jeudi 23 février 2017

Présidentielles, médias, TF1, "Grands" et "petits" candidats ? Nathalie ARTHAUD en tout cas la candidate "Pour faire entendre le camp destravailleurs" !


Sur le blog de Nathalie ARTHAUD en date du 22 février 2017


« Grands » et « petits » candidats ? Nous ne nous tairons pas !

TF1 organise le 20 mars un débat avec les cinq « principaux » candidats. Et les autres, qui seront aussi candidats officiellement, car le 17 mars sera connue la liste officielle des candidats dument parrainés par 500 élus ?  Eh bien ils n’auront droit qu’à une sous-campagne, une campagne parallèle où ils n’auront droit qu’à quelques minutes d’antenne, par-ci par-là. Et sur ces quelques minutes, ils seront sommés de  répondre de leurs faibles scores dans les sondages et de justifier  leur présence dans cette élection. 

C’est choquant et grossier. Et c’est dans la continuité de ce qui se passe depuis septembre, quand cette campagne a réellement commencé dans tous les médias, radio et télévision publiques comprises. Voilà la conception qu’ont les grands médias du pluralisme et de la neutralité journalistique! 

Comme les politiciens, les grands médias se posent en gardiens de la démocratie. Mais des multimilliardaires comme Bolloré, Bouygues ou Drahi, qui ont acheté des chaînes de télé et des journaux, peuvent se payer une campagne électorale sur mesure. Ils peuvent décider si un candidat aura ou pas la parole, y compris en foulant aux pieds les quelques droits accordés le temps d’une campagne présidentielle.

Comme nous, tous ces bourgeois ont un seul bulletin à mettre dans l’urne. Mais ils peuvent influencer l’opinion de millions de femmes et d’hommes, et cela leur donne un tout autre pouvoir. Et une fois que le président est élu, ils peuvent encore, avec leur argent et leur influence dans l’économie, lui imposer leurs quatre volontés. C’est cela, la République bourgeoise : une parodie de démocratie.

Comme dans la vie de tous les jours, les dirigeants de cette société demandent aux travailleurs de trimer, de subir et de se taire. C’est une raison de plus pour l’ouvrir. C’est une raison de plus pour dire que nous ne marchons pas dans la mascarade électorale qu’ils organisent et que nous sommes conscients de nos intérêts et du combat que nous devons mener.

Dassault Argenteuil : L'Etat n'imposera rien du tout aux actionnaires qu'il a toujours comblés


En appeler à l’Etat, c’est comme croire que l’homme de main du brigand peut vous sauver


A propos des projets des actionnaires de Dassault-Aviation concernant les travailleurs d’Argenteuil et l’avenir du site lui-même, le maire de Bezons et candidat du PCF aux élections législatives de juin prochain vient de déclarer : « Je suis scandalisé par cette décision, alors même que les actionnaires de cette entreprise ne cessent d’encaisser les dividendes : pas moins de 110 millions d’euros l’an passé ». Et effectivement, nous-mêmes et chacun ne peuvent que partager cette indignation.

         Mais pour notre part, que penser quand l’élu en appelle à l’Etat pour régler le problème, et promet : « Comme parlementaire, j’exigerai de l’État qu’il prenne ses responsabilités dans ce dossier, car, faut-il le rappeler, il est un client majeur de cette entreprise qui a par ailleurs perçu 20 millions d’euros au titre du CICE et du CIR ».

         L’Etat et le gouvernement ont mis en place ces dégrèvements et autres subventions en connaissance de cause, c’est-à-dire sans aucune obligation de contreparties. En l’occurrence, Dassault-Aviation n’a même pas le prétexte de compétitivité.

         Dire que « J’exigerai que l’Etat prenne ses responsabilités » est purement et simplement une fanfaronnade. C’est le grand patronat qui impose sa loi, et non l’inverse. L’Etat est très responsable… vis-à-vis de ce mandant Dire le contraire n’est que pure rodomontade.

         Pour se défendre face aux mutations et aux incertitudes qui pèsent sur l’avenir du site, les travailleurs, de l’usine d’Argenteuil mais aussi des entreprises sous-traitantes, ne peuvent compter que sur eux-mêmes, non seulement pour « exiger » qu’ils ne soient pas victimes, mais pour imposer leurs exigences.


AB-Habitat ? Argenteuil : "Etats généraux de la banlieue" Opération enfumage


Un des responsables de la situation qui veut jouer du pipeau

Le député d’Argenteuil-Bezons compte organiser prochainement des «États Généraux de la Banlieue » à Argenteuil. Il déclare que : « La Banlieue ne doit pas être la grande oubliée de cette élection présidentielle, parce qu’elle a été la grande oubliée du quinquennat. » Il ajoute même que les inégalités et les discriminations « n’ont guère régressées au cours des dix dernières années ». Les habitants des quartiers populaires apprécieront « le guère régressées », eux qui savent que la misère, les difficultés, le fossé entre les riches et les pauvres, n’ont fait que grandir année après année. Eux qui connaissent la responsabilité de P. Doucet dans la situation.

         Car ces déclarations viennent de la part d’un député qui a soutenu de « a » jusqu’à « z » toute la politique gouvernementale de ces cinq dernières années, et avec zèle. Il a approuvé les cadeaux au patronat faits au détriment des services publics utiles à la population. Il a été un chaud partisan de l’état d’urgence et de la « déchéance de la nationalité » qui ont renforcés les acteurs des discriminations envers les habitants de la « banlieue ». Il a été le grand défenseur de la Loi travail qui va peser sur la condition des travailleurs et la situation des familles. A propos de l’Ecole qui est dans une situation catastrophique, l’a-t-on entendu réclamer ne serait-ce que la création de tous les postes promis par Hollande ? Etc.

         Quant au terme de « banlieue », on le lui laisse.  Que peut-il y avoir de commun entre Bezons et Enghien ou Le Vésinet ?

         Les habitants des « quartiers populaires » n’ont rien à attendre de tels bonimenteurs.

La fête de Lutte ouvrière à Argenteuil du samedi 11 mars prochain


Le samedi 11 mars


A Argenteuil, grande fête locale de Lutte ouvrière
Complexe Jean Vilar
A partir de 17 heures (entrée libre)
Musique classique - Librairie-Badges
A 17 heures 30, débat :
« Les communistes révolutionnaires dans les élections présidentielles »
 A 19 heures (entrée libre)
Meeting
De Nathalie ARTHAUD



Puis, à 20 heures, sur réservation
L’Apéro, le banquet, suivi de la soirée dansante.

Un moment de musette puis le groupe des



« moonlights swampers »

Cette soirée est l’occasion de se retrouver dans une ambiance fraternelle, celle de la meilleure tradition du mouvement ouvrièr. Elle s’adresse à nos proches, mais aussi à d’autres militants, et tous ceux qui estiment notre combat et notre pugnacité.
Réservez vite maintenant : 15 euros, 7 pour les enfants accompagnés de moins de 14 ans. Chèques à l’ordre de « D. MARIETTE »
Pour tout contact : 06.99.49.98.64. et MDommarie@aol.com

Révolution russe de 1917 au fil des semaines dans l'hebdomadaire Lutte ouvrière. 1.


La révolution russe de 1917 au fil des semaines
Dans les semaines qui viennent, Lutte ouvrière continuera de publier des articles sur les événements qui ébranlèrent la Russie et le monde il y a cent ans, en s’appuyant largement sur des témoignages et des écrits des révolutionnaires de l’époque.


23 février (8 mars) 1917 : le début de la révolution russe

Le 23 février 1917 (8 mars selon le calendrier occidental), commençait à Petrograd, la capitale de la Russie tsariste, aujourd’hui Saint-Pétersbourg, la révolution qui allait ébranler le monde pour des décennies. Alors que les dirigeants des puissances européennes obligeaient leurs peuples à s’entre-tuer depuis trois ans dans les tranchées de la guerre mondiale, la classe ouvrière de Petrograd, après cinq jours de grèves et de combats de rue, fit tomber le tsar Nicolas II et son régime installé depuis des siècles.

« Le 23 février, c’était la Journée internationale des femmes, écrit Trotsky dans l’Histoire de la révolution russe. On projetait, dans les cercles de la social-démocratie, de donner à ce jour sa signification par les moyens d’usage courant : réunions, discours, tracts. La veille encore, il ne serait venu à la pensée de personne que cette Journée des femmes pût inaugurer la révolution. Pas une organisation ne préconisa de grève ce jour-là. Bien plus, une organisation bolcheviste, et des plus combatives, le comité de Vyborg, déconseillait la grève. »

Un mouvement parti des ouvrières du textile

Mais, le 23 février, « les ouvrières des usines textiles quittèrent le travail dans plusieurs fabriques et envoyèrent des déléguées aux métallos pour leur demander de soutenir la grève. C’est à contrecœur (…) que les bolcheviks marchèrent, suivis par les ouvriers mencheviks et socialistes-révolutionnaires. Mais, du moment qu’il s’agissait d’une grève de masse, il fallait engager tout le monde à descendre dans la rue et prendre la tête du mouvement. »

Il y eut ce jour-là 90 000 grévistes, des manifestations, des meetings dans les quartiers ouvriers. « Une foule de femmes, qui n’étaient pas toutes des ouvrières, se dirigea vers la Douma municipale [le conseil municipal] pour réclamer du pain. Autant demander du lait à un bouc. » écrit Trotsky.

Le lendemain, « les travailleurs se présentent dès le matin dans leurs usines et, au lieu de se mettre au travail, ouvrent des meetings, après quoi ils se dirigent vers le centre de la ville. De nouveaux quartiers, de nouveaux groupes de la population sont entraînés dans le mouvement. (…) Le mot d’ordre « Du pain » est écarté ou couvert par d’autres formules : « À bas l’autocratie ! » et « À bas la guerre ! » » Au mécontentement des ouvriers contre la guerre et ses privations, s’ajoutait leur aspiration à se débarrasser du régime tsariste haï.

« Le 25, la grève prit une nouvelle ampleur. D’après les données officielles, elle englobait 240 000 ouvriers. Des éléments arriérés s’engagent à la suite de l’avant-garde, un bon nombre de petites entreprises arrêtent le travail, les tramways ne marchent plus, les maisons de commerce restent fermées.(…) On essaie d’organiser des meetings à ciel ouvert, il se produit des conflits avec la police. »(...)

« La police montée ouvre la fusillade. Un orateur tombe blessé. Des coups de feu partent de la foule : un commissaire de police est tué, un maître de police blessé ainsi que plusieurs de ses agents. On lance sur les gendarmes des bouteilles, des pétards, des grenades. La guerre a donné de bonnes leçons dans cet art. » (...)

« Durant toute cette journée, les foules populaires ne firent que circuler de quartier en quartier, violemment pourchassées par la police, contenues et refoulées par la cavalerie et par certains détachements d’infanterie. (…) La foule témoignait à la police une haine féroce. (…) Toute différente fut la prise de contact des ouvriers avec les soldats. Autour des casernes, auprès des sentinelles, des patrouilles et des cordons de barrage, des travailleurs et des travailleuses s’assemblaient, échangeant des paroles amicales avec la troupe. C’était une nouvelle étape due à la croissance de la grève et à la confrontation des ouvriers avec l’armée. »

Les soldats basculent du côté des insurgés

La guerre avait changé l’état d’esprit des soldats. Sous l’uniforme, les paysans côtoyaient les ouvriers. Ils s’étaient politisés et partageaient le même rejet de la guerre et la même haine des officiers. Même des troupes spécialisées dans la répression, comme les Cosaques, « en avaient assez et voulaient rentrer dans leurs foyers », écrit Trotsky.

Un peu partout dans la ville, les contacts entre ouvriers et soldats se multiplient. « Ainsi, dans les rues, sur les places, devant les ponts, aux portes des casernes, se déroula une lutte incessante, tantôt dramatique, tantôt imperceptible, mais toujours acharnée, pour la conquête du soldat. (…) Dans ces rencontres les travailleuses jouent un rôle important. Plus hardiment que les hommes, elles s’avancent vers les rangs de la troupe, s’agrippent aux fusils, supplient et commandent presque : “Enlevez vos baïonnettes, joignez-vous à nous !” Les soldats s’émeuvent, se sentent tout penauds, s’entre-regardent avec anxiété, hésitent encore ; l’un d’eux, enfin, se décide avant les autres et les baïonnettes se relèvent, (...) la révolution fait un pas de plus. »

Trotsky raconte encore comment l’ouvrier bolchevik Kaïourov s’adressa aux Cosaques : « Frères Cosaques, venez au secours des ouvriers dans leur lutte pour de pacifiques revendications ! Vous voyez comment nous traitent, nous, ouvriers affamés, ces pharaons [la police montée]. Aidez-nous ! (…) Les Cosaques échangèrent entre eux des coups d’œil singuliers, dit encore Kaïourov, et nous n’avions pas eu le temps de nous éloigner qu’ils se jetaient en plein dans la mêlée. Quelques minutes plus tard, devant le perron de la gare, la foule portait en triomphe un Cosaque qui venait de sabrer un commissaire de police. »

La chute du régime

Le matin du 27, « les ouvriers affluent vers les usines et, dans leurs assemblées générales, décident de continuer la lutte. (…) Continuer la lutte signifie, ce jour-là, faire appel à l’insurrection armée. » En réalité, écrit Trotsky, « leur tâche, pour les neuf dixièmes, était déjà accomplie. La poussée révolutionnaire des ouvriers du côté des casernes coïncida avec le mouvement révolutionnaire des soldats ». Les uns après les autres, les régiments de la garnison de Petrograd basculent du côté de la révolution, chaque régiment mutiné cherchant à en convaincre d’autres pour s’assurer qu’aucun retour en arrière ne sera possible.

« Dans la journée du 27, la foule délivra, sans coup férir, les détenus politiques de nombreux lieux de détention de la capitale. » Le 27 au soir, la capitale était sous le contrôle des insurgés. Avec quelques jours de décalage, Moscou puis les villes de province tombèrent et le tsar abdiqua.

Qui a le pouvoir ?

« L’insurrection avait vaincu. Mais à qui transmit-elle le pouvoir arraché à la monarchie ? », se demande Trotsky.

Dès que la chute du tsar parut inévitable, quelques députés de la Douma (l’Assemblée nationale concédée par le tsar en 1905) se précipitèrent pour former un gouvernement provisoire. Mais le vrai pouvoir était ailleurs. Dès le soir du 27, à l’initiative des dirigeants des partis socialistes et de syndicalistes, se tenait la première réunion du Soviet [le Conseil en russe] de députés ouvriers et soldats regroupant 250 délégués venus des usines ou des régiments insurgés.

« L’expérience des soviets de 1905 s’était gravée pour toujours dans la conscience ouvrière. À chaque montée du mouvement, même au cours de la guerre, l’idée de constituer des soviets renaissait presque automatiquement, écrit Trotsky. À dater du moment où il s’est constitué, le Soviet, par le truchement de son comité exécutif, commence à agir en tant que pouvoir gouvernemental. (…) Pour enlever aux fonctionnaires de l’ancien régime la faculté de disposer des ressources financières, le Soviet décide d’occuper immédiatement la Banque d’Empire, la Trésorerie, la Monnaie (...). Les tâches et les fonctions du Soviet s’accroissent constamment sous la pression des masses. (...) Les ouvriers, les soldats et bientôt les paysans ne s’adresseront plus désormais qu’au Soviet, qui devient, à leurs yeux, le point de concentration de tous les espoirs et de tous les pouvoirs, l’incarnation même de la révolution. »

En ces journées de février, la détermination de la classe ouvrière avait abattu le tsar. Mais ce n’était encore que la première étape de la révolution russe.