Comme
vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait
aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de
cet exposé intitulé « 150 ans
après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 »
est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le
proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog
« lo argenteuil »
Du 4
septembre 1870 au 18 mars 1871 : La
République bourgeoise
La
Garde nationale : le prolétariat en armes
Le gouvernement provisoire est
prêt à entamer des pourparlers de paix. Comme Trochu le reconnaîtra par la
suite, dès le 4 septembre il cherche à faire accepter la capitulation aux
Parisiens et, pour cela, il est même prêt à accélérer la défaite. Il déclare en
privé : « Si, dans une grande
bataille livrée sous Paris, 20 000 ou 25 000
hommes restaient sur le terrain, Paris capitulerait. »
Mais, contrairement au
gouvernement, le prolétariat n’envisage pas de capituler. À partir du moment où
la Prusse s’est transformée de nation attaquée en nation envahissant le
territoire français, il considère comme légitime de défendre la patrie et une
République qui, pour lui, doit être une République sociale. Dans Paris, l’heure
est à la mobilisation générale. On évoque les grands jours de la Révolution
française, 1792, quand les armées étrangères avaient été repoussées et la
monarchie renversée. Tous les électeurs des grandes villes sont alors appelés à
entrer dans la Garde nationale.
Dès les premières défaites de
l’armée française, Napoléon III avait fait appel à cette réserve, sorte de
milice bourgeoise à l’origine, chargée surtout du maintien de l’ordre : elle
avait participé à la répression
du prolétariat parisien en juin 1848. Mais face au
siège qui s’annonce, dans l’euphorie républicaine, il s’agit de constituer le
peuple en armes, d’ouvrir la Garde nationale à tous les électeurs sans plus de
distinction sociale. Le gouvernement est mis devant le fait accompli.
Parallèlement, on lance une souscription populaire pour fabriquer des canons.
À Paris, organisée sur la base
des arrondissements, la Garde nationale se retrouve alors composée d’une
immense majorité de travailleurs. 215 de ses bataillons sur 240 sont issus des
quartiers populaires et elle compte plusieurs centaines de milliers d’hommes. À
la différence de l’armée régulière, ses bataillons élisent leurs officiers.
Elle reflète donc l’état d’esprit des prolétaires, qui choisissent parmi eux
ceux qui font la preuve de leurs capacités et de leur dévouement pendant le
siège, souvent des républicains et même, de plus en plus, des socialistes.
La solde d’un garde national est
de 30 sous (1,50 franc) par jour, plus 75 centimes pour son épouse et 25
centimes par enfant. C’est bien moins qu’un salaire mais, en ces temps qui
s’annoncent difficiles et où le chômage explose, ce sera pour beaucoup leur
seul revenu. Le lien entre le prolétariat et la Garde nationale est d’autant
plus fort.
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Membres
de la Garde nationale
(Demain,
Aux origines de la Commune, Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : Agitation politique à Paris et en province)
Le texte de cet exposé du
Cercle Léon Trotsky « 150 ans après,
l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en
brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM