jeudi 14 juin 2012

Avant le deuxième tour : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière daté du 15.06.12.


Tractations entre partis avant le second tour : et les programmes dans tout cela ?
Pendant deux jours, avant le dépôt des candidatures pour le second tour des élections législatives, les médias nous ont abreuvés des tractations entre les partis de chacune des grandes familles politiques pour savoir quel candidat se désisterait en faveur de tel autre d'un parti ami afin de favoriser son élection.
Le PS allait-il s'effacer devant un représentant écologiste, là où un accord avait été signé, ou au contraire se maintenir ? Le Front de gauche agirait-il de même ? Et à droite, qui de l'UMP, du Nouveau centre ou d'autres alliés resterait dans la course dans telle ou telle circonscription ?
Dans cette bataille de chiffonniers en vue d'obtenir un poste de député ainsi que les revenus et les privilèges y afférant, il n'y a plus aucun débat politique proposé par les uns et les autres ; pour autant, il est vrai, qu'il y en ait eu un avant. Tout se réduit à des questions de personnes. Cela n'a rien d'étonnant, c'est en fait ce type d'élection qui veut cela.
Le scrutin majoritaire à deux tours qui prévaut pour les élections législatives a pour but d'envoyer à l'Assemblée nationale une majorité stable, en utilisant le découpage électoral d'une part, le mode de scrutin majoritaire de l'autre. Le premier tour vise à éliminer les formations politiques minoritaires, qui ne peuvent se présenter au second si elles n'obtiennent pas 12,5 % des suffrages des électeurs inscrits. Au second tour, les « grands » partis cherchent à obtenir la majorité absolue au Parlement, à eux seuls si les résultats du premier tour leur laissent penser que c'est possible, sinon en s'appuyant sur leurs alliés, c'est-à-dire en leur octroyant des circonscriptions estimées gagnables. C'est ce fin dosage entre qui se maintient et qui se retire pour favoriser un candidat d'un parti allié, qui se discute dans les deux jours suivant le premier tour. Et il n'est question ni de programme politique, ni encore moins de représentation démocratique des courants présents dans la population.
                                                                                                 M.L.

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