dimanche 29 mars 2020

Éducation : et pendant ce temps-là, la destruction de postes continue. Une brève de Côtes d’Armor qui pourrait être de bien des départements


En guerre…contre l’Éducation


En bon petit soldat, sans doute en télétravail à cause du coronavirus, le recteur d’académie de Rennes n’a pas perdu de temps pour s’attaquer une nouvelle fois à la carte scolaire, en publiant une liste de classes à supprimer dans le département des Côtes d’Armor.
         Une façon de répondre, le doigt sur la couture du pantalon, à l’appel de son général en chef, et de préparer une saignée à la prochaine rentrée scolaire.
         Les enseignants et les parents d’élèves savent ce qu’ils ont à faire : la meilleure défense c’est l’attaque.

Éducation, enseignants en butte au mépris de la porte-parole du gouvernement


Parmi ces gens-là, le mépris c’est naturel


Le personnel politique, de Macron à ses ministres, et assimilés, étale régulièrement ses déclarations à l’emporte-pièce, plus méprisantes et scandaleuses les unes que les autres. Il est vrai que leur chef a dès le début de son mandat donné le ton et l’exemple. Ils peuvent toujours revenir ensuite en arrière et s’excuser, le mal est fait.
         Le dernier en date qui s’est fait remarquer de la sorte n’est rien de moins que la porte-parole du gouvernement, que dans un autre monde, un monde normal, on s’attendrait à faire preuve de retenue. Mercredi dernier, Sibeth Ndiaye a déclaré : « Nous n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas de traverser toute la France pour aller récolter des fraises ».
         Mais ce n’est une surprise que pour ceux qui n’ont pas réfléchi à ce petit monde des soi-disant dirigeants politiques, vivant dans leur sphère, contents d’eux, ayant l’habitude de ce genre de réparties entre eux, et profondément méprisants à l’encontre de la masse de la population qui ne sont pour eux que des petites gens et des feignants, à la différence d’eux-mêmes qui se prétendent toujours sur le qui-vive.
         En attendant, ce genre de sortie fait monter un peu plus la colère du monde enseignant qui se décarcasse depuis des jours, et apparemment avec succès, à maintenir les liens avec les élèves, à les faire avancer, et à ne pas voir trop longs ces temps difficiles qui, pour tous, ne sont pas des vacances.

Argenteuil : monde associatif, la disparition d’une femme engagée, Denise Kurtz, de l’Atelier des Courlis


Une figure de la vie associative locale n’est plus




Nous venons d’apprendre le décès de Denise Kurtz, la fondatrice avec son mari des « Ateliers des Courlis » qui a marqué durant des décennies l’histoire d’Argenteuil. Pour moi, elle fut longtemps année après année, en septembre, seulement une affiche bien particulière. Et puis ma rencontre avec ma compagne m’éclaira sur cette association unique en son genre sur la Ville. Ses enfants avaient participé durant de longues années à cet Atelier des Courlis agissant dans le sens des conceptions du pédagogue Arno Stern. Par des activités de peinture et de travail de la terre, une totale libre expression visait au développement harmonieux et à l’épanouissement personnel des participants, sans contrainte ni jugement.
         Cette association passa son quarantième anniversaire mais n’atteignit pas celui du demi-siècle. Elle s’était étendue pourtant dans le quartier populaire du Val-Sud, mais les contraintes financières furent trop fortes, et elle finit par se dissoudre. Les municipalités d’Argenteuil de ces dernières années difficiles de cette association ne firent guère pour la sauver. À cette époque, alors que j’étais conseiller municipal, j’avais été à leurs côtés, très modestement.
         Denise Kurtz et son mari donnèrent beaucoup pour ce projet. Pas en vain. Ils ont aidé des centaines d’enfants, d’adolescents et d’adultes à vivre mieux. Et cela n’est vraiment pas rien. DM

samedi 28 mars 2020

Nathalie Arthaud : Non à l'union nationale, oui à tous les combats qui permettront aux travailleurs de sauver leur peau dans la crise actuelle

État d’urgence… contre les travailleurs


Pas question de se laisser faire !



Sous couvert d'urgence sanitaire, le gouvernement a adopté des ordonnances qui aggravent les conditions de travail des salariés. Elles prévoient, dans des secteurs d'activité non encore précisés, une modification unilatérale des dates de congés payés, des dérogations à la durée maximale de travail. Les patrons pourront désormais imposer jusqu'à 60 heures de travail par semaine, modifier à leur guise, dans certaines limites, les congés payés, supprimer les repos du dimanche. Cette remise en cause des droits est légalisée jusqu'au 31 décembre prochain, bien au-delà de la durée du confinement prévisible.
         On entend déjà les discours sur la nécessité de relever l'économie, autre façon de dire qu'il s'agit de maintenir voire d'accroître les profits des actionnaires et des grands capitalistes. En fait de guerre, ce sont les travailleurs qui vont au front, tandis que nos exploiteurs sont les planqués de l'arrière. Comme à chaque guerre. Alors, il faut préparer la mutinerie générale !

PSA : quand des actionnaires jouent avec la vie des travailleurs pour une production qui n’est absolument pas d’actualité… mais sont finalement amenés à abandonner


Alors qu’il y a des morts et des contaminés dans les entreprises


Un communiqué de la CGT-PSA…



Et finalement la direction renonce…



Ehpad : le Covid 19, un révélateur


Il y a peu de temps, les salariés sonnaient pourtant l’alarme…



Dans les Ehpad la situation est en passe de devenir catastrophique, comme dans cet établissement des Vosges où vingt patients sont décédés. Et le plus souvent, les malades n'y sont ni testés ni comptabilisés parmi les victimes du virus.
         Avant cette épidémie, les conditions d'accueil des patients étaient déjà mauvaises dans bien des Ehpad, malgré les efforts des salariés. Agents, soignants, animateurs sont en nombre insuffisant et les directions sont bien souvent avant tout préoccupées par le taux de remplissage de leur établissement.
         La crise actuelle transforme ces Ehpad en mouroirs pour les résidents, et en enfer pour le personnel. Et ce n'est pas la promesse récente du gouvernement de publier les chiffres de mortalité qui arrêtera cette hécatombe. Elle mesurera en premier lieu l'insuffisance des moyens consacrés à l'accueil de nos anciens.

Argenteuil, municipalité, entreprises, la nécessité du contrôle par la population, contrôle qui ne peut venir que d’elle-même


Suite de la brève d’hier

Pour aller vers le « contrôle », diffusons l’information !



Alors qu’un acheteur voulait continuer l’activité de la restauration chinoise du Palais d’Or, au printemps 2013, le local était préempté par la Ville d’Argenteuil dont le maire était alors Philippe Doucet.
         J’étais encore, pour ma part, conseiller municipal. Sans aucune illusion sur le personnage, j’avais été élu sur sa liste. Et sans aucune illusion à vraie dire.
         Je n’avais en particulier aucune illusion sur la « démocratie » au sein de la « majorité municipale ». Les ordres-du-jour des conseils municipaux n’évoquent pour l’essentiel que des aspects obligatoires ou marginaux. L’essentiel est traité par le roi entouré d’un cénacle de quelques adjoints et de son cabinet. Là sont traités les affaires importantes.
         Je rappelle tout cela que j’ai déjà évoqué par ailleurs, parce que cela établit le contexte dans lequel s’est effectuée l’affaire du Palais d’Or qui illustre parfaitement ce que je dis plus haut et dont je n’étais strictement pas au courant (je l’ai apprise il y a quelques jours seulement).
         Mais cette affaire illustre davantage.
       Elle pose le problème du contrôle de la population et la nécessité de diffuser l’information quand cela est nécessaire.
         Cette affaire démontre une fois de plus que la population ne contrôle rien, puisqu’elle ne sait rien, la loi du secret du « roi en son conseil » régnant.
         Seule justement l’information récoltée en temps utile et diffusée le plus largement possible peut contrarier de telles pratiques, certes la loi du genre, mais pas pour autant acceptables.
         Si une personne ne m’avait pas contacté pour m’apporter des éléments importants, je n’aurais jamais connu les dessous de cette affaire, et en serait resté à un « tiens, mais cette agora a pris la suite d’un bon restaurant asiatique où je me rendais. Tiens, mais elle ne sert à rien… ».
         Pour conclure, développer cette habitude, échangeons nos informations, mettons-les quand cela est possible sur la place publique, bref « soyons des lanceurs d’alerte » nécessaires pour préparer les actions qui s’imposent !