Un communiqué de Lutte ouvrière
Non à la
loi sécurité globale !
Communiqué
26/11/2020
Lutte ouvrière s'associe à
la dénonciation de la loi sécurité globale et appelle à participer aux
différentes initiatives, manifestations, rassemblements organisés dans le pays.
À Paris, un rassemblement est organisé samedi 28 novembre, place de la
République à 14h.
Finalement, ce sera une manifestation, de République à Bastille, à Paris
RDV 14 heures
Un
article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine
Sécurité
globale : une loi scandaleuse
25 Novembre 2020
De nombreux manifestants, jusqu’à
10 000 personnes à Paris, ont protesté samedi 21 novembre contre l’article 24
de la loi dite Sécurité globale, votée la veille à l’Assemblée nationale.
Cet article prévoit de punir d’un
an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser des
images d’un policier ou d’un militaire « dans le but manifeste qu’il
soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ». Il a été
voté à 146 voix pour et 24 contre, avec les voix de la droite et de l’extrême
droite.
Dès la présentation du projet de
loi, les syndicats de journalistes et la Ligue des droits de l’homme se sont
élevés contre cette limitation de la liberté de la presse et du droit de tout
un chacun de filmer les violences policières. Les policiers en revanche n’ont
même pas attendu qu’elle soit votée pour l’appliquer à leur façon.
Ainsi, mardi 14 novembre, un
premier rassemblement a eu lieu à Paris, près de l’Assemblée nationale. Quand
des manifestants ont refusé de se disperser, les policiers ont répliqué en
utilisant un canon à eau et des gaz lacrymogènes et, refusant d’être filmés,
ils ont fini par arrêter deux journalistes, dont l’un de France 3, et par les
retenir vingt heures en garde à vue.
Face aux protestations des journalistes,
Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a de nouveau volé au secours des
policiers. Le ministre a déclaré que, si les journalistes couvraient des
manifestations, ils devaient « se rapprocher des autorités »
afin de « se signaler, pour être protégés par les forces de
l’ordre », provoquant un tollé dans le monde du journalisme et dans le
monde politique. Même le conseil des droits de l’homme de l’ONU a estimé que la
loi de Sécurité globale comportait des atteintes importantes aux libertés
fondamentales.
Pour tenir compte du
mécontentement qui s’exprimait, y compris parmi les députés de la majorité
gouvernementale, il a été rajouté dans l’article 24 qu’il ne devrait pas créer
un « préjudice au droit d’informer ». Cela ne change rien à
l’esprit du texte, qui permettra de s’en prendre plus facilement aux
journalistes et, plus largement, à tous ceux qui voudraient rendre compte des
violences policières. Ce sont des vidéo-amateurs qui ont dénoncé le meurtre de
Cédric Chouviat, les violences de Benalla ou de bien d’autres. Et c’est ce
contrôle par les images que ne supportent pas les policiers qui veulent pouvoir
exercer leur violence en toute impunité.
Les manifestations qui se sont
produites à l’annonce de cette loi montrent que beaucoup, dans le pays, n’ont
pas l’intention de se laisser intimider ainsi. Il est à souhaiter qu’elles
continuent. Lutte ouvrière affirme sa solidarité avec tous ceux qui
manifesteront dans les jours qui viennent pour protester contre cette loi
scandaleuse.
Aline URBAIN (Lutte ouvrière
n°2730)
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