Tractations entre partis avant le second
tour : et les programmes dans tout cela ?
Pendant deux jours, avant le dépôt des candidatures pour le
second tour des élections législatives, les médias nous ont abreuvés des
tractations entre les partis de chacune des grandes familles politiques pour
savoir quel candidat se désisterait en faveur de tel autre d'un parti ami afin
de favoriser son élection.
Le PS allait-il s'effacer devant un représentant écologiste, là
où un accord avait été signé, ou au contraire se maintenir ? Le Front de gauche
agirait-il de même ? Et à droite, qui de l'UMP, du Nouveau centre ou d'autres
alliés resterait dans la course dans telle ou telle circonscription ?
Dans cette bataille de chiffonniers en vue d'obtenir un poste de
député ainsi que les revenus et les privilèges y afférant, il n'y a plus aucun
débat politique proposé par les uns et les autres ; pour autant, il est vrai,
qu'il y en ait eu un avant. Tout se réduit à des questions de personnes. Cela
n'a rien d'étonnant, c'est en fait ce type d'élection qui veut cela.
Le scrutin majoritaire à deux tours qui prévaut pour les
élections législatives a pour but d'envoyer à l'Assemblée nationale une
majorité stable, en utilisant le découpage électoral d'une part, le mode de
scrutin majoritaire de l'autre. Le premier tour vise à éliminer les formations
politiques minoritaires, qui ne peuvent se présenter au second si elles
n'obtiennent pas 12,5 % des suffrages des électeurs inscrits. Au second tour,
les « grands » partis cherchent à obtenir la majorité absolue au Parlement, à
eux seuls si les résultats du premier tour leur laissent penser que c'est
possible, sinon en s'appuyant sur leurs alliés, c'est-à-dire en leur octroyant
des circonscriptions estimées gagnables. C'est ce fin dosage entre qui se
maintient et qui se retire pour favoriser un candidat d'un parti allié, qui se
discute dans les deux jours suivant le premier tour. Et il n'est question ni de
programme politique, ni encore moins de représentation démocratique des
courants présents dans la population.
M.L.
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