mardi 2 février 2021

Argenteuil, dépôts indélicats, la municipalité, la communauté « Rom », et les préjugés

 

Si facile de mettre cela sur le dos de nos frères d’humanité

 


Près du viaduc de l’A15, au bord de la Seine, dans le quartier Balmont-Belvédère, une énorme décharge a commencé à être réduite, mais il va, paraît-il, en coûter bonbon à la Ville.

         Longtemps, l’existence de cette décharge a été mise complètement sur le dos d’un campement de la communauté « Rom ». Aujourd’hui, la municipalité est bien obligée de reconnaître que cette décharge de 8000 tonnes (!) est majoritairement composée de déchets industriels. Même pas besoin de nous le dire, le chiffre est suffisamment démonstratif. Pour un certain nombre de gens indélicats, il est tellement plus facile de déposer sur la voie publique leurs déchets. Ni vu ni connu, je déverse et je mets cela sur le dos des « Roms ».

         Quant aux générations de « Roms », jamais, leur présence à Argenteuil n’a été l’objet d’une quelconque préoccupation positive des édiles.

         Tant qu’ils seront expulsés de campement en campement, tant que leurs enfants scolarisés un temps devront, suite à ces expulsions, quitter l’école, il n’y aura aucune raison de rapprocher radicalement cette fraction de la population au reste de celle-ci. DM (Brève dédiée à l’ancien de la communauté « Rom » présent chaque jour devant Monoprix)


lundi 1 février 2021

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 2 février 2021

 Pour l’arrêt des licenciements et la répartition du travail entre tous,

Ensemble le 4 février !

1er février 2021

Menace de reconfinement, variants, vaccination à pas de tortue… l’épidémie n’en finit pas et l’incapacité du gouvernement à l’enrayer fait planer un certain fatalisme. Mais si l’on doit se résoudre à vivre avec le coronavirus pendant encore des mois, il n’y a aucune raison de se résigner à la politique antiouvrière du gouvernement et du patronat. Il n’y a aucune raison de se taire face au refus du gouvernement d’embaucher dans les hôpitaux ou dans les écoles. Aucune raison de se résigner aux licenciements et aux attaques patronales !

La crise sanitaire a bon dos : si le tourisme, le transport aérien et la culture sont toujours à l’arrêt ou forcés de tourner au ralenti, la grande distribution, l’automobile, l’agroalimentaire, la pharmacie tournent à plein régime. Dans la plupart des grandes entreprises, les commandes sont là, les profits rentrent et le grand patronat utilise le Covid, les restrictions et l’ambiance délétère pour attaquer la condition ouvrière.

Le gouvernement impose un couvre-feu et met notre vie privée au ralenti. Au travail, c’est l’inverse : les rythmes de production sont toujours plus délirants et les patrons nous demandent d’aligner les heures supplémentaires, les samedis et les nuits travaillés. Tout cela, pour des clopinettes !

Coronavirus ou pas, les capitalistes mènent toujours la lutte de classe. Partout, le grand patronat se cache derrière l’épidémie pour restructurer et licencier à tour de bras. Il en profite pour intensifier l’exploitation et instaurer une discipline de fer. Il en profite pour bloquer, voire baisser les salaires. C’est vrai dans le privé et dans le public, parce que l’État se comporte comme n’importe quel exploiteur.

C’est l’intensification de l’exploitation pour les uns, le licenciement et le chômage pour les autres. Parmi beaucoup d’autres, Michelin, Auchan, Total, Renault, Sanofi, des groupes plus que prospères, ont annoncé des plans de licenciements et vont pousser des milliers de travailleurs au chômage, c’est-à-dire à la mort sociale. Pourquoi ? Parce que dans la concurrence entre rapaces, ces grands groupes veulent continuer à être les premiers. Parce qu’ils veulent s’assurer que leur cours boursier continuera de monter. Parce que les actionnaires exigent toujours la meilleure rentabilité possible.

Les milliardaires qui nous exploitent n’arrêteront pas d’eux-mêmes leur course à la fortune. Et ce n’est pas le gouvernement qui leur imposera quoi que ce soit puisqu’il continue de leur verser des milliards d’aides, même quand ils enchaînent les plans de licenciements.

Les attaques patronales déclenchent des réactions ouvrières.  Les travailleurs de la raffinerie Total de Grandpuits sont en grève depuis plus d’un mois contre des suppressions d’emplois. Et il y a, ici et là, des débrayages pour les salaires. C’est sur cette voie qu’il faut avancer, et tous ensemble !

Contre l’offensive des capitalistes, il faut une contre-offensive de l’ensemble de la classe ouvrière. Renouer avec les luttes collectives est nécessaire. C’est nécessaire pour sauver notre droit à un emploi, un salaire et une retraite dignes. Ça l’est pour préserver l’avenir de la société dans son ensemble, car une société dominée par le chômage de masse et la misère est condamnée à pourrir par tous les bouts. Une mobilisation de l’ensemble du monde du travail ne se décrète pas, bien sûr, mais elle commence par le fait d’affirmer nos intérêts.

Avec le renvoi des intérimaires et des CDD, le chômage a explosé. Pour ne pas ajouter la crise à la crise, il faut stopper les licenciements et répartir le travail entre tous avec le maintien des salaires. Dans les hôpitaux, dans les écoles, mais aussi dans bien des entreprises privées, des salariés font le travail de deux ou trois personnes : il faut embaucher !

Les actionnaires n’ont pas besoin de plus de dividendes pour vivre. Un travailleur, lui, n’a que son salaire ou sa pension de retraite pour joindre les deux bouts : il faut les augmenter en prenant sur les profits ! Si l’on ne veut pas que les 100 milliards du plan de relance atterrissent dans les profits, puis dans la spéculation, il faut que les salariés puissent contrôler ce que le grand patronat va encaisser, car cet argent doit servir aux salaires et aux emplois !

Il faut affirmer ces objectifs et ces perspectives. Il sera possible de le faire jeudi 4 février puisque la CGT, Solidaires et la FSU appellent à une journée de mobilisation interprofessionnelle réunissant le public et le privé.

La crise actuelle souligne l’injustice fondamentale d’une société où une classe de riches parasites prospère en aggravant le malheur de tous. Pour elle c’est « À la guerre comme à la guerre » ! Nous en serons les éternelles victimes si nous ne visons pas à renverser cette classe d’exploiteurs !    

Vaccination, des drôles de conditions, une lectrice écrit à notre hebdomadaire Lutte ouvrière

Vaccination, des drôles de conditions

27 Janvier 2021

« Je travaille au centre municipal de santé (CMS) de Pantin, en Seine-Saint-Denis. Depuis le 18 janvier, un lieu de vaccination Covid a été ouvert dans des locaux attenant aux nôtres, pour les personnes de plus de 75 ans ou ayant de gros problèmes de santé et venant de quatre communes, Pantin, Le Pré Saint-Gervais, Les Lilas, Romainville.

Les demandes de rendez-vous sont bien plus nombreuses que les créneaux proposés. Nous ne disposons que de 30 doses de vaccin par jour, pour une zone totalisant plus de 120 000 habitants, dont peut-être 10 000 à 12 000 ont plus de 75 ans, sans compter les autres personnes concernées par cette première phase.

Avec quel personnel se fait la vaccination ? Il faut distinguer le personnel du public et celui du privé. Les médecins, infirmières et infirmiers libéraux qui viennent en renfort sont rémunérés, par vacation de quatre heures, 420 à 460 euros brut pour un médecin, 220 à 240 euros pour une infirmière. Quant à une infirmière du CMS (secteur public), si elle vaccine le samedi après-midi, donc en dehors de ses heures de travail, elle peut gagner… 65 à 80 euros brut. Belle égalité ! Et, en attendant les renforts des personnels libéraux, le personnel municipal vaccine pendant ses horaires de travail. Autrement dit, pour libérer du personnel pour la vaccination, le centre de santé annule des consultations.

Belles démonstrations des différences de traitement entre le personnel de santé municipal, corvéable, et le personnel libéral, mais aussi de l’improvisation permanente et de l’incurie générale du gouvernement dans la campagne de vaccination ! »

                                                                Une lectrice (Lutte ouvrière n°2739)

Avec la nouvelle interface de Blogspot, malgré mes paramètres, mes 5 articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

 

Achetez Lutte ouvrière (1,2 euro).

         Lors de nos permanences :

-la prochaine, mercredi 3 février, de 11h. à 11 h.20 au marché des Champioux.

         Chez les marchands de presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Mortalité due à la pollution de l’air produit par le NO² : Argenteuil-Bezons, dixième espace concerné à l’échelle de l’Europe

 

Un constat affligeant qui, lui aussi, mérite une révolution

 


Dans un article, l’Institut de Barcelone pour la santé globale évoque ces jours derniers la mortalité en Europe due à la pollution de l’air. Pour différents types de pollution, elle établit un classement des villes européennes les plus touchées.

         Pour ce qui est de la mortalité due à la pollution par NO², la zone d’Argenteuil-Bezons est répertoriée à la dixième place pour la plus haute mortalité européenne, seconde ville française citée dans cette catégorie, Paris occupant la quatrième position.

         Le dioxyde d’azote est un composé chimique de formule NO2. Il constitue le polluant majeur de l’atmosphère terrestre. Il est notamment produit par les moteurs à combustion interne et les centrales thermiques. Pour ce qui est de la zone Argenteuil-Bezons, il s’agit bien sûr d’une pollution due aux véhicules, aux voitures et aux camions.

         Nous avions déjà évoqué ce drame sur le présent blog il y a plusieurs mois, mais il n’y a rien d’étonnant à cela. Argenteuil, troisième ville d’Ile de France, et Bezons sont des espaces de très grand trafic automobile, un espace de passage traversé par l’A15 après son lieu de confluence avec l’A115, la proximité de l’A86, la voie sur berge, et des voies intérieures de transit très prisées. Sans parler de la circulation interne très importante pour une ville de cette taille.

         Cette situation négative doit être renforcée par la situation topographique de la commune d’Argenteuil où la succession des collines représente un bord de cuvette peu propice à la circulation des polluants.

         Le résultat est donc catastrophique pour la santé publique.

         Ce constat devrait amener plus de prudence pour les édiles d’Argenteuil qui continuent l’urbanisation à outrance de la commune. Quant aux transports, ravagés par l’utilisation de la voiture, le problème se pose au niveau de l’aménagement de l’Ile de France. Le développement des transports en commun s’impose. On en est loin. DM (Merci à G.B. pour l’envoi de l’article)