dimanche 30 septembre 2018

Chlordécone, amiante, glyphosate : la loi du profit tue


De l'amiante au glyphosate, en passant par le chlordécone, les patrons empoisonnent sciemment



En visite aux Antilles, Macron a reconnu que l'utilisation du chlordécone était un « scandale sanitaire ». Ce pesticide a été utilisé massivement dans les plantations de bananes entre 1972 et 1993, bien qu'il ait été officiellement classé comme cancérigène possible dès 1979. Macron a affirmé que ce scandale était « le fruit d'une époque révolue », d'un « aveuglement collectif ». Mais les tout puissants patrons antillais de la banane savaient très bien ce qu'ils faisaient en réclamant des dérogations pour pouvoir continuer à utiliser le chlordécone, quitte à polluer l'intégralité des sols et faire courir des risques sanitaires très graves aux ouvriers de la banane.
De l'amiante au glyphosate, en passant par le chlordécone, les patrons empoisonnent sciemment les travailleurs et la population pour fabriquer leurs profits, avec la complicité de l'État.

Banques et découverts bancaires = racket


Très très chères banques



 Une étude menée par 60 Millions de consommateurs et l'Union nationale des associations familiales pointe du doigt les frais de « gestion d'incident » des banques, c'est-à-dire de la facturation des découverts. Certaines banques taxent en effet toutes les opérations effectuées dans une journée où un compte a été dans le rouge, sans tenir compte du fait qu'il pouvait avoir été dans le vert dans la même journée. Trente millions de clients pourraient être concernés par ces pratiques. 
Bruno Le Maire affirme regarder la situation « avec sérieux ». Mais il ne va pas s'attaquer au magot : les « frais d'incidents » ont rapporté aux banques françaises 6,5 milliards d'euros en 2016. Les banquiers peuvent dormir tranquilles sur les masses d'argent ainsi extorquées aux plus pauvres.

SNCF Argenteuil : quand le faux-plafond s’effondre


Dans la construction, combien de malfaçons, et où est le contrôle



Avant-hier vendredi à 18 heures, des éléments du faux-plafond et de la garniture de l’entrée souterraine de la gare d’Argenteuil se sont effondrés. Il n’y a pas eu de blessé.
         C’est tout de même fort de café. Nous rappelons à ce propos ce qui est arrivé il y a quelques mois au faux-plafond de l’entrée de la salle Jean Vilar dont des éléments se sont également effondrés.
         Dans tout ce qui concerne la construction règnent la sous-traitance et la sous-traitance de sous-traitance, ce qui pose bien des problèmes et engage bien des risques.
         C’est un domaine où le contrôle de la population et des travailleurs eux-mêmes devrait s’imposer pour éviter bien des grandes et des petites catastrophes.

Projets immobiliers à Argenteuil : de découverte en découverte


Le règne des petits cachottiers



La municipalité a été mardi soir dernier lors du conseil municipal pris la main dans le sac de la cachotterie lorsqu’il a bien fallu aborder le projet du transfert de la Ferme du spahi vers l’ancien terrain de la concession Renault. Il ne s’agissait pourtant, à l’origine, dans l’ordre du jour du conseil, que de voter une modeste transaction foncière.
         A l’emplacement actuel de la Ferme du spahi, dans le cœur du quartier du Val-Notre-Dame, il y a bien en vue un projet immobilier Eiffage. Mais aucune précision sur ses dimensions, et en particulier sur le nombre des futurs logements.
         A propos du Val-Notre-Dame, la municipalité ne cesse de rappeler qu’une nouvelle école va y être construite et qu’elle sera opérationnelle à la prochaine rentrée 2019.
         Et, c’est vrai également pour celle de l’îlot Sagem mais pour 2022 !
         Mais avant même d’être construites, les voilà déjà pleines comme un œuf !
         Vraiment, dans les années qui viennent, où pourra-t-on scolariser les milliers d’élèves qui ne manqueront pas d’arriver avec leurs familles ?

Commerce à Argenteuil : la municipalité avance… à l’aveugle


La municipalité sans cap



De la même façon, la question se pose au niveau du commerce. Que prévoient les propriétaires de la Ferme du spahi en s’installant sur la friche Renault ? Le simple duplicata de cette Ferme, ou un véritable ensemble commercial ?
         Les échanges lors du dernier conseil municipal sur cette question ont démontré que la municipalité marchait à vue sur ce sujet, comme sur bien d’autres.
         En tout cas, une opération commerciale sur cette friche Renault, bien mieux accessible, aurait bien plus de de légitimité à cet endroit que le projet immobilier Fiminco dans l’espace Vilar-Héloïse dont on attend par ailleurs toujours des nouvelles !
         … En espérant qu’il est en train de tomber à l’eau…

samedi 29 septembre 2018

Retraites : attaques en série. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Retraites : attaques en série

Après une série de ponctions au porte-monnaie des retraités, l’attaque généralisée contre le système des retraites se profile. Les syndicats sont convoqués le 10 octobre pour entendre les propositions gouvernementales. Ils auront quelques semaines pour les accepter, faute de quoi le gouvernement se passera de leur avis et mettra en route sa réforme par décret.



Entre-temps le gouvernement, le patronat et leurs moyens d’information mènent campagne pour présenter les travailleurs retraités comme des nantis, des égoïstes, des gens qui ont profité de la vie alors que tout allait bien et qui refusent maintenant d’être solidaires des jeunes générations qui souffrent. Ainsi l’augmentation de la CSG payée par les retraités et le quasi-blocage de leurs pensions serviraient, prétendent-ils, à aider les 18-25 ans sans formation, sans emploi et sans secours.
Ces gens mentent sans vergogne. Ils savent pertinemment que l’argent volé aux travailleurs, y compris aux travailleurs retraités, va par mille canaux dans les coffres des capitalistes. Les reculs imposés aux différentes catégories du monde du travail depuis des années ont bénéficié aux seuls possédants.
Les discours intéressés sur l’équilibre des caisses de retraite parlent de tout, de l’augmentation de l’espérance de vie, du chômage de masse permanent, des régimes spéciaux, de l’entrée tardive dans le monde du travail, de la complexité des carrières, de tout, sauf d’une chose : l’explosion des profits patronaux, fondée sur l’exploitation croissante des travailleurs.
Les attaques passées, présentes et futures, contre les retraites sont un volet de l’attaque générale contre le monde du travail. Les patrons sont directement responsables du déséquilibre des caisses de retraite puisqu’ils sont responsables de la diminution des cotisations entraînée par le chômage, le blocage des salaires, la précarité généralisée. Ils en sont également responsables en tant que bénéficiaires des exonérations de cotisations, rarement et mal compensées par l’État. Et ils comptent gagner encore grâce à la réforme des retraites qui s’annonce.
Les mesures prises successivement par tous les gouvernements, depuis 1987 et le premier rapport préconisant l’allongement de la durée de cotisation, font que les travailleurs partent de plus en plus tard, avec une retraite diminuée, même ceux, de plus en plus rares, qui n’ont pas subi de périodes de chômage. Des millions de travailleurs retraités doivent se débrouiller avec moins de 1 200 euros par mois et souvent beaucoup moins.
Il aura fallu deux siècles de luttes pour que, à partir des années 1960, une fraction des travailleurs d’un pays richissime comme la France commence à pouvoir vivre dignement. Le capitalisme pourrissant n’aura pas maintenu cette possibilité bien longtemps.

                                          Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2617)

Faites bon accueil aux militants de Lutte ouvrière qui viendront ce matin à votre rencontre dans différents quartiers d’Argenteuil

Elections européennes : rencontres Lutte ouvrière – Nouveau Parti Anticapitaliste. Un article de notre hebdomadaire de cette semaine


Rencontres LO-NPA : des discussions et une vraie divergence 

Au mois de juillet dernier, le NPA a écrit à Lutte ouvrière pour discuter des prochaines élections européennes et nous proposer, ainsi qu’« aux militantEs des mobilisations qui combattent le gouvernement français comme l’Union européenne », une « convergence dans une liste commune ». Nous avons accepté d’engager cette discussion car nous avons toujours eu des échanges avec la LCR puis le NPA, et discuté régulièrement de nos politiques respectives, notamment à l’occasion de notre fête annuelle à Presles.



Ces camarades ont présenté la campagne qu’ils souhaitent mener. Sur certains points, nous sommes d’accord, par exemple pour ce qui est de dénoncer « la politique [de Macron], les attaques mises en place par son gouvernement et la bourgeoisie ». Sur d’autres, nous avons du mal à nous comprendre, voire sommes en complet désaccord.
Le NPA veut faire campagne « pour les droits des migrantEs ». En fait, sur ce sujet également, nous ne sommes pas en désaccord. Pourtant, dans un article de leur journal rendant compte du débat organisé avec Lutte ouvrière à leur université d’été, ils ont écrit que nous prêterions l’oreille « aux préjugés racistes ». C’est aussi stupide que choquant. Les camarades du NPA souhaitent centrer une partie de leur campagne contre « l’Europe forteresse ». En ce qui nous concerne, si nous sommes absolument solidaires de ceux qui luttent pour le droit des migrants et sommes pour la liberté d’installation et de circulation pour tous, nous affirmons que le problème des migrants n’est pas déconnecté de l’évolution générale de la société capitaliste et de sa crise. Nous ne voulons pas seulement dénoncer la politique antimigrants de Macron ou des États de l’Union européenne, mais la société capitaliste et son évolution générale, de plus en plus réactionnaire, que seule la classe ouvrière peut renverser.
Mais cet aspect de nos divergences n’est pas le plus important. C’est sur un autre point que, là, nous sommes en profond désaccord. Les camarades du NPA veulent faire campagne sur « la rupture avec les institutions, les traités et les règles de l’Union européenne ». Passons d’abord sur le fait que dans leur presse, ils ont à deux reprises affirmé que nous aurions « abandonné la formule selon laquelle l’UE ne serait qu’une “diversion” ». Comment des camarades qui ont fait plusieurs campagnes européennes avec nous, ont eu deux députés européens aux côtés des trois députés de Lutte ouvrière, dont Arlette Laguiller, pendant cinq ans au Parlement européen, peuvent-ils à ce point déformer nos idées ? Nous n’avons jamais dit que l’Union européenne était une diversion. Nous avons dit qu’en tant qu’arène économique, l’Europe était une nécessité pour la bourgeoisie, pour élargir le marché pour ses trusts et, qu’en même temps, les rivalités entre ces trusts et entre les États nationaux sur lesquels ils s’appuient la rendaient très fragile. Reprenant la formule de Trotsky, nous disons que « les gouvernements bourgeois actuels de l’Europe ressemblent à des assassins attachés à la même chaîne ».
Ce qui est une diversion, par contre, et même une tromperie, c’est d’entraîner les travailleurs à choisir entre deux options politiques proposées à la bourgeoisie : un peu plus ou un peu moins d’Union européenne. Cette opposition est orchestrée par des partis bourgeois. Après l’opposition droite-gauche qui a servi à piéger les travailleurs dans l’impasse de l’électoralisme, c’est une nouvelle fausse alternative et un nouveau piège pour les exploités. Les travailleurs n’ont pas à se ranger derrière l’un ou l’autre. Doivent-ils plus combattre l’UE ou leur propre État national ? La réponse est simple : les deux. En se rangeant, même hypocritement, dans un de ces deux camps, les camarades du NPA vont ajouter leur petite contribution à un concert de partis bourgeois allant du FN à Mélenchon, en passant par des politiciens de droite. Il s’agit d’une divergence essentielle avec ces camarades qui, pour l’instant, n’a pas du tout été surmontée dans les discussions.
Pour notre part, même si les élections européennes sont encore loin et que le contexte politique peut changer, nous savons que nous voulons exprimer les intérêts des travailleurs, leurs intérêts matériels et politiques dans cette période de crise du système capitaliste. Nous sommes décidés à le faire, avec d’autres si la possibilité se présente, seuls s’il le faut.

                                              Pierre ROYAN (Lutte ouvrière n°2617)

Argenteuil, fête des 60 ans de la cité Joliot-Curie


Une cité toujours debout grâce à un combat obstiné



La municipalité et AB Habitat fêtent aujourd’hui le 60ème anniversaire de la cité Joliot-Curie, à l’occasion de la fête de quartier annuelle.
         Oui, la cité Joliot-Curie est toujours debout. Pourtant, lors de son premier mandat, Georges Mothron, dans le cadre des opérations ANRU voulait la détruire, et surtout, la détruire sans demander l’avis aux locataires eux-mêmes qui étaient tout de même les premiers concernés.
         Nous fûmes immédiatement quelques-uns à ne pas l’accepter et à commencer à mobiliser. Les locataires voulaient une rénovation de leur cité, mais pas se retrouver transférés loin de celle-ci. La pétition qui fut proposé à la signature des locataires par notre Comité de Défense obtint un résultat sans appel. Près de 90% des locataires des 1041 logements la signèrent. Pendant deux ans et demi, nous ne cessâmes de tenter tout ce qu’il était possible de faire pour entraver ce mauvais coup. Je salue à cette occasion le petit groupe de locataires qui autour des militants de Lutte ouvrière (Thierry, Roger aujourd’hui décédé, Agnès…) mena cette action, mois après mois. Je rappelle également que nous pûmes alors compter sur le soutien de la section CGT du bailleur AB Habitat.
         Dans cette affaire, Georges Mothron y perdit les élections municipales de 2008. Celle-ci eut valeur de referendum pour les habitants. Son challenger, Philippe Doucet qui s’était rallié au refus de la destruction de la cité y obtint les voix qui lui permit de l’emporter. Il respecta son engagement, et Joliot-Curie demeura debout.
         Aujourd’hui, cette cité populaire a certes bénéficié d’une rénovation très mal menée. Mais elle est surtout touchée par la paupérisation qui marque les familles, et particulièrement les anciens dont les retraites ne leur permettent pas de vivre correctement. Combattre aujourd’hui pour Joliot-Curie, c’est continuer à lutter, mais cette fois contre le recul de la situation matérielle de la population, pour la hausse des salaires et des pensions, et pour le maintien des services publics déjà très insuffisants, essentiels pourtant pour la population du quartier.

                  Dominique MARIETTE, locataire de la cité depuis 1980.