mardi 23 juillet 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière du lundi 22 juillet 2019


Retraites : à la poubelle, la réforme du gouvernement !




Rendu prudent par le mouvement des gilets jaunes, dans lequel se sont engagés de nombreux retraités révoltés par le niveau de leur pension, Macron a repoussé l’examen du projet de réforme des retraites à 2020. Il promet « des mois de débat et de concertation » à partir des propositions de Delevoye. Sans doute espère-t-il faire passer la pilule en la diluant.

Comme à chaque fois, le gouvernement justifie sa réforme par le fait qu’il faut financer de plus en plus de retraités avec de moins en moins d’actifs. Pourtant, la productivité du travail a augmenté et chaque actif crée plus de richesses. Mais, dans cette économie en crise, la part des travailleurs est sans cesse rognée afin d’augmenter les profits des capitalistes.

La réforme fera donc les poches de tous les travailleurs. Au nom de la justice, elle entend supprimer les 42 régimes spéciaux dont bénéficient encore certaines catégories, notamment dans la fonction publique. La « justice » à la sauce gouvernementale, c’est voler tous les travailleurs et leur imposer une même régression.

En remplaçant le calcul sur les 25 meilleures années ou les six derniers mois par des points accumulés tout au long de la vie professionnelle, ce projet frappe en particulier les plus précaires, contraints aux temps partiels, à l’intérim entrecoupé de chômage, et aux salaires à minima. Il leur faudrait accepter des pensions encore plus basses à cause du peu de points accumulés.

Les travailleuses, auxiliaires de vie, employées du ménage ou de la grande distribution, premières concernées par le temps partiel imposé et les interruptions pour raisons familiales, seront les premières victimes de ce que Macron ose qualifier de projet « plus juste et plus simple ».

La valeur des points, elle, pourrait évoluer en fonction de la situation économique et démographique, autant dire selon le bon vouloir du gouvernement et du grand patronat. Et pour couronner le tout d’une couche d’hypocrisie, la réforme recule l’âge de départ tout en prétendant ne pas y toucher. Car partir à 62 ans signifiera accepter une pension amputée de 10 % !

La réforme envisagée par Macron poursuit et aggrave les politiques précédentes. En 1993, Balladur faisait passer de 37,5 à 40 le nombre d’annuités nécessaires et, en 2010, le gouvernement Sarkozy repoussait l’âge légal de départ à 62 ans. Quant à la gauche, indignée quand elle était dans l’opposition, elle s’est bien gardée, une fois au gouvernement, de remettre en cause ces réformes successives exigées par le grand patronat.

Avec cette réforme, les capitalistes pourront user au travail plus longtemps les travailleurs qu’ils jugeront utiles de garder. Quant à tous ceux qui se retrouvent sans emploi, au gré des licenciements, à 50, 55 ou 60 ans, c’est en tant que chômeurs, et bien souvent en temps que chômeurs en fin de droits, qu’ils arriveront à l’âge de la retraite, avec une pension de misère à la clé.

Delevoye prétend que son système à points « offre la possibilité à chacun de choisir son départ » en sortant du cadre collectif basé sur le nombre de trimestres cotisés et d’annuités travaillées. Si son projet de réforme individualise effectivement encore plus le système des retraites, il faut avoir les lunettes déformantes des valets des possédants pour y voir une liberté pour les travailleurs !

Toute la vie des travailleurs est prisonnière des contraintes imposées par l’exploitation : l’emploi qu’on trouve, le salaire qu’on obtient, les horaires et les cadences, l’endroit où l’on vit. La retraite n’y fait pas exception. Le grand patronat et le monde politique à son service aimeraient faire des travailleurs des individus confrontés à des choix personnels.

L’intérêt de toute la classe ouvrière est à l’opposé. Son travail fait tourner toute la société, de la production aux transports, de la construction aux échanges en passant par les soins aux malades et à l’éducation de la jeunesse. C’est cette place dans l’économie, au cœur de la production, qui fait sa force.

Salaires, emplois, retraites : les capitalistes mènent la guerre sur tous les fronts. C’est collectivement, en tant que classe sociale aux intérêts communs, que nous devons stopper cette descente vers l’abîme !

Des journées de mobilisation sont annoncées à la rentrée, dont celle de la CGT le 24 septembre. Ce sont des occasions à saisir pour commencer la mobilisation contre cette nouvelle attaque.

Licenciements : en Charente, chez Naval Group, un licenciement empêché


La seule voie, ici comme ailleurs… La solidarité



Mardi 16 juillet, une centaine de travailleurs du site Naval Group de Ruelle ont débrayé trois-quarts d’heure à l’appel de plusieurs syndicats. C’était une réaction d’émotion à la convocation pour un entretien préalable à licenciement d'un camarade technicien en fin de carrière, très estimé. La direction lui reprocherait son manque d'efficacité à son poste.
Le lendemain même, mercredi 17, à l’issue d’une rencontre direction-syndicats, la direction reculait : elle annulait la procédure purement et simplement, indiquant que « des éléments nouveaux concernant le salarié et sa situation personnelle nous ont été communiqués ».
Cette tentative de frapper un travailleur n’est pas un fait isolé. Cela fait des mois que, sur les travailleurs anciens en particulier, mais aussi sur l’ensemble des personnels – ouvriers et ingénieurs et techniciens –, la pression s’accentue. Lors des entretiens individuels avec les « managers », comme au quotidien, les exigences et la pression augmentent. Ce qui se solde par de la fatigue, des conflits, des démissions, des arrêts-maladie, des burn-out.
En tout cas, la direction de Naval Group Ruelle a pensé se débarrasser d’un camarade ancien impunément. Mais elle a dû reculer devant la réaction des travailleurs qui ont senti qu’il fallait s’opposer à l’agressivité patronale de façon collective.

Argenteuil Ehpad Domidep, demain Squared : pour le Capital financier, le marché des bonnes affaires


Nous les vieux, nous sommes une merveilleuse affaire




Domidep est l’un des plus gros gestionnaires de résidences médicalisées, c’est-à-dire plus précisément de la « dépendance » des anciens à travers un réseau d’Ehpad. La « surface » de cette entreprise est montée en puissance ces dernières années, avec des résultats annuels à deux chiffres de progression.
         A Argenteuil, nous connaissons bien Domidep, suite à la longue grève de ses salariés au printemps 2017. Ces derniers réclamaient alors en particulier des embauches et des augmentations salariales. Alors que les prix de séjour des pensionnaires sont élevés, c’est la faiblesse de la masse salariale qui permet les surprofits susmentionnés.
         Ces derniers, très attractifs, permettent toutes les opérations financières dans un secteur parmi les plus juteux.
         On vient d’apprendre ainsi que Domidep serait en passe d’être acquise pour 1,15 milliard de dollars par un fonds d’investissement multicartes et multinational, le dénommé Squared.
         Ainsi va le monde de la finance. Les anciens doivent le craindre, et les travailleurs de ce secteur doivent se préparer plus que jamais à s’y opposer. En attendant le jour, où ce secteur sera totalement réquisitionné.
         Au fait, « squared » se traduit par « au carré ». L’espérance de profits « au carré » à n’en pas douter.

Argenteuil, La Poste, la CPAM… Se mobiliser pour défendre les services publics utiles et tellement nécessaires à la population


1+1=2=1=0

La Poste de la Banque postale rue de la Poste est dorénavant fermée tout comme celle de la rue Paul-Vaillant Couturier. Leurs services ont migré dans un local du premier niveau du centre commercial Côté Seine. Eh bien, bonjour l’ambiance. Le lieu est trop exigu et très mal aménagé. Dans tous les cas, il ne convenait pas… Avec les vacances, on constate qu’il est déjà très inadapté. On imagine ce qu’il en sera à la rentrée…

 
L'hiver... à la CPAM

La galère des quatre saisons

Nous avons dénoncé régulièrement les conditions d’attente à la dernière agence de la Sécurité sociale à Argenteuil rue de la Poste prolongée. Il y a continuellement une queue importante formée sur le trottoir devant l’agence.
         En hiver, le public gèle. Quand il pleut, il prend l’eau. Actuellement, c’est canicule, et les assurés n’en peuvent plus sous le soleil cuisant…
         C’est intolérable.

Bonnes lectures (11) : Le syndrome d’Ulysse, de Santiago Gamboa, Point-roman Le Seuil


Truculent



Esteban est un immigré sud-américain. Paris est la capitale étoilée du monde. La réalité est plus sombre avec la pluie, le froid, la solitude, et les petits boulots difficiles, mais où l’on peut retrouver la fraternité des exilés.
         Un livre qui fait sourire, truculent, et parsemé de fantasmes et d’érotisme, avec les éternelles retrouvailles des autres immigrés qui donnent à chacun raison de vivre et d’espérer.
         Un livre d’un auteur d’origine colombienne, entre littérature et polar, mené tambour battant, et que nous avons beaucoup aimé !