalités économiques et financières » dirigent toujours l'économie, et par là toute la société. Elles n'ont jamais été menacées, ni en 1945 ni après. Et elles doivent d'avoir coulé ces jours heureux, après avoir mis la planète à feu et à sang dans deux guerres mondiales, au fait que la classe ouvrière n'a pas contesté leur pouvoir politique. Par l'intermédiaire des Partis communistes et en particulier en France du PCF, le mouvement ouvrier a été domestiqué et mis au service de la bourgeoisie et de son État. Les prétendues « conquêtes de la Libération » ne furent que le maigre pourboire versé par la bourgeoisie aux appareils politiques et syndicaux encadrant les travailleurs, sous la forme de places dans ses institutions.
     C'est ce reniement de toutes les traditions révolutionnaires, cet asservissement volontaire des partis et syndicats ouvriers, qui ont été présentés pendant soixante-dix ans comme un titre de gloire par les dirigeants du PCF et d'une partie de la gauche. Ceux-ci continuent de célébrer le Conseil national de la résistance et son programme comme l'exemple même d'une politique sociale. Mais, s'il démontre quelque chose, c'est surtout leur belle constance dans la tromperie à l'égard des travailleurs.
                                                                                     Paul GALOIS

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