vendredi 30 mars 2018

Argenteuil conseil municipal, un abondement des finances communales à recentraliser


La cinquième ou sixième puissance mondiale en a les moyens pour tous les territoires



Le cœur de la réunion du conseil municipal était consacré mardi au vote du « compte administratif » qui fait l’état des comptes pour 2017 (recettes-dépenses et résultat).

         Si l’on en croit les chiffres présentés, ces comptes sont bons, le résultat est positif et bon. La municipalité est contente. Mais les habitants peuvent-ils l’être ?
         C’est autour de cette question que le débat a eu lieu entre la municipalité et l’opposition municipale. Comme chacun en a convenu, ce fut « bis repetita », à la manière de ce qui a lieu depuis 2014, voire avant.
         Les données selon nous de cet échange habituel :
Du côté de la municipalité actuelle : cordons de la bourse fermés, rigueur pour les services publics municipaux utiles, bons résultats financiers, mais stagnation globale de la Ville.
Du côté des conseillers actuels de la municipalité précédente : des grosses dépenses, dont de très nombreuses prises en catimini, déficit, mais une Ville en mouvement relatif sur un certain nombre de plans !
Mais pourquoi ne pourrait-il pas y avoir un troisième terme : la discussion par tous les habitants des projets nécessaires, et leur abondement financier par l’Etat ?

Tarnac : le procureur couvre en fin de compte la machination policière


Quand l’Etat protège les siens (air connu)

  

Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur de 2007 à 2009

Bien que tout le déroulement du procès ait montré que l'accusation de terrorisme contre Julien Coupat, Yldune Lévy et leurs amis est une invention de la police, ce que le procureur a reconnu en déclarant que « Le "groupe de Tarnac" n'existe pas, c'est une construction policière », il a tout de même réclamé de la prison ferme contre les deux accusés principaux et du sursis contre les autres.
La longueur des peines de prison ferme demandées par ce procureur couvre exactement la durée de la détention provisoire qui leur a été infligée, respectivement 6 et 2 mois. Autrement dit, elle est destinée à couvrir les méfaits de cette machination policière.
Mais il n'est nullement question de procès contre les autorités policières et politiques de l'époque qui ont jeté des gens en prison simplement pour faire croire que la ministre de l'Intérieur, Alliot-Marie, menait le combat contre un terrorisme inventé de toute pièce.
L'État protège les siens, quelle que soit l'absurdité de leurs accusations.

Manuel Valls, l’Argenteuillais d’un moment qui voulait être roi


De plus en plus à droite

 
Valls en 2013 et celui qui allait devenir son porte-voix dans La loi travail
Le retour de Valls : carrière et préjugés

L’attentat de Carcassonne, s’il a soulevé l’émotion générale, a fait au moins un heureux en la personne de Manuel Valls.
Il a en effet enchaîné une série d’émissions de télévision, de radio et d’interviews dans les journaux. L’ex-Premier ministre a pu s’y répandre en insanités policières, demandes de répression, exigences d’internement administratif de milliers de personnes, mise en place d’une police de la pensée et de la religion.
Les mesures que Valls affecte de mettre en avant n’ont aucun sens et, a fortiori, n’auraient aucune efficacité. Lui-même le disait lorsqu’il était aux affaires et que la droite et l’extrême droite les agitaient dans l’opinion. Mais voilà, ce politicien déconsidéré a besoin de faire parler de lui par tous les moyens.
Ce revenant menaçant d’exterminer les ennemis de la France pourrait n’être que lamentable. Mais, pour le plaisir d’avoir sa photo en première page, dans le misérable espoir de relancer sa carrière, Valls attise les préjugés racistes, demande la restriction des libertés et les pleins pouvoirs à la police, justifie et encourage les exactions contre les populations, au Moyen Orient aujourd’hui, ici même demain.
Que reste-t-il à ce politicien venu de la gauche, sinon tenter une nouvelle vie avec les mots et la politique de l’extrême droite ?

                                    Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2591)

De nombreuses brèves suivront sur notre blog dans les jours qui viennent à propos du dernier conseil municipal, moins intéressant sur ce qui s’y est dit, mais bien davantage sur les problèmes certes évoqués, largement survolés, mais qui concernent, en creux, eux, directement eux la vie des habitants.

jeudi 29 mars 2018

Attentats : après le drame, son utilisation politicienne. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2591 qui vient de paraître




Attentats : après le drame, son utilisation politicienne

Ce sont des attentats ignobles qui se sont produits à Carcassonne et Trèbes vendredi 23 mars. Daech a revendiqué la trajectoire sanglante du terroriste, pour bien montrer que, malgré la perte de ses territoires en Irak et Syrie, l’organisation conserve son pouvoir de nuisance.
Le drame a été la répétition d’une scène jouée et rejouée depuis trois ans : un petit délinquant, fiché S, qui se décide à semer la mort dans une opération suicide en se revendiquant de l’islamisme et qui, avant d’être abattu, fauche des vies.
Il n’aura pas fallu longtemps après l’attentat pour que les divers porte-parole de l’extrême droite et de la droite rivalisent de propos appelant à rétablir l’état d’urgence, comme s’ils ignoraient que la dernière loi antiterroriste votée sous Macron a fait entrer dans le droit commun la plupart de ses dispositions. Le Pen et Wauquiez ont entonné le refrain d’une même chanson : Soyons plus fermes, plus durs, enfermons et expulsons les fichés S quand ils sont étrangers. Manuel Valls, aujourd’hui proche de Macron, y est allé de son petit couplet sur la nécessité d’interdire le salafisme. Il n’aura pas fallu longtemps pour que tous ces politiciens rivalisent dans la démagogie sécuritaire.
Tous savent bien que des mesures sécuritaires ne peuvent empêcher des individus de se revendiquer des terroristes, ni de passer à l’acte.
Le gouvernement aussi se sert de ce drame à des fins politiciennes. Il est en position de réclamer l’union nationale et de demander de faire bloc derrière lui. Le gouvernement et Macron n’ont pas hésité à utiliser l’assassinat de l’officier de gendarmerie Arnaud Beltrame pour susciter une grande communion nationale, dont le personnage principal ne sera pas le gendarme, mais Macron lui-même.
Tout cet étalage sert à faire oublier que les attentats qui frappent depuis des années maintenant les pays d’Europe occidentale sont avant tout l’écho de la barbarie qui frappe le monde, et en particulier le Moyen-Orient, barbarie dans laquelle les dirigeants français ont une responsabilité écrasante.

                                              Boris SAVIN (Lutte ouvrière n°2591)

La grève, après le 22 mars, le 3 avril…


Après le succès du 22 mars, préparons le 3 avril

Extraits de l’éditorial des bulletins Lutte ouvrière SNCF


25 000 cheminots ont défilé à Paris le 22 mars, soit un sur six. Entre 350 000 et 500 000 personnes ont manifesté le même jour dans toute la France. La journée du 22 mars a été un réel succès, pour les travailleurs de la fonction publique comme pour les cheminots.
Le nombre de cheminots en grève a battu toutes les prévisions, surprenant la direction comme les médias, qui n’ont pu que constater que ce tour de chauffe était plutôt un coup de semonce adressé au gouvernement.
Les taux de grévistes annoncés par la direction de la SNCF – 37,7 % globalement et 45,7 % à l’Exécution – n’avaient pas été atteints depuis bien longtemps. Ce chiffre moyen ne donne qu’une pâle idée de la réalité. Dans certains ateliers, on a enregistré des taux de grévistes allant jusqu’à 80 ou 90 % pour les ouvriers de production. (…)
Le nombre étonnamment élevé de chefs et de cadres ayant décidé, cette fois, de faire grève et même de participer à la manifestation ; la présence importante de jeunes pour qui c’était la première grève, la première manifestation ; la fréquentation bien plus grande que d’habitude des réunions et des assemblées générales là où elles ont eu lieu : tout cela a fait aussi de cette journée un vrai succès et un encouragement à continuer. Car ce ne peut être qu’un premier pas. (…)

Entraîner des nouveaux dans la lutte

Au-delà des différences de vue sur la suite à donner aux journées des 3 et 4 avril, la priorité de l’heure est de développer ce mouvement naissant, de tout faire pour entraîner dans la lutte de nouveaux bataillons de cheminots. Il reste maintenant quelques jours pour préparer le 3 avril et en faire un succès encore plus grand que le 22 mars.
Le 22 mars, les cheminots et les fonctionnaires ont commencé à relever la tête face à Macron. Leur combat est loin d’être un combat catégoriel. Macron a lancé une bataille contre tous les travailleurs, en commençant par ceux qui paraissent les mieux à même de se défendre. Il espère, s’il arrive à faire plier ces deux secteurs, affaiblir tous les travailleurs pour mieux faire passer les attaques suivantes. Bien des cheminots ont compris cela et sont conscients de leurs responsabilités dans cette lutte.