mercredi 2 janvier 2019

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du mardi 1er janvier 2019


Que 2019 soit l'année de la riposte du monde du travail !

Pour essayer de commencer 2019 moins mal, Macron s’est voulu offensif pour les traditionnels vœux du 31 décembre. Assurant que « parler vrai, c’est parler de la réalité », il a mis en garde les classes populaires : on ne peut pas « travailler moins et gagner plus, baisser nos impôts et accroître nos dépenses ».
C’est effectivement la réalité qu’il représente, celle d’un pouvoir au service du grand patronat, auquel il n’est pas question de demander quoi que ce soit. Macron l’a rappelé lundi soir : il entend poursuivre sa politique et a même confirmé les prochaines attaques, notamment contre l’indemnisation des chômeurs.
N’en déplaise au président des riches, le mouvement des gilets jaunes a démontré que la pression de la rue, la mobilisation collective de dizaines de milliers de personnes peuvent obliger même l’arrogant Macron à en rabattre et son gouvernement à céder en partie.
Cela ne suffit pas à répondre au problème du pouvoir d’achat. Comme le disait une manifestante : « On ne veut plus manger des miettes » ! Les mesures de Macron ne touchent qu’une partie du monde du travail et ne représentent que quelques euros, qui seront repris dans nos poches puisqu’il n’est pas question de toucher aux capitalistes.
Comme tous ses prédécesseurs, Macron maintient et accroît les milliards de cadeaux aux entreprises. Tous les gouvernements ont répété que c’est ce qui permet les investissements utiles, les embauches, voire les augmentations de salaires. Macron en est même à nous assurer que « le capitalisme ultra-libéral et financier va vers sa fin ».
Mais c’est  tout le contraire ! Les milliards de subventions, de dégrèvements d’impôts, servent à assurer les profits des capitalistes, pas les emplois ou les salaires des travailleurs.
Le trust pharmaceutique Sanofi, qui a touché des centaines de millions d’euros au titre du CICE ces dernières années, a multiplié dans le même temps les plans de licenciements. Il vient de racheter un concurrent pour plus de onze milliards de dollars, tout en annonçant la suppression de 750 postes supplémentaires dans le pays !
Sur les marchés saturés du fait de l’appauvrissement des classes populaires, la production n’offre pas de débouchés suffisamment profitables aux yeux des grands actionnaires. Les milliards accaparés par la classe capitaliste sont dilapidés dans ce qui lui rapporte le plus et le plus vite : la spéculation ou les opérations financières. Quitte à entretenir ces mécanismes qui ébranlent tout l’édifice.
La dernière semaine de décembre a ainsi vu se succéder baisses et rebonds spectaculaires des valeurs des grands groupes sur les places financières mondiales. À l’heure des bilans de fin d’année, on nous dit que 2018 a été la pire année pour les marchés financiers depuis dix ans et qu’on va peut-être vers une récession. Qu’il s’agisse d’une énième secousse de l’économie ou d’un nouveau plongeon, le monde capitaliste est de toute façon incapable de sortir de l’impasse de la crise.
Et ce sont les travailleurs et les classes populaires du monde entier qui en font les frais, par l’aggravation de l’exploitation, l’augmentation du chômage et la dégringolade du niveau de vie.
La survie et les fins de mois impossibles à boucler du côté du monde du travail n’existent que pour l’enrichissement continu d’une minorité de grands capitalistes. Pour empêcher notre niveau de vie de sombrer, il faut s’en prendre à cette minorité qui règne sur l’économie, dont le gouvernement de Macron n’est que le porte-parole. 
À juste titre, beaucoup trouvent légitime de demander des comptes à Macron et à son gouvernement des riches, qui les écrasent et les méprisent. Mais il est tout aussi légitime et plus nécessaire encore de contester la dictature du grand patronat sur l’économie. C’est le travail de millions d’ouvriers, d’employés, d’ingénieurs, de cheminots, de soignants, qui fait tourner toute la société. Il n’y a aucune raison de subir l’arbitraire des capitalistes pour garder son emploi ou gagner de quoi vivre correctement.
La fin de 2018 a montré que les classes populaires étaient capables de se mobiliser, de se retrouver et de revendiquer leur droit à une vie digne. Il faut que 2019 voie la colère et la mobilisation gagner les entreprises. Les travailleurs sont en mesure, par leurs luttes et leurs grèves, de faire reculer les capitalistes. Ils peuvent engager la lutte pour une augmentation générale des salaires, des pensions et des allocations. Ils peuvent imposer les mesures vitales pour l’ensemble du monde du travail et remettre en cause ce système économique qui conduit la société toute entière dans l’impasse.

« Gilets jaunes » : une mobilisation toujours bien vivante. A Toulouse…


De l’argent, il y en a dans les poches du patronat

Les gilets jaunes ont à nouveau manifesté samedi 29 décembre. A Toulouse, ils étaient près de 2 000.
Il faut dire que malgré les annonces de Macron pour désamorcer le mouvement, le mécontentement ne peut que demeurer. Par, exemple, concernant la prime exonérée de tout impôt jusqu’à 1 000 € que pourraient verser les entreprises à leurs salariés, c’est loin d’être gagné. Ainsi, à Colomiers, une soixantaine de salariés de Carrefour Supply Chain (ex-Logidis) ont fait grève le 21 décembre au matin, suite au refus du groupe de verser la moindre somme alors qu’il a touché, rien qu’en CICE, 300 millions net de l’Etat. La CGT Carrefour qui a organisé cette grève revendique un salaire minimum de 1 800 € net et le versement d’une prime exceptionnelle de 1 000 €.
Bref, ce sont bien les salaires qu’il faut augmenter partout. Et contre la classe capitaliste qui se gave et ne veut rien lâcher, seule la mobilisation de tous pourra payer.

Autoroutes : pour BTP Vinci : barrières d’octroi comme sous l’Ancien Régime


Où va l’argent de nos péages

Le groupe de BTP Vinci se fait une fortune avec les péages d'autoroutes, dont il gère plus de 4 000 kilomètres. Il gère aussi la ligne TGV Paris-Bordeaux, des aéroports et beaucoup d'autres lieux où l'on peut taxer les voyageurs. Et c'est ainsi que Vinci a de quoi payer cash un peu plus de 3 milliards d'euros pour obtenir la gestion du second aéroport de Londres, à Gatwick. Le groupe gèrera ainsi 46 aéroports dans le monde et attend que l'État lui concède l'aéroport de Paris.
Car c'est ainsi que Vinci a fait fortune : en exploitant les barrières d'octroi que l'État lui confie à prix d'ami.

La SNCF et l’État se moquent des handicapés. Exemple


De l’argent, il y en a dans les caisses de la SNCF

 


On vient d’apprendre que les travaux qui devaient rendre accessibles aux fauteuils roulants en 2019 les gares de Saintes et Royan sont repoussés à 2023 ou 2024. À Saintes, il faut prendre des escaliers pour se rendre d’un quai à l’autre, comme c’est le cas aussi à La Rochelle.
      Cette décision intervient au moment où la SNCF verse 537 millions de dividendes à l’État-actionnaire, et où l’État lui-même se désengage des régions, qui financent ces mises en accessibilité. C’est révoltant.

La France, une histoire de migrants. A Argenteuil, « Nos ancêtres les migrants », une « conférence gesticulée » de Gérard Noiriel et Martine Derrier


On nous informe. L’Association Sous les couvertures fait venir la « conférence gesticulée » « Nos ancêtres les migrants » le mardi 29 janvier à 20 heures à la salle Saint-Just du quartier du Val-nord d’Argenteuil. C’est elle qui subventionne cet évènement. L’entrée sera libre.

         C’est bien volontiers que nous transmettons cette information. Ce thème nous est cher. Et d’autant plus que le grand historien Gérard Noiriel, militant de l’Education populaire, a répondu ces dernières années à toutes les sollicitations locales : entretien sur son livre « Chocolat », exposition « Chocolat » présentée dans le lycée Georges Braque, entretien en octobre dernier sur son dernier livre « L’histoire populaire de la France »

 


 
« Nos ancêtres les migrants »
  
de Gérard Noiriel
Avec Martine Derrier& Gérard Noiriel
Et les conseils de Michel Quidu.
 
Cette conférence reprend, sous une forme ludique et condensée, les analyses développées par Gérard Noiriel dans son livre sur l'histoire populaire de la France. Le but est de rappeler que les migrations ont été une dimension essentielle de notre histoire commune, un facteur fondamental dans le progrès des civilisations. La population française a été constamment renouvelée depuis l'Antiquité par l'arrivée de migrants. Ces nouveaux venus ont souvent été victimes de discriminations, mais ceux qui sont restés ont fini par se fondre dans le « creuset français ». La conférence accorde aussi une place importante aux bouleversements qui se sont produits au XXe siècle en raison de la « nationalisation » des sociétés : le durcissement des frontières, les papiers d'identité, la montée des discours xénophobes et racistes ont rendu plus difficile la situation des migrants, comme le montre, hélas, notre actualité.
La conférence fait passer des connaissances de façon ludique avec des dialogues, du jeu, des marionnettes, des chansons, l'utilisation d'images d'archives.