lundi 29 avril 2019

Birmanie : le jade, pierre précieuse couleur sang


Business sanglant

 
Une mine de jade à ciel ouvert dans le nord de la Birmanie

En Birmanie, un glissement de terrain dans une mine de jade à ciel ouvert a causé la disparition de dizaines de travailleurs, dont on commence seulement à retrouver les corps.
L’extraction du jade, qui emploie des dizaines de milliers de travailleurs migrants dans l’Etat de Kachin, au nord du pays, rapporte chaque année autour de 30 milliards d’euros aux compagnies minières. Le pays fournit 90 % du jade qui finit, taillé et ciselé, dans les bijouteries de luxe des pays riches.
Le jade est si précieux que le territoire a été longtemps déchiré par les conflits armés pour la possession des mines. Et aujourd’hui encore, le travail se fait sous la surveillance de bandes armées – officielles ou pas – qui empochent leur part des profits.
          Les conditions de travail et de vie autour des mines de jade sont un enfer au quotidien, et font en réalité des morts tous les jours. La dernière catastrophe en date ne fait que soulever un coin de voile sur ce business sanglant.

SNCF et TVO-Transdev, on ne nous transporte pas… on nous roule !


Trains en déroute + bus en carafe = pour les usagers, la cata !

La circulation des trains est catastrophique sur la ligne J de la SNCF qui relie Argenteuil à la gare Saint-Lazare. Les retards se multiplient. Régulièrement, selon les annonces, ils s’expliqueraient par des « problèmes » concernant les matériels, les fameux « incidents » ou « avaries matériel ».
         Certes, cette question pour l’essentiel ne relève pas de la responsabilité municipale.
         En revanche, il n’en va pas de même pour ce qui est de la circulation des bus TVO-Transdev sur la localité.
       Pourtant, les retards et les suppressions de bus se multiplient, en particulier sur certaines lignes. La ligne 18 qui relie la gare centrale à la cité Champagne fait partie de ces dernières.
         La Ville subventionne TVO-Transdev pour une coquette somme. Les usagers peuvent certes demander des comptes. Mais la moindre des choses serait que la municipalité en exige également.

Pour les personnes en chaise roulante, le parcours du combattant


         Un de mes anciens élèves s’est cassé la jambe. Il circule en chaise roulante et en a pour des mois.
.        Pour lui, se déplacer se transforme en parcours du combattant, au vu des aménagements très rares.
         Etre handicapé, c’est être doublement, triplement… pénalisé.

2019 : la journée de huit heures. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Il y a cent ans : la journée de huit heures et la crainte de la révolution

Il y a 100 ans, le gouvernement Clemenceau faisait voter la journée de huit heures, après l’avoir longtemps repoussée. On était à quelques jours du 1er mai 1919 et, pour cette première grande manifestation d’après-guerre, la mobilisation ouvrière s’annonçait explosive. La bourgeoisie, par ses concessions, montrait sa crainte que la vague révolutionnaire qui avait porté les bolcheviks au pouvoir en Russie en 1917, puis gagné l’Allemagne et la Hongrie en 1918-1919, ne gagne la France.
Depuis près d’un siècle, la classe ouvrière luttait pour arracher une diminution de la journée de travail, que la révolution industrielle avait allongée démesurément dans toute l’Europe. En Grande-Bretagne, les ouvriers des trade-unions et du mouvement chartiste la revendiquaient depuis les années 1830-1840. Leur mobilisation avait imposé la limitation du travail des enfants et la réduction de la journée de travail à dix heures, alors qu’elle dépassait souvent seize heures.
En 1866, la Première Internationale affirma que limiter la journée de travail à huit heures était « la condition préalable sans laquelle tous les efforts en vue de l’émancipation doivent échouer ». Pour les militants ouvriers les plus conscients, il s’agissait d’arracher pour les travailleurs non seulement le droit de se reposer et de se cultiver, mais aussi celui de se préparer au combat pour renverser le capitalisme.
À son congrès de fondation à Paris en 1889, la Deuxième Internationale décida d’organiser « une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail. » Le choix de la date du 1er mai fut fait en hommage aux ouvriers américains qui avaient débuté le 1er mai 1886 la grève générale pour les huit heures et avaient été sauvagement réprimés à Chicago.

Le 1er mai, journée de grèves et de manifestations pour les huit heures

En 1890, la préparation des grèves et des manifestations du 1er mai, qui étaient illégales, créa un climat quasi insurrectionnel. Malgré la présence de milliers de soldats et de policiers pour empêcher toute manifestation, malgré la menace des patrons de ne pas reprendre les grévistes, il y eut cent mille manifestants rien qu’à Paris. Des millions d’autres allaient manifester ou tenir des meetings dans les principales villes du pays, comme dans toute l’Europe, à Vienne, Bruxelles, Copenhague ou Londres.
L’année suivante, le 1er mai 1891 fut noyé dans le sang à Fourmies, dans le Nord. Le gouvernement, au service d’un patronat désireux de briser l’organisation naissante des ouvriers du textile, déploya l’armée qui tira et fit une dizaine de morts parmi les manifestants, soulevant une énorme émotion. Malgré la répression qui jeta les militants socialistes en prison, la grève pour les huit heures se poursuivit plusieurs semaines dans la région, bénéficiant de la solidarité ouvrière.

Le repos hebdomadaire, fruit du 1er mai 1906

Le 10 mars 1906, la catastrophe de la mine de Courrières, faisant près de 1100 morts, entraîna la colère des mineurs du Nord-Pas-de-Calais, qui allaient mener une grève de deux mois et revendiquer « huit heures et huit francs » par jour de salaire. Le ministre de l’Intérieur Clemenceau envoya 20 000 soldats quadriller le bassin minier, gagnant son surnom de « premier flic de France ». La défaite de la grève n’empêcha pas la popularité de la revendication des huit heures de grandir, avec des grèves éclatant dans le bâtiment, la poste ou les métaux à l’approche du 1er mai.
La CGT, qui avait été fondée en 1895, lança alors le mot d’ordre : « À partir du 1er mai 1906, on ne travaille plus que huit heures ». Comme quinze ans plus tôt, Paris fut ce jour-là en état de siège, avec 60 000 hommes de troupe concentrés dans les magasins, les banques, les gares, et même aux portes des maisons de maître, ce qui renforça la panique des bourgeois. La répression fit deux morts et de nombreux blessés. Malgré les centaines d’arrestations, dont celles des dirigeants syndicaux, les grèves continuèrent, contraignant le gouvernement à céder sur une revendication ancienne, celle d’un jour de repos hebdomadaire obligatoire, le dimanche.

Le vote de la loi en 1919

Il fallut attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que la loi sur les huit heures soit promulguée par un gouvernement dirigé par ce même Clemenceau qui l’avait combattue par le passé en réprimant les grèves et en pourchassant les syndicalistes révolutionnaires. Avec sa loi des huit heures du 23 avril 1919, le gouvernement français espérait à la fois désamorcer le mécontentement accumulé par les années de privations dues à la guerre et contenir l’élan d’enthousiasme soulevé par la Révolution russe d’octobre 1917.
En Russie, le gouvernement bolchevik avait été le premier à adopter la journée de huit heures. En novembre 1918, l’Allemagne en pleine révolution l’adopta également, suivie de la Pologne, du Luxembourg ou de l’Autriche. La question des huit heures fut par la suite abordée dans les négociations du traité de Versailles au printemps 1919, car la reconstruction exigeant des classes laborieuses de lourds sacrifices, les classes dirigeantes devaient se résoudre à faire quelques concessions.
Pour convaincre les bourgeois hostiles, le quotidien Le Temps expliquait : « On eût pu trouver inopportune la décision de réduire davantage la journée du travail, à une époque où un redoublement de labeur semblerait plutôt s’imposer dans ce pays dévasté par la guerre, mais des grondements se font entendre, auxquels la Chambre pouvait malaisément rester sourde. » « C’est la Révolution russe qui nous a fait ce cadeau », estima le syndicaliste révolutionnaire Pierre Monatte. En cette veille du 1er mai 1919, alors que des mouvements révolutionnaires se développaient dans toute l’Europe, le gouvernement et la bourgeoisie estimaient que mieux valait lâcher du lest.
Le gouvernement voulut néanmoins interdire les grèves et manifestations du 1er mai, que les organisations ouvrières avaient maintenues pour exiger l’application rapide de la loi dans toutes les entreprises et sur tout le territoire. Malgré la répression, il y eut 1,3 million de grévistes, avec plus de 2 000 grèves, les travailleurs entrant en lutte pour garantir les huit heures dans les faits et arracher les augmentations de salaires que la flambée des prix avait rendues indispensables. Elles étaient les prémisses d’une vague de grèves qui allaient déferler en mai et juin 1919.
La loi des huit heures et les concessions que la bourgeoisie dut faire furent ainsi pour elle le prix à payer pour éviter qu’en France l’après-guerre ne débouche sur une véritable vague révolutionnaire.
                                                                      Louise Tissot (Lutte ouvrière n°2647)

Fête de Lutte ouvrière à Presles (Val d’Oise), les 8, 9, et 10 juin prochains


Les cartes et les bons


À partir d’aujourd’hui 29 avril, le prix de l’entrée pour les trois jours est passé à 15 euros. Sur place, la carte d’entrée coûtera 20 euros. L’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 14 ans accompagnés.
Alors n’attendez pas pour vous procurer les cartes et les bons d’achat (4 euros achetés à l’avance pour une valeur de 5 euros).
Joignez : Dominique MARIETTE
0699499864 ou MDommarie@aol.com

L’arboretum

Cinq promenades commentées parmi 110 espèces   différentes d'arbres du monde entier
L'arbre, quel être étonnant ! – Les arbres voyageurs - L'arbre sensuel – L'arbre et les poètes  10 arbres, 10 histoires et une surprise !
Une exposition sur les arbres remarquables
Des ateliers
Le bois dont on fait les violons, le papier, les bateaux...  Les graines – Le tour à bois – Dégustation de boissons d’arbres Le bananier, cette bizarrerie
Des conférences avec
Pierre Avenas : l’histoire des noms des arbres, et Georges Feterman (président de l’association A.R.B.R.E.S. Arbres remarquables) : quoi de neuf sur les arbres.




Le Village médiéval

Petits et grands pourront découvrir les activités et les techniques du Moyen Âge, au travers de différents ateliers et échoppes animés par des spécialistes : la forge médiévale, la calligraphie, la vannerie, le travail du bois, la présentation des instruments de musique, le four à pain...
Des pièces de théâtre : Le vilain mire, comment un paysan va-t-il passer pour un médecin, Comment les femmes ont arrêté la guerre... Depuis Aristophane, rien n’a changé !
Des animations : démonstrations de combats en armure, escrime ancienne, jongleurs, danseurs, conteurs, diseurs de poèmes médiévaux, spectacle de feu samedi soir et dimanche soir, bal folk dimanche soir.
Des conférences historiques sur la justice pénale au haut Moyen Âge, le travail des femmes, Games of Thrones...



dimanche 28 avril 2019

Gilets jaunes, toujours mobilisés hier lors de l’« acte XXIV ». Des photos de notre ami H. fidèles aux rendez-vous du samedi depuis le 17 novembre

Sur la route des moyens dits d'information




Élections européennes : Nathalie ARTHAUD en réunion à Thionville : des extraits « à propos du mouvement des Gilets jaunes

Algérie : dixième vendredi de la colère. Une mobilisation qui ne faiblit pas. Sur la situation, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de ce 24 avril


Algérie : face à la mobilisation, le chef de l’armée se pose en sauveur

24 Avril 2019

Mardi 16 avril, le chef d’état-major de l’armée algérienne Gaïd Salah a accusé l’ex-chef des services de sécurité d’être à l’origine de la répression contre les manifestations à Alger et a aussi annoncé l’ouverture d’enquêtes pour corruption.
Gaïd Salah a également fait procéder au limogeage de généraux, à des mouvements de préfets, à l’arrestation de patrons accusés de corruption. Parmi eux on trouve Issad Rebrab, l’homme le plus riche du pays. Gaïd Salah veut ainsi se donner l’image d’un protecteur du mouvement populaire qui voudrait répondre à ses aspirations.
Vendredi 19 avril, les manifestants toujours aussi nombreux lui ont répondu aux cris de « Sorry, Sorry, Gaïd Salah, on n’est pas des cons. Dégagez, ça veut dire dégagez ! ». Dans la rue principale d’Alger, accrochée à la façade d’un immeuble, on pouvait lire sur une immense banderole : « Vous possédez le Parlement, nous, nous avons tout le reste du pays, 2,3 millions de km2. Partout où vous irez, vous nous trouverez. »
En effet, la mobilisation ne faiblit pas et les multiples colères non plus. À Alger, l’effondrement d’un immeuble de la Casbah tombant en ruines a suscité la colère des habitants. En plus des blessés, deux personnes dont un enfant ont trouvé la mort. Le wali (préfet) d’Alger, venu sur les lieux, a été chassé par les habitants. Ils lui reprochent le manque de moyens pour l’entretien de la Casbah, pourtant classée au patrimoine mondial par l’Unesco.
Après l’annonce à la télévision que l’ex-Premier ministre Ouyahia était convoqué par la justice, un rassemblement s’est improvisé devant le tribunal. Les manifestants munis de pots de yaourt ont attendu celui qui, pour imposer son plan d’austérité, avait dit : « Le peuple peut se passer de yaourt. »
À Constantine, des travailleurs de Sonelgaz, la compagnie nationale de l’électricité et du gaz, ont quant à eux chassé le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab, au cri de « Vous avez volé le pays, voleurs ! » Mais comme le disait un travailleur, « La mafia ce n’est pas seulement là-haut, c’est aussi ici dans l’usine ». Il désignait les directeurs, les patrons, et aussi les bureaucrates syndicaux.
De son côté, le dirigeant du syndicat UGTA Sidi Saïd est accusé d’avoir cautionné la politique antiouvrière du pouvoir : les plans d’austérité, le blocage des salaires, les attaques contre les retraites et le Code du travail. Aussi, mercredi 17 avril devant le siège de l’UGTA, de nombreux travailleurs se sont rassemblés pour exiger son départ.
Répondant à des appels à la grève lancés sur les réseaux sociaux, les travailleurs communaux de nombreuses villes sont en grève. Ceux de la poste et des télécoms, en grève depuis une semaine dans tout le pays, réclament qu’on leur verse le salaire qui leur est dû.
Le ramadan doit commencer début mai et Gaïd Salah espère sans doute que cela fera refluer la contestation. Mais il agite aussi la menace du chaos économique tout en reprenant à son compte le slogan des manifestants « Armée, peuple Frère Frère. »
La mobilisation en s’approfondissant peut espérer gagner à elle les soldats du rang, mais l’état-major de l’armée reste le pilier de cet ordre social injuste. Il sera le cas échéant prêt à l’écraser. Pour les travailleurs qui sont la base de la pyramide sociale, le combat ne fait que commencer.

                                             Leïla Wahda (Lutte ouvrière n°2647)

Macron Salvini, même combat


La différence entre l’un et l’autre : du vent



Macron continue à jouer sans vergogne la carte du nationalisme, avec son refrain sur « l'art d'être français ». Il brode sur le thème de l'immigration, promettant pas moins d'un débat parlementaire par an sur le sujet ! Mais surtout, il propose une réduction de l'espace Schengen, c'est-à-dire, en clair, un renforcement des barbelés autour des pays de l'UE, donc plus de répression contre les migrants qui fuient la misère et la guerre.
La traversée clandestine de la Méditerranée, le verrouillage des frontières européennes font déjà des milliers de morts chaque année. Alors quand Macron et les macronistes se prétendent les remparts contre le RN et l'extrême droite française et européenne, c'est bidon. En réalité, leur politique n'a pas grand-chose qui se distingue de celle d'un Salvini en Italie. Sauf des discours.