samedi 31 août 2019

Retraites, RATP : mobilisation le 13 septembre. Article d’un correspondant


RATP : la journée de grève du 13 septembre se prépare

28 Août 2019

La prochaine réforme des retraites prévoit la suppression de tous les régimes spéciaux, comme celui qui concerne les travailleurs de la RATP au statut.
Ce régime spécial a déjà été mis à mal par les précédentes réformes des retraites, avec en particulier l’allongement de la durée de cotisation pour avoir une pension complète à 42, et bientôt 43 ans. L’embauche de plus en plus fréquente de travailleurs de droit privé par la RATP a été aussi un moyen de le contourner.
Avec la suppression complète de ce régime spécial, c’en serait fini du calcul des pensions à partir des six derniers mois de salaire et de la possibilité de départ anticipé du fait de la pénibilité de son emploi.
Ces reculs s’ajouteraient aux attaques annoncées contre tous les travailleurs : instauration d’un âge pivot à 64 ans, en dessous duquel s’appliquerait une décote, et calcul par points, qui permettrait au gouvernement de diminuer à sa guise le montant des pensions.
Dès que les syndicats ont annoncé une journée de grève le 13 septembre pour protester contre ces nouvelles attaques, les discussions ont été nombreuses dans les terminus du métro et dans les dépôts de bus.
La première chose que certains ont faite en revenant de vacances a d’ailleurs été de se déclarer grévistes pour le 13 sur les bornes informatiques prévues à cet effet (une procédure obligatoire au moins 48 heures avant la grève).
Certains cadres, eux aussi concernés, ont fait comprendre aux conducteurs que faire cette grève ne retarderait pas leur avancement de carrière, alors que c’est habituellement un moyen de chantage utilisé par la hiérarchie pour limiter la grève. Des agents de maîtrise ont annoncé qu’ils seraient eux aussi en grève.
Les syndicats, qui ont choisi une journée d’action à part pour la RATP, ne sont pas sans arrière-pensées corporatistes, mais bien des salariés de la RATP comprennent qu’ils ont, comme les autres travailleurs, intérêt à envoyer cette réforme à la poubelle, s’ils ne veulent pas passer leurs vieux jours plus usés et appauvris.
                                     Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2665)
 
 

EDF, Engie, Total… : Les fournisseurs d'électricité, plus verts que verts ?


Arnaqueurs de haut vol

 


La trentaine de fournisseurs d'électricité, concurrents d'EDF, multiplie les offres en « énergie verte » censées recourir aux énergies renouvelables, éoliennes, barrages hydroélectriques ou panneaux solaires.
En réalité, ils sont tous branchés sur le réseau EDF et délivrent donc essentiellement de l'électricité d'origine nucléaire ou thermique. Simplement, ils achètent des certificats d'énergie renouvelable à d'autres producteurs, à l'Islande par exemple, qui n'est même pas reliée au réseau européen.
Ces fournisseurs, dont Engie (ex GDF Suez), Total et bien sûr EDF, appâtent les usagers avec des bons sentiments écologiques. Avec ces arnaqueurs de haut niveau, on peut s'attendre à en apprendre des vertes et des pas mûres.

Industrie : 7000 sites pollués en France… mais les pollueurs ne sont pas les payeurs


Inaction voire complicité des pouvoirs publics

 
 

Les industriels ont la triste habitude, quand ils ferment leurs usines, de laisser en l'état des sols souillés par des produits toxiques. Près de 7000 sites ainsi pollués sont officiellement recensés en France.
Une récente enquête de France info et de France 3 Normandie montre comment ces patrons bénéficient de l'inaction voire de la complicité des pouvoirs publics. Comme l'usine Citron en Normandie, usine de recyclage des piles qui a déversé pendant des années des polluants dans l'environnement avant de fermer en 2010, licenciant 110 employés et abandonnant 110 000 tonnes de métaux lourds.
Dix ans plus tard, le PDG n'a toujours pas été définitivement condamné par une justice peu pressée. En attendant, l'État a dépensé plus de 35 millions pour dépolluer le site. Le capitalisme n'est pas recyclable, il est urgent de le jeter à la poubelle.

Judo : Clarisse Agbegnenou, le résultat aussi d’un club de banlieue animé par des bénévoles engagés


Que peuvent des clubs aux moyens limités ?

 


La judoka Clarisse Agbegnenou vient à nouveau de l’emporter dans sa catégorie aux championnats du monde de judo. Il paraît qu’elle devient ainsi la championne française la plus titrée de l’histoire de ce sport dans le pays.
Clarisse Agbegnenou est bien connue à Argenteuil. On peut même dire que c’est là qu’elle est devenue, adolescente, une  grande championne. Par ses qualités, son engagement pour son sport, mais aussi dans le cadre d’un club particulier, Escales, et de l’activité de militants de ce sport, les frères Goudgil que je salue ici.
Comme chacun sait, leur championne est aillée dans un autre club qui avait sans doute les moyens financiers pour accompagner la suite de l’itinéraire de la championne, avec des conditions meilleures pour celle-ci. D’autant plus, si nos souvenirs sont bons, que les promesses qui avaient été faites à Escales par la municipalité précédente d’Argenteuil n’avaient pas été tenues.
Combien de champions éclos dans des clubs de banlieue se sont ainsi retrouvés dans de grands clubs aux reins financiers plus solides quand ce n’est pas pour devenir les faire-valoir d’intérêts financiers qui n’ont plus grand-chose à voir avec le sport. Nous ne savons pas si c’est le cas pour le judo, et si c’est le cas, c’est à un degré bien moindre. Et cela n’a rien à voir au parcours des champions et de leur passion sportive.
Dans cette société capitaliste, tout finit par être « récupéré » par le capital. C’est vrai donc aussi pour le sport, lorsque l’activité et le dévouement de bénévoles permet l’éclosion de champions dont les exploits les amènent vers de bien d’autres horizons. DM

Argenteuil, groupe scolaire Simone Veil, veille de rentrée, tout est prêt ?


Quand ils ont besoin de nous…

 


On ne sait pas encore dans quelles conditions ouvrira lundi le nouveau groupe scolaire Simone Veil du quartier du Val-Notre-Dame. Comme nous l’avons écrit il y a quelques jours, la municipalité devra une fière chandelle à tous les travailleurs qui auront fait le maximum pour qu’il puisse ouvrir, même dans des conditions acceptables minimales.
         La municipalité en devra aussi une aux employés municipaux du service des Écoles qu’elle a sollicités pour venir nettoyer l’ensemble des locaux de l’école Simone Veil qui en avaient besoin hier.
         Pourtant, à longueur d’année, la hiérarchie de ce service tente de mener la vie dure à ces travailleuses territoriales. Mais là, la municipalité s’est faite tout sourire pour trouver de l’aide.
         Bien évidemment, quand il s’agit que tout soit prêt au mieux en tout cas, alors que les enfants et leurs parents sont particulièrement inquiets face à la nouveauté de cette école terminée aux forceps, on ne peut pas rester indifférent.
         A ce propos, ce que nous appelons une « municipalité ouvrière », en pareil cas ou face à des difficultés du même type, ferait appel aussi à la population et aux associations pour l’aider.
         Une idée surprenante ? En tout cas, pas pour nous et pour ceux pour qui le fonctionnement de la société et la résolution des problèmes pourraient facilement éviter de prendre les circuits marchands et financiers, et cela à l’avantage de tous. DM

vendredi 30 août 2019

Brésil : l’Amazonie brûle, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine à paraître


Brésil : l’Amazonie brûle

Dans l’après-midi du 19 août, à la faveur de vents soufflant du nord, un nuage de fumées a plongé dans l’obscurité les vingt millions d’habitants de l’agglomération de Sao Paulo, tandis que tombaient des pluies noires. C’était la forêt amazonienne qui brûlait, ainsi que la zone de savanes qui la borde, à 2 000 ou 3 000 kilomètres de là.
Chaque année, l’Amazonie brûle à la saison sèche, par suite de la déforestation. Les exploitants forestiers abattent la forêt primaire, débardent les bois précieux qui servent au déroulage et à la fabrication de contreplaqué, et mettent le feu à tout le reste. Le feu dégage le terrain et les cendres engraissent la terre. Après les brûlis peuvent arriver les entreprises minières, les éleveurs de vaches, les planteurs de canne à sucre et de soja.
Mais le phénomène s’accélère, amplifié sans doute par le réchauffement climatique. Depuis le début de l’année il y a eu 75 000 incendies de forêt : 85 % de plus que l’an passé. Dimanche 25 août, l’Institut brésilien de surveillance spatiale annonçait qu’en 24 heures il en avait compté 1 100 nouveaux. Ils touchent tout le nord du Brésil mais aussi la Bolivie, où 500 000 hectares sont partis en fumée, et la zone marécageuse du Pantanal, à la frontière des deux pays et du Paraguay.
Le président brésilien Bolsonaro se défend d’être responsable de ces incendies, mais sa politique et ses discours n’y sont pas pour rien. Tout au long de sa campagne présidentielle, il a dénoncé les réserves indiennes et les forêts d’État comme des zones inutiles au pays, dont il faudrait mettre en valeur le sol et le sous-sol. Rien d’étonnant à ce que les trusts de l’agroindustrie se sentent les coudées franches.
Les grands propriétaires terriens disposent au Parlement d’un groupe d’appui de près de la moitié des députés. Depuis toujours, leurs désirs sont pour le gouvernement des ordres. La dictature militaire leur a ouvert cette région de quatre millions de ­kilomètres carrés, traçant des routes à travers l’Amazonie et décimant les Indiens. Et tous les gouvernements civils ont suivi, fermant les yeux sur les pratiques illégales des grandes exploitations, quand ils ne les encourageaient pas. Lula a par exemple autorisé la culture du soja transgénique. Bolsonaro, lui, a proclamé qu’il leur laisserait tous les droits, et il a tenu ses promesses.
Depuis son arrivée au pouvoir en janvier dernier, il a systématiquement bâillonné et démantelé les institutions qui auraient pu entraver la déforestation : la Funai censée protéger les Indiens, l’Ibama chargé de l’écologie, l’Institut des recherches spatiales dont les satellites surveillent l’Amazonie. Quant aux ONG, après leur avoir coupé les fonds, il les accuse d’avoir mis le feu pour lui nuire.
Devant l’étendue des incendies et les protestations internationales, et sans doute sous la pression du lobby agrarien qui craint pour ses exportations, Bolsonaro promet aujourd’hui de réagir fermement. Il a envoyé quelques avions militaires combattre les feux et a décrété la mobilisation des 43 000 soldats cantonnés en Amazonie. Mais l’état-major ne va pas leur ordonner d’arrêter les grands propriétaires responsables des incendies, de confisquer leurs camions, leurs tracteurs et leurs tronçonneuses géantes, de désarmer leurs hommes de main et de réquisitionner leurs équipes de salariés sur le terrain.
L’État brésilien, c’est l’État de ces grands propriétaires, qui sont souvent des multinationales et qui toujours travaillent pour le marché mondial du bois, des métaux, de la viande, du soja, du sucre, du jus d’orange. Ni Bolsonaro ni aucun des dirigeants impérialistes ne vont s’en prendre à ces piliers du système capitaliste, pas plus sous prétexte de sauvegarde de la nature que sous prétexte d’indépendance nationale.

                                       Vincent GELAS (Lutte ouvrière n°2665)




Carte géographique des écorégions de la forêt amazonienne délimitées par le WWF. Les lignes en blanc délimitent les contours de la forêt amazonienne. Le bassin de l'Amazone est indiqué en bleu (Wikipédia)



Réchauffement climatique, avenir de la planète : Blanquer n'a pas peur du ridicule


Il prend les jeunes pour des canards sauvages



Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, voudrait s'assurer une rentrée apaisée, après les mouvements de contestation de sa réforme du lycée, l'année dernière. Ne voulant renoncer ni à ses réformes ni aux coupes budgétaires, il brasse du vent et reçoit les syndicats.
La seule mesure concrète annoncée est l'élection, dans chaque classe de collège et de lycée, d'un éco-délégué... pour impulser la création de potagers, l'installation de perchoirs pour les petits oiseaux dans leur établissement ou penser à éteindre la lumière en sortant. Cela ne suffira ni à enrayer le réchauffement climatique, ni à améliorer le climat dans les établissements scolaires !

Hongkong et le G7 : business is business


Vous parlez « démocratie », nous c’est les affaires…



Faire des affaires à Hongkong

Les dirigeants des puissances occidentales, réunis pour le G7, se sont fendus d'une timide déclaration sur Hongkong, appelant les dirigeants chinois, qui de leur côté dénoncent cette ingérence, « à éviter les violences ». Par ailleurs le Medef, qui tient son université d'été, a invité l'ambassadeur de Chine pour parler affaires... en évitant soigneusement d'aborder la crise politique à Hongkong.
Les patrons français sont sur la même longueur d'onde que leurs homologues hongkongais. Jusque-là silencieux, les patrons des grandes sociétés qui commandent en fait à Hongkong, que l'on surnomme là-bas les tycoons (magnats, grands seigneurs), multiplient les menaces contre leurs employés qui participeraient aux grèves et aux manifestations. Les grands mots sur la « démocratie » ou « l'Etat de droit » ne doivent pas entraver trop longtemps les affaires !