samedi 29 juin 2019

EPR, EDF : le fiasco de l’EPR, mais pas des profits


EDF : le fiasco de l’EPR

 « Fiasco, nouveau coup dur, fatalité qui s’acharne sur l’EPR de Flamanville, etc. » c’est ainsi que la presse a qualifié la décision de l’Autorité de Sureté nucléaire (ASN) d’imposer à EDF de refaire huit soudures situées dans des endroits particulièrement inaccessibles du réacteur nucléaire en construction.
Il n’y a pourtant pas de fatalité dans l’histoire de ces soudures qui résume assez bien l’invraisemblable incompétence qui domine le chantier depuis le début.
Ces soudures ont été réa­lisées en usine, en 2012 et 2013, par Framatome (ex-Areva). Mais il semble qu’EDF n’avait pas transmis à Framatome les prescriptions exactes concernant les pourcentages des métaux à utiliser. Faute de quoi ces soudures risquent de mal se comporter en cas de chaleur intense.
Le problème a, semble-t-il, été détecté en 2015 en usine, mais l’ASN n’en a été informée qu’en 2017. En avril 2018, l’ASN dénonçait des « défaillances humaines et organisationnelles », « un manque de rigueur des fournisseurs » et « une insuffisance du système de surveillance mis en place par EDF ».
On aurait pu s’attendre à ce qu’EDF fasse refaire en usine les soudures incriminées. Certes, cela aurait pris un peu de temps, mais EDF a préféré choisir la pire des solutions : passer outre et donc introduire les soudures dans le corps du réacteur, en espérant que l’ASN laisserait faire. Dans une usine ordinaire cela aurait peut-être pu passer, mais le nucléaire heureusement est sous surveillance.
En fin de compte l’ASN a refusé d’homologuer l’installation, et EDF n’a plus qu’à faire refaire correctement les soudures de ses tuyauteries situées au cœur du réacteur, un énorme travail qui prendra beaucoup de temps et d’argent.
Cette affaire est à l’image de la façon dont le chantier de l’EPR a été géré depuis le début. Il a démarré en 2007 et était prévu pour durer cinq ans, jusqu’en 2012, et coûter 3,5 milliards d’euros. Mais, en 2008, lors d’une inspection de routine, l’ASN découvrait que le radier devant supporter la centrale présentait des fissures, que le ferraillage était parfois absent, et que certaines soudures étaient de mauvaise qualité. Cette partie des travaux se faisait sous la direction de Bouygues. L’ASN a alors parlé « d’un manque de rigueur qui est inacceptable ».
Début 2009, on découvrait, en cours de construction, que les deux systèmes de contrôle et de commande de l’EPR devant diriger la centrale en cas de panne étaient dépendants l’un de l’autre, et non pas indépendants ! Cette erreur de conception invraisemblable aurait dû être corrigée dès le début, mais EDF et Areva s’étaient lancés dans la construction d’un type de réacteur qu’elles ne maîtrisaient pas, pour disposer rapidement d’un modèle vendable à l’exportation. Douze ans plus tard, rien n’est achevé et la facture a été multipliée par trois.
On peut comprendre que la réalisation d’un prototype puisse entraîner des retards et des dépenses supplémentaires, mais pas au point de crever ainsi tous les plafonds. D’autant que c’était loin d’être fini. En 2011, on découvrait dans les enceintes du futur réacteur « des piliers de béton percés comme du gruyère ou grêlés, de nombreux nids de cailloux, l’absence de nettoyage des fonds de coffrage, etc. ». D’où la nécessité de couler du béton là où il le fallait, et un an de retard supplémentaire.
Cela a continué en mars 2012 avec la découverte que les 45 consoles métalliques – dont chacune pèse près de cinq tonnes – qui soutiennent le pont roulant chargé d’introduire et de retirer le combustible nucléaire présentaient des défauts de soudure. Il fallait toutes les remplacer, au prix d’un nouveau retard et de nouvelles dépenses.
En 2015, on découvrait que la cuve d’acier, l’élément fondamental où a lieu la fission des atomes, n’avait pas la composition correcte : le pourcentage de carbone trop important à certains endroits fragilisait la cuve, le seul élément du réacteur qu’on ne peut pas changer…
L’ASN a alors accepté quand même la cuve, mais pas le couvercle, qui devra être changé en 2024 à condition que le réacteur soit fini d’ici là. On découvrait à cette occasion, que la forge du Creusot avait falsifié des rapports de qualité.
En juillet 2018, on découvrait encore 150 soudures de tuyauterie à refaire. Et pour finir (au moins pour l’instant) s’ajoutent les huit mauvaises soudures qu’EDF avait cru bon, tout en sachant qu’elles étaient suspectes, d’introduire au cœur du réacteur.
Dans tout cela, on peut être surpris par le manque de surveillance, l’incompétence et la multiplication des malfaçons, en grande partie le résultat de la sous-traitance en cascade qui, si elle ne fait pas fonctionner l’EPR, est néanmoins certainement une belle source de profits pour quelques-uns. En attendant, aucun responsable n’a été sanctionné. EDF n’a pas été cité à comparaître devant un tribunal.
Ses dirigeants ont continué d’agir dans l’impunité totale en gaspillant l’argent des usagers qui payent pour les dépenses d’EDF.
Ni B­ouygues ni d’autres n’ont été condamnés à payer pour leurs malfaçons et leurs erreurs.
Si le nucléaire comporte des dangers, l’irresponsabilité de dirigeants qui sacrifient tout, à commencer par la sécurité, à la recherche du profit est encore plus dangereuse.

                                                     André VICTOR (Lutte ouvrière n°2656)
 
                                                                Natura Sciences.com


Blanquer et la canicule : ou comment enfoncer les portes ouvertes


Blanquer chauffe l’ambiance

  


En prévision de la canicule, le ministère de l’Education Nationale s’est fendu d’une circulaire de recommandations en forme de lapalissades du genre « garder les enfants dans une ambiance fraîche », « vérifier la fonctionnalité ou l’installation de stores », « disposer d’un thermomètre… et avoir une solution de repli dans un endroit frais (bénéficiant de stores ou de ventilations) », etc.
Cela a fait réagir beaucoup d’enseignants qui ont rappelé que, contrairement aux bureaux des ministères, les thermomètres, les climatisations ou ventilations, n’existent pas dans les établissements scolaires, ni même souvent les stores en état de fonctionnement.
De quoi s'échauffer… de colère.

Réfugiés, leurs soutiens, et des policiers-menteurs. Un article de notre hebdomadaire de cette semaine


Aide aux réfugiés : les policiers en flagrant délit de mensonge

Tom Ciotkowski, militant britannique de l’association Help Refugees, qui vient en aide aux migrants de Calais, est passé en procès à Boulogne-sur-Mer, accusé d’outrage et violences contre des policiers.
Le procureur avait requis contre lui quatre mois de prison avec sursis. Jeudi 20 juin, le tribunal l’a acquitté.
Les faits remontent au 31 juillet 2018. Alors qu’une patrouille de CRS chassait des migrants en contrebas de la rocade de Calais, brutalisant au passage les bénévoles qui les accompagnaient, Tom Ciotkowski a filmé la scène avec son téléphone, s’est approché d’un policier en lui disant « On ne frappe pas une femme ! », puis a essayé de lire à voix haute son numéro de matricule. Furieux, le CRS l’a repoussé et l’a fait tomber à la renverse, sur le bord de la route où circulaient camions et voitures. Malgré tout, ce militant a eu la chance de ne pas être blessé.
La scène ayant été filmée sous plusieurs angles par les nombreux témoins, la juge n’a eu d’autre choix que d’acquitter le militant, dont l’innocence était manifeste. C’est bien la moindre des choses. Les policiers, après avoir porté plainte contre leur victime, ont menti de façon tout à fait tranquille pendant le procès. Si la scène n’avait pas été filmée, Tom Ciotkowski n’aurait pu prouver son innocence et aurait sans doute été condamné à une peine de prison. Comme le dit un responsable d’Amnesty international : « Si c’est un soulagement de voir prendre fin le calvaire de Tom Ciotkowski, n’oublions pas qu’il n’aurait jamais dû être inculpé. Son cas est emblématique des tentatives d’intimidation et des attaques auxquelles la police soumet des défenseurs des droits humains à Calais, au motif qu’ils viennent en aide aux migrants et aux réfugiés. Cette affaire reflète aussi une tendance européenne à criminaliser les actes de solidarité. »
À son tour, Tom Ciotkowski a porté plainte contre trois policiers pour violences par agents dépositaires de la force publique, faux et dénonciation calomnieuse. Il ne compte pas en rester là, et il a mille fois raison.

                                                           Julie LEMÉE (Lutte ouvrière n°2656)
 
                                                                                        

 

Argenteuil, Éducation, quand la municipalité ne reconnaît pas ses retards


Qui ne veut ni voir ni reconnaître ses erreurs…

 


La municipalité a pris un énorme retard dans la construction des groupes scolaires. Les nouveaux programmes immobiliers qui se sont multipliés ces dernières années ont dégradé encore la situation. A l’approche des élections, elle tente de donner le change en évoquant à qui mieux mieux de nouvelles constructions.
         La seule dont elle peut se prévaloir est la réalisation du groupe scolaire Simone Veil près de la place du 11 novembre, dans le quartier du Val-Notre-Dame. Mais on ne sait même pas où l’on en sera en septembre prochain, date à laquelle, la municipalité a promis l’ouverture de l’école.
         Elle annonce deux nouveaux projets, depuis des mois pour une école à l’emplacement de l’ancienne usine Sagem, et autre plus récemment, rue Dunant, à l’arrière du centre de santé.
         Pour ces deux projets, la municipalité est très loin de la coupe aux lèvres. Problème de dépollution du site Sagem. Nécessité de déménager les services de l’espace Dunant. (Voir ci-dessous).
La municipalité se ridiculise par cette attitude « flambeuse ». Mais pourquoi ne reconnaît-elle pas la vérité ? Cela serait tellement plus simple pour tous, à défaut de régler les problèmes.

Argenteuil, associations, Maison des femmes, services municipaux, un sac de nœuds du côté de la rue Dunant-Defresne-Bast


La municipalité pérore et crée beaucoup d’inquiétude


         Pour le projet scolaire « Dunant », la municipalité tente, au moins en paroles, à avancer à marche forcée. Nous avons déjà évoqué les craintes qui pèsent sur le service « couture » des écoles d’Argenteuil. Mais la Maison des femmes et la salle Ambroise Croizat sont également sur la sellette.
         Pourtant, rien sur l’avenir concernant ces deux structures. La salle Ambroise Croizat, non seulement reçoit des activités de la Maison des femmes mais aussi celles de diverses associations très importantes.
         La municipalité a avancé la date du 1er juillet pour opérer des déménagements. Chacun sait qu’une telle date, dans trois jours, est totalement fantaisiste…
         En tout cas, où vont aller « la couture », la Maison des femmes, et les activités de celle-ci et autres de la salle Ambroise Croizat ?
         Il s’agit maintenant de mettre un terme aux interrogations et aux inquiétudes des employés municipaux, des acteurs associatifs et des habitants.