mardi 29 novembre 2022

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 28 novembre 2022

Ces ennemis du monde du travail qui nous gouvernent

28/11/2022

Les prix explosent. De plus en plus de familles ouvrières se privent pour se nourrir ou se chauffer. La crise de l’énergie menace nombre d’entreprises et les emplois qui vont avec. Et que décide le gouvernement ? D’attaquer les chômeurs !

Les précédentes réformes avaient taillé dans le montant de l’indemnisation chômage, celle qui vient d’être adoptée réduit sa durée. Au travers d’un système de modulation, la durée d’indemnisation diminuera quand le niveau officiel de chômage baissera. Concrètement, au 1er février, la durée des droits sera amputée d’un quart. Le chômeur qui avait, par exemple, droit à 12 mois d’indemnité n’en aura plus que 9.

Cette nouvelle attaque est l’aboutissement d’une campagne insistante sur les emplois non pourvus et les chômeurs accusés de ne pas vouloir travailler.

Il faut les « inciter » à retourner à l’emploi, explique le ministre du Travail. Même les mots utilisés sont révoltants. Car en guise d’incitation, le gouvernement met le couteau sous la gorge des chômeurs, en supprimant des mois d’indemnisation. Dans un pays où près de cinq millions de personnes sont à la recherche d’un emploi, cette attaque ne peut conduire qu’à plus de pauvreté et de drames.

Et qui faut-il punir de ne pas vouloir travailler ? Les femmes et les hommes qui viennent d’être licenciés de l’enseigne de vêtements Camaïeu ? Les millions de travailleurs qui alternent périodes de chômage et petits boulots, CDD, missions d’intérim et formations, sans trouver un emploi stable ?

Des millions de femmes et d’hommes jonglent avec des petits boulots pour concilier problèmes de santé et charges de famille, sans réussir à gagner leur vie. Et des millions d’autres, conducteurs de bus, aide-soignants, vendeurs ou serveurs, sont tellement mal payés qu’ils ne parviennent plus à faire face aux dépenses pour se loger et faire vivre leur famille.  

Les responsables sont à chercher du côté des capitalistes, à commencer par le grand patronat toujours prêt à encaisser mais jamais à débourser, embaucher ou payer de meilleurs salaires.

Il arrive au gouvernement de faire semblant de hausser le ton contre le patronat. Mais quand il veut l’inciter à embaucher des apprentis par exemple, il ne le menace pas de lui couper les vivres. Au contraire, il lui donne l’assurance que l’argent va couler à flots.

Les coups de bâton sont réservés aux classes populaires. Et cette réforme en est un, contre tous les travailleurs, car son but est de mettre la pression sur l’ensemble du monde du travail.

La loi vise même directement les salariés au travail, car elle comporte une mesure sur la « présomption de démission ». Ainsi, un salarié déclaré en abandon de poste serait exclu des droits au chômage, de même que celui ayant décliné deux propositions de CDI.

Le message est clair : les travailleurs n’ont pas à exprimer d’exigences. Ils doivent tout accepter, être flexibles et corvéables, se laisser exploiter et licencier en silence.

Le gouvernement va donc précipiter des centaines de milliers de chômeurs dans la grande pauvreté au moment où les profits battent record sur record, où les dividendes flambent avec les rémunérations des PDG. Le summum est atteint avec 66 millions, cette année, par Carlos Tavares, le PDG de Stellantis.

Les montants qu’engrange la grande bourgeoisie sont tellement astronomiques qu’ils semblent appartenir à un monde parallèle. Mais il s’agit bel et bien de la même société ! Un PDG du CAC 40 encaisse, en moyenne, huit millions par an, soit 22 000 euros par jour.  

C’est pour faire prospérer encore davantage cette grande bourgeoisie que le gouvernement s’en prend à la mère de famille ou au senior qui galèrent pour trouver un emploi vivable.

Comment faire confiance à des gens qui prennent ce genre de décisions et expriment un tel mépris pour la vie de la population laborieuse ?

Le patronat, Macron et son gouvernement se moquent de nos problèmes. Ils se moquent des salaires qui ne suivent pas le coût de la vie. Ils se moquent des habitants qui ne peuvent plus se chauffer. Ils se moquent des municipalités qui ne peuvent plus faire face aux besoins des habitants. Ils parlent toujours des intérêts du pays et du peuple, alors qu’ils sont corps et âme dévoués à la seule bourgeoisie. Avec de telles attaques, ils révèlent leur vrai visage.

Ces gens-là sont nos pires ennemis. Au cas où la guerre viendrait jusqu’à nos portes, ils se serviraient de nous comme de la chair à canon pour faire perdurer cet ordre révoltant.

                                                                                Nathalie Arthaud

 

Les prochaines permanences prévues.

-demain mercredi 30 novembre, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.

 

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Banquet fraternel 2023 des Amis de Lutte ouvrière à Argenteuil

17 euros et 14 pour les enfants accompagnés de moins de 14 ans

 

Transports en commun en Ile de France : bientôt un luxe ?

 

C’est au grand patronat de payer le transport des travailleurs

 

 

Au 1er janvier, le prix du ticket de métro pourrait passer de 1,90 à 2,30 euros, et celui du Pass Navigo de 75 à 90 euros qui concerne directement les travailleurs. Et cela alors que la fréquence et la ponctualité des bus, métros, trains et RER se dégradent rapidement.

         La RATP et la région Île-de-France prétendent qu’elles ne peuvent faire autrement, étant donnée la hausse des prix de l’énergie. C’est faux : les autorités font le choix de ne pas faire payer au grand patronat l’intégralité des frais de transport des salariés.

         Cette hausse de 20 % est inacceptable. Elle serait un vol de plus sur les salaires des travailleurs, déjà largement amputés par l’inflation.

Argenteuil, la montée de la pauvreté et de la misère

 

La lutte arrêtera la descente aux enfers de la condition ouvrière

Devant l’Intermarché du Centre vendredi dernier

Ces jours derniers, les clients de plusieurs magasins alimentaires de la Ville étaient sollicités par des bénévoles de la collecte de la Banque alimentaire. Nombreux étaient parmi eux à faire un geste en remettant un article ou plusieurs.

         Que ce soit cette association ou les autres organisations caritatives, toutes notent une augmentation importante du nombre d’habitants qui les sollicitent. C’est un signe incontestable de la montée de la pauvreté. Un autre que l’on peut constater de visu est celui de la chute drastique de l’affluence dans les marchés de la Ville, même les plus populaires, dès que les deux semaines d’après paie sont passées. Après le 10-15 du mois, ce sont les familles aux plus bas salaires qui doivent dorénavant contraindre leurs achats.

         L’écart entre les plus pauvres et les riches ne cesse de grandir. L’augmentation de plus de 50 % des salaires des PDG du CAC 40 et les profits de ces grandes entreprises indique qu’il y a de l’argent, et que le seul problème est bien là.

         La lutte pour l’augmentation substantielle des salaires, des pensions et des allocations est plus que jamais à l’ordre du jour. C’est la seule voie pour stopper la descente aux enfers de la situation du monde du travail. DM