mardi 2 juin 2020

Éducation : déconfinement accéléré dans les écoles, sans moyens à la hauteur


Ils sont trop occupés ailleurs ?



Édouard Philippe a annoncé jeudi que le recul du coronavirus permettait d'accélérer la reprise de nombreuses activités, en particulier les cours dans les établissements scolaires. Blanquer a annoncé que 100% des écoles seraient rouvertes aujourd’hui 2 juin, ainsi que très vite les collèges. C'est en partie faux, mais surtout il ne nous dit pas dans quelles conditions cela se fait. Mais surtout le gouvernement n'a guère utilisé les mois d'épidémie pour préparer la reprise : si les directions ont eu le temps de prévoir des protocoles sanitaires, les moyens ne sont toujours pas là.
         D'un côté le personnel va manquer pour suppléer aux absences de ceux qui ne peuvent pas reprendre tout de suite, car malades ou particulièrement à risques. D'un autre côté, rien n'est prévu en matière de tests.
         À croire que la confection de cadeaux au patronat absorbe trop l'attention et les ressources de l'État pour qu’il en reste pour les écoles et collèges.

Amazonie : des arbres en moins, des profits en plus


Quand le virus du capitalisme attaque le poumon vert

Zone de déforestation en Amazonie

Au Brésil, dans un entretien avec le président Bolsonaro, le ministre de l’Environnement a déclaré en substance que la focalisation de la presse sur le coronavirus était l’occasion de rendre encore moins contraignantes les mesures de protection de la forêt amazonienne.
         Les grandes entreprises du secteur minier et de l’agro-business n’avaient de toute façon pas attendu les propos du ministre pour aggraver la déforestation de l’Amazonie. Elle aurait déjà fait un bond de 64 % par rapport à 2019, avec 1 200 kilomètres carrés dévastés depuis janvier 2020.
         Couvert par Bolsonaro, le grand patronat sait qu’il a carte blanche pour saccager la nature, quelles que puissent être les conséquences pour les habitants du Brésil et pour toute l’humanité. Cette irresponsabilité est celle de tout un système, à abattre et à déraciner, au Brésil comme dans tous les pays.

Crise du coronavirus : un hommage à la force sociale essentielle pour l’avenir de l’Humanité


Bravo aux travailleurs



Hier au soir, à la veille du début de la nouvelle étape d’un déconfinement en bonne voie, nous avons encore applaudi à 20 heures pour la dernière fois, au moins jusqu’à nouvel ordre, comme nous l’avons fait chaque soir depuis deux mois. Dans cet îlot du quartier de la mairie d’Argenteuil, nous nous sommes retrouvés chaque jour à l’heure dite pour, à quelques-uns, être ensemble pour taper dans les mains, comme un encouragement pour tous dans cette période difficile, et surtout comme un signe de fraternité à l’égard de tous ceux qui ont pris beaucoup de risques en continuant à travailler pour que la société fonctionne. Et leur liste ne se limite pas au personnel soignant, et en son sein, à ceux qui étaient en première lignes. Nous ne ferons pas ici la liste de tous les travailleurs concernés. Elle serait trop longue et chacun la connaît.
         C’est pourquoi au terme de cette petite séquence d’applaudissements, un tonitruant « bravo à tous les travailleurs » la concluait et s’entendait dans tout le quartier.
         Le monde du travail au sens large est à la base du fonctionnement de la société, avec toutes ces « petites mains » largement méprisées par les dominants. On pourra un jour se débarrasser des actionnaires et des décideurs qui se prennent pour le sel de la terre. On ne se débarrassera jamais des producteurs.
         Leur union et leur conscience ajoutées à leur action de production, voilà les bases des avancées futures de l’Humanité. Bravo aux travailleurs, c’était hier, et ce sera demain. DM

lundi 1 juin 2020

Licenciements et suppressions d’emplois : il faut répartir le travail entre tous ! Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Vers une vague de licenciements : le patronat veut tailler dans le vif

27 Mai 2020

En annonçant le confinement Macron avait assuré qu’il n’y aurait ni faillites, ni licenciements, grâce aux subventions distribuées au patronat, directement ou par le biais du chômage partiel. Deux mois après on voit bien qu’il ne s’agissait que de phrases creuses.


Les travailleurs précaires ont perdu leurs contrats depuis deux mois et désespèrent d’en retrouver un. Les saisonniers sont au chômage et les autoentrepreneurs, déclarés ou non, ont rejoint depuis longtemps la foule de ceux qui ont besoin d’aides alimentaires. Les premières faillites, avec la perspective du licenciement de tout le personnel, se sont déclarées dans les enseignes commerciales comme André, NafNaf ou Alinéa. Elles ont été suivies des annonces de licenciements en nombre dans les entreprises liées au tourisme ou au voyage. C’est désormais le tour de l’automobile, avec Renault. Le groupe ne fait qu’ouvrir le bal des grandes entreprises qui ne perdront pas cette occasion de réduire leur personnel. Carrefour en a donné un exemple. Alors que, comme toutes les chaînes d’hypermarché, il a fait de bonnes affaires lors du confinement, le groupe annonce 3 000 suppressions de postes d’ici la fin de l’année.
Tous les commentaires annoncent aussi des licenciements dans les entreprises liées au transport aérien, des faillites dans la sous-traitance automobile, des catastrophes dans la restauration, le commerce de détail, etc. Tout montre que la crise déclenchée par l’épidémie se transforme en crise générale et que le chômage pourrait exploser.
À chaque annonce de licenciements, le patronat et ses nombreux alliés mettront en avant les cas particuliers, les spécificités. Ils le font déjà en dissertant sur les prétendues difficultés propres de Renault, les particularités de l’industrie touristique ou le marché mondial des avions de ligne. Il se trouvera bien sûr des bons apôtres pour proposer tel ou tel plan de relance, pour telle ou telle catégorie ou branche d’industrie. Poser au nom des salariés la question de ce que devraient faire les patrons est inutile : ils chercheront à maintenir leurs profits et ils ne peuvent le faire qu’en sacrifiant les salariés. C’est le système capitaliste en faillite qui tente de perdurer en écrasant la classe travailleuse.
Pour les travailleurs, il n’y a pas plus de solution locale qu’il n’y a de solution individuelle. Les capitalistes se débattent pour leur survie dans cette crise en se battant les uns contre les autres et tous ensemble contre la classe travailleuse. Cette dernière ne peut se défendre que comme un tout, en exigeant que chaque travailleur ait un emploi et un salaire. Et, puisque les responsables de la crise prétendent qu’il n’y a pas assez de travail, il faut les contraindre à le répartir entre tous les bras disponibles.
                                                      Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2704)

RATP et crise sanitaire : des travailleurs de la RATP témoignent. Une vidéo de Lutte ouvrière

Travailleurs « sans-papiers », des manifestations réussies


« Des papiers pour tous ! »





Rassemblements à Paris et Montreuil le 30 mai 2020

Samedi 30 mai, les rassemblements pour demander la régularisation de tous ceux qui sont privés de papiers ont connu une affluence inattendue : malgré l’interdiction d’être plus de 10, ce sont des milliers de manifestants, dans plusieurs villes du pays, dont de très nombreux travailleurs immigrés, qui ont tenu à être présents pour dénoncer leur situation actuelle et celle des migrants.
         La crise sanitaire a frappé durement ceux qui vivaient de petits boulots non déclarés, donc sans accès au chômage partiel ; ou ceux qui, faute de logement, vivent dans des squats où respecter la distanciation est impossible… et que dire des conditions d’hygiène dans les Centres de Rétention Administrative, de véritables prisons où restent enfermés des semaines durant des hommes et des femmes qui n’ont commis aucun crime, mais qui n’ont pas la chance d’avoir la bonne carte d’identité.
         Lors du rassemblement à Limoges, par son témoignage, une femme sans-papier, d’origine algérienne a bien exprimé le parcours du combattant que vivent ceux qui demandent une régularisation alors qu’ils vivent ici depuis des années, que leurs enfants sont nés ici, vont à l’école.
         Elle a souligné l’aide vitale des associations qui « permettent de tenir » mais le ras le bol et la fatigue face aux démarches qui n’en finissent pas, à la nécessité de fournir toujours un nouveau papier, une nouvelle preuve, alors que ce que tous veulent est simple, "avoir le droit de travailler et de vivre comme tout le monde ».
         Le combat des migrants pour des papiers, un logement, un travail, fait partie intégrante du combat de tous les travailleurs pour défendre leur droit à l’existence dans ce monde capitaliste qui sombre dans la crise.

Argenteuil, « Démocratie locale » : un slogan qui cache la réalité du pouvoir d’une infime minorité en place jusqu’aux élections suivantes


La « représentation », fleuron de la « démocratie » bourgeoise

 
Avant

Quelques lecteurs s’étonnent que nous ayons eu la dent dure contre la municipalité qui pour une fois s’intéressait au « vélo ».
         Certes, mais nous avons vu de quelle façon, elle le fait, et avec quelle argumentation.
           Elle le fait sur mode : « ni fait ni à faire ». Il faut au moins le dire.
         Quand elle semble s’intéresser aux modes de transport des travailleurs, c’est indigent ce qu’elle raconte, et c’est surtout le signe de sa méconnaissance totale du monde du travail. Et nous avons à le souligner.
         Et surtout tout cela est révélateur d’un comportement général qui est vrai y compris là où des édiles font preuve de moins d’impéritie ou de plus d’activité qu’à Argenteuil.
         Sous le règne de la « démocratie » bourgeoise, la démocratie dite « représentative », ils agissent très loin de la population qu’ils « représentent ». Le principe étant qu’une fois élus, ils ont le pouvoir de faire ce qu’ils veulent jusqu’à l’élection suivante. Il n’est surtout pas prévu qu’ils puissent être démis dès que cela est nécessaire par la population elle-même.
         Leurs pratiques, leurs négligences, les gâchis que cela entraîne, sont à l’avenant de ce fonctionnement.
         C’est celui-ci que nous dénonçons, et qui les amènent à décider en petit comité, en demandant leur avis, s’ils le font, à quelques habitants triés sur le volet… Cela mène régulièrement à des fiascos…
         C’est une toute autre démocratie qui est nécessaire. Un pouvoir qui émanera de la population elle-même. Certes, cela exige qu’elle se mobilise. Pour cela, il faut au moins des militants qui indiquent la voie à suivre. DM

Argenteuil, un quartier Joliot-Curie encore plus abandonné durant la crise


Qui va piano va sano, mais grave pour les habitants de Joliot !



Le quartier Joliot-Curie est un quartier très périphérique dans une commune très grande. Cela a des conséquences négatives en temps normal qui le deviennent encore davantage en cas de crise, telle que celle que nous venons de vivre.
       Lien avec une population particulièrement âgée et isolée, éloignée d’internet, de la part de la municipalité, ce fut le service minimum.
           Pour le bureau de poste, il est fermé depuis le début du confinement, le 15 mars. Il devait ouvrir dès la fin de celui-ci (voir photo), mais toujours rien… Nos anciens et les autres peuvent toujours aller au bureau de poste des Coteaux…
         Quant au marché, il a certes repris le jeudi, et il va reprendre cette semaine non seulement ce jour-là, mais aussi le samedi… Quant au mardi… on se demande quand cela sera…
         Oui, pour la municipalité, foi d'édiles du troisième âge, "qui va piano va sano…". Et puis, quand il s’agit de Joliot, on est encore moins pressé. DM