jeudi 3 mai 2018

Violences du 1er mai : un faux radicalisme loin des intérêts du monde du travail


Contre la violence sociale du gouvernement, la force collective des travailleurs

 
C'est là force face au capital

S’affronter à quelques centaines aux CRS et brûler au passage boutiques et poubelles est du faux radicalisme qui, en se substituant aux choix et aux aspirations des travailleurs qui manifestent, est utilisé par le pouvoir pour détourner l’attention des revendications des travailleurs. La force de la classe ouvrière réside dans sa mobilisation collective qui lui donne les moyens de se faire entendre quand elle bloque l’économie.
Plus de 200 000 travailleurs ont manifesté hier pour la journée du 1er mai. Ce qui n’est pas rien. La grève des cheminots continue, celle d'Air France aussi. Elles mettent le gouvernement et le patronat dans un embarras de plus en plus visible. Pour mettre un coup d’arrêt aux attaques gouvernementales et patronale, il faut que la grève s’étende.

Nathalie ARTHAUD aux « 4 vérités » sur France 2 hier : pugnace et déterminée pour affirmer la seule voie, celle de la lutte déterminée, pour mettre un coup d’arrêt à l’offensive du Capital (8 mn)

Education, le 3 mai, et après, poser les revendications aux côtés des autres travailleurs. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2596 à paraître.


Éducation nationale : le 3 mai, en grève contre les mesures gouvernementales

Le jeudi 3 mai, la majorité des syndicats de l’Éducation nationale appellent à la grève et à des manifestations. Cette journée se situe dans la continuité de celle du 22 mars dans la fonction publique contre la dégradation des conditions de travail et l’austérité salariale, mais également en lien avec la grève de la SNCF ou les mouvements dans d’autres secteurs, comme les Ehpad.
La réforme du lycée, qui sera appliquée à la rentrée 2019 en première et à celle de 2020 en terminale, prévoit la disparition des sections actuelles, L, ES et S, au profit d’une organisation basée sur un choix de spécialités. Dans un contexte marqué par la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires, elle a toute chance d’avoir pour conséquence une diminution des moyens au niveau des établissements.
Dans l’enseignement professionnel aussi, la réforme annoncée donne la priorité à l’apprentissage et laisse prévoir une réduction des formations dans le cadre scolaire.
Dans le domaine de l’orientation scolaire, les centres d’information et d’orientation, où les élèves et leurs familles pouvaient s’informer, sont menacés de fermeture, et les délégations régionales de l’Onisep, qui publiaient les documents sur lesquels le public pouvait s’appuyer en la matière, sont transférées de l’État aux régions.
Toutes ces mesures vont aggraver encore l’état de délabrement dans lequel se trouve déjà le système éducatif, en particulier dans les quartiers populaires. Elles s’ajoutent à celles qui vont viser tous les travailleurs, comme la réforme des retraites. C’est autant de raisons de se mobiliser contre Macron et son gouvernement, au côté des autres travailleurs.

                                                  Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2596)



Argenteuil, défense de Jean Vilar, une salle provisoire qui n’est pas à la hauteur


Moratoire !

A conserver plus que jamais !


Destinée aux associations, la municipalité d’Argenteuil organisait hier une opération porte-ouverte de la « structure provisoire » cité dans le parc Maurice Audin dans le quartier du Val-Nord.
         Les travaux n’étant pas terminés, il est difficile de se faire une idée au niveau de l’acoustique et des questions de chauffage (d’autant plus pour celles-ci que nous sommes en mai). En revanche, sur d’autres plans, cette visite nous a permis de nous forger dès maintenant nos premières convictions.

Le bar (!) donne une idée de l'ensemble

         La surface utilisable est vraiment plus réduite que dans la salle des fêtes Jean Vilar, pas seulement parce que l’espace utilisable est moins important (sans parler de l’apport du hall et de la salle Pierre Dux), mais parce que des contraintes de sécurité qui s’appliquent obligatoirement pour les nouvelles salles le réduisent encore, concernant les distances et donc des espaces de sécurité, mais aussi au niveau de ce qui relève de la restauration et également au niveau de l’impossibilité d’utiliser le petit hall d’entrée. On peut estimer que pour les banquet, cette salle ne pourra accueillir que moins de 300 convives contre 550 actuellement dans la salle des fêtes communale Jean Vilar.
         En repoussant d’un an la « suspension » de l’utilisation de la salle Jean Vilar, la municipalité l’a peut-être compris. Nous l’invitons à approfondir sa réflexion sur le sujet. Pour nous, il faut un moratoire. Que les associations qui le souhaitent utilisent dès qu’elle sera achevée la structure nouvelle, et que celles dont l’ampleur de leurs manifestations l’exige puissent continuer à utiliser la salle Jean Vilar de l’espace Héloïse !

Migrants, avec ceux qui ont le sens de la solidarité


800 morts depuis le début de l’année…



Deux pilotes viennent d’acheter un petit avion dans le but de sauver les migrants en perdition en mer au large de la Lybie. Avec leur avion ils comptent quadriller la zone où se concentrent le plus de naufrages et venir en appui aux bateaux portant secours aux migrants. Dans cette zone quelques 500 personnes ont encore péri rien qu’au premier trimestre 2018 !
Cette initiative, comme beaucoup d’autres, montre que plus nombreux qu’on croit sont ceux qui s’engagent à aider à circuler et à s’installer tous ceux qui, fuyant misère et oppression, sont à la recherche d’un havre.

mercredi 2 mai 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise du mardi 1er mai 2018 : "Travailleurs, "Nous ne sommes rien, soyons tout"! (L'Internationale)"


Travailleurs, "Nous ne sommes rien, soyons tout"! (L'Internationale)


Les manifestations qui se sont déroulées un peu partout dans le pays et dans le monde ont rappelé que le 1er mai n’est pas la « fête du travail » qu’a voulu en faire Pétain et encore moins celle de la patrie que le FN essaie de lui substituer.

Pour affirmer la communauté d’intérêts des prolétaires du monde entier, l’Internationale ouvrière a adopté le 1er mai comme jour de manifestation partout dans le monde. La classe ouvrière revendiquait alors en particulier la journée de huit heures, afin que « l’ouvrier cesse d’être un simple instrument de travail et commence à devenir un homme ».

C’était en 1889… il y a près de 130 ans. Mais même si Macron et ses semblables répètent que nous devons nous « adapter », dépasser les vieux schémas et entrer dans la « modernité », le 1er mai, journée de lutte des travailleurs, n’a rien perdu de son actualité. Car ni l’exploitation ni le capitalisme n’ont changé de nature.

Dans bien des pays, les travailleurs ont à se battre pour imposer des salaires et des conditions de travail plus dignes. Pour les ouvrières des usines textiles dangereuses du Bangladesh, les travailleurs surexploités des immenses usines-casernes en Chine, les ouvriers sous-payés de l’automobile au Maghreb ou en Asie, les slogans des premières manifestations du 1er mai restent d’actualité. Leurs conditions de vie et de travail ne sont guère éloignées de celles du prolétariat des États-Unis et d’Europe à la fin du XIXe siècle.

Dans les pays riches, les luttes des générations qui nous ont précédées ont permis d’arracher quelques limitations à l’exploitation… qui sont aujourd’hui remises en cause les unes après les autres !

Dans combien d’entreprises, le travail en CDD ou en intérim devient la norme ? Combien de travailleurs sont soumis au chantage sur le renouvellement de leur contrat pour leur faire accepter des entorses à la sécurité, des repos écourtés… ? Combien de travailleurs sont censés adapter leur vie personnelle aux samedis travaillés, aux heures supplémentaires annoncées le matin pour le jour même ? Combien perdent des jours de congés ?

On nous chante les charmes de la « reprise », on nous explique que les sacrifices finiront par être payants, à condition que nous en consentions de nouveaux ! C’est un tissu de mensonges auxquels personne ne peut croire dans les quartiers populaires. On y sait bien, pour le vivre au quotidien, que ce que le gouvernement appelle « baisse du chômage » est en réalité une explosion de la précarité, où dominent les contrats d’une durée inférieure à un mois.

Les résultats de l’offensive menée par la bourgeoisie se mesurent en milliards, en fortunes qui grimpent au rythme des suppressions d’emplois, du blocage des salaires et de la dégradation des conditions de travail.  C’est ainsi que les banques françaises ont encaissé 23,5 milliards de bénéfices en 2017 tout en prévoyant de supprimer 8 000 emplois dans les deux ans à venir. Ou que Ricoh, dont la filiale française a réalisé dix millions d’euros de bénéfices, annonce la suppression de 15 % de ses effectifs dans le pays.

Dans cette situation où le monde du travail encaisse les coups, les cheminots recherchent les échanges avec d’autres catégories, et leur grève suscite la sympathie. De nombreux travailleurs pensent que les cheminots ont raison de se défendre et ressentent, plus ou moins consciemment, que l’attaque de Macron est un coup de plus porté à l’ensemble du monde du travail, et qu’elle en annonce d’autres !

Le gouvernement martèle que les cheminots défendent leurs intérêts particuliers et qu’il n’y a aucun rapport entre eux et un salarié d’Air France ou de Carrefour ou une aide-soignante... Mais derrière la défense du statut censé faire des cheminots une catégorie à part, on retrouve des objectifs communs à tous les travailleurs : défendre son emploi, son salaire, ses conditions de travail, sa retraite. Les cheminots refusent, pour eux et pour les générations futures, de devenir flexibles, adaptables aux besoins et à la logique du profit qu’imposeront les entreprises privées lorsque toute la SNCF sera ouverte à la concurrence. Leur combat concerne tous les travailleurs !

Dans ce capitalisme en crise, à bout de souffle, la bourgeoisie intensifie l’exploitation pour maintenir les profits que le marché ne lui garantit pas. Tant que nous la laisserons faire, elle nous tirera le plus loin possible en arrière. Il faut que le monde du travail riposte et redonne tout leur sens aux paroles de l’Internationale : « producteurs, sauvons-nous nous-mêmes » !

Nathalie ARTHAUD interviewé à la manifestation du 1er mai

Grève des cheminots, grève, rassemblement jeudi 3 mai


Vive la grève des cheminots, vive la grève

 

Nous évoquions hier l’appel à la grève à l’Education pour demain 3 mai initié par la CGT-Education, avec une manifestation le midi. Ces enseignants appellent à se joindre aux cheminots.  Par ailleurs, Lutte ouvrière se joint à cet appel. 

Manifestation
Jeudi 3 mai
Rassemblement des cheminots en lutte
à 13h00
Lutte ouvrière se joint au rassemblement des cheminots en lutte le jeudi 3 mai. Ses militants et sympathisants se rassembleront à 12h30 au métro École militaire, côté Place Joffre.