vendredi 21 octobre 2016

Femmes victimes des hommes : une assistance plus que jamais nécessaire



Une vacance calamiteuse

Il y avait une assistance sociale détachée au commissariat de police d’Argenteuil pour s’entretenir avec les femmes victimes d’agressions masculines. Elle vient de partir. Cela n’allait vraiment pas fort avec sa hiérarchie relevant de la municipalité d’Argenteuil.
         Ce poste d’assistance sociale est financé conjointement par la commune, le conseil départemental et par le ministère de l’intérieur.
         Il a démontré son utilité, à la satisfaction de tous.
         Il n’y a plus personne actuellement pour assister les femmes victimes d’agressions ou qui se trouvent dans une situation dramatique. Cette présence au commissariat d’une assistance sociale est pourtant vitale pour elles.
         On peut craindre que l’assistance sociale qui vient de partir ne soit pas remplacée.
         Elle doit l’être, et dans les meilleurs délais.

Argenteuil : G. Mothron prépare les élections en rassemblant son camp sur un terrain glissant



Contre les communautarismes dans les quartiers populaires, unir le « camp des travailleurs » !

Une tribune de G. Mothron paraît dans le journal le Figaro de ce matin. Nous ne sommes pas étonnés qu’elle ne porte pas sur l’aggravation de la situation sociale d’une fraction importante de la population de sa Ville. Cela ne l’a jamais intéressé. Nous sommes davantage étonnés que son sujet ne soit ni la situation de l’Ecole ni les violences urbaines qu’illustre l’incident dramatique dont a été victime un enseignant lundi dans une école primaire d’Argenteuil. Non, loin de là, il traite dans cette tribune... du communautarisme. Et s’il évoque en passant une "école" évangéliste, le seul dont il s’agit vraiment dans son texte, c’est le communautarisme musulman. Les autres communautarismes, catholiques ou autres, pour lui, n’existent apparemment pas.
         Mais est-ce vraiment le « communautarisme et … l'intégrisme islamiste de minorités agissantes » qu’il évoque qui l’intéresse au fond dans cette tribune ?
         Non, le voilà en campagne. Il s’agit pour lui de régler une nouvelle fois ses comptes avec son prédécesseur en exhumant un certain nombre des procédés de celui-ci, il est vrai, pas très catholiques ( !). Que cela fasse plat réchauffé ce n’est pas un problème. Mais cela à l’avantage pour lui de remettre le couvert sur le plan où l’on voit les politiciens de tous bords rivaliser depuis des mois et des mois avec l’extrême-droite, celui du communautarisme et de la religion musulmane. Avec cette tribune, G. Mothron se met aux goûts nauséabonds du jour.
         Lors du dernier conseil municipal d’Argenteuil, G. Mothron a fait démettre de ses fonctions une adjoint au maire, Sémia Anzagh. Dans le même temps il augmentait considérablement l’indemnité d’une conseillère qui avait fait circuler il y a un an un dessin à connotation raciste.
         Aujourd’hui, il écrit cette tribune.
         De cette façon, il donne des signes à un certain électorat, communautariste également, mais « petit blanc » si l’on peut dire.
         Oui, le communautarisme grandit dans les quartiers populaires. Ce n’est pas une découverte. Il se développe parallèlement à la misère et  à la violence.
         Mais ce n’est pas en pleurnichant tout en ayant en tête des visées électorales que l’on inversera cette tendance.
         Pour notre part, dans la société capitaliste, il n’y a qu’une seule division fondamentale, celle entre le « camp de la bourgeoisie » et le « camp des travailleurs ». Ce dernier s’unira au-delà de toutes les différences, de goût, de convictions, d’origine, de religions ou pas. Mais cela n’étonnera personne, cette analyse n’intéresse pas G. Mothron, et ce n’est pas une nouveauté.

Manifestations de policiens : une société violente à changer. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine. Venez l'acheter à notre permanence de ce soir du "carrefour Babou"



Manifestations de policiers : société violente

Les manifestations de policiers, qui continuent malgré les mises en garde de leur hiérarchie, semblent être le fait de fonctionnaires de base, ceux qui patrouillent dans les gares, dans les quartiers populaires, ceux qui sont appelés quand ça dérape entre voisins, ceux qui accueillent le public dans les commissariats. Le facteur déclenchant en a été l’agression au cocktail Molotov d’une voiture de police, en banlieue parisienne, après laquelle un policier est toujours entre la vie et la mort. Mais le malaise est bien plus profond et on ne peut évidemment qu’être choqué des agressions gratuites répétées à l’encontre des policiers.
Ils sont en première ligne pour constater la dégradation sociale et, au sens propre comme au sens figuré, la prendre en pleine figure. De par leur profession, ils ne voient que le pire de ce que cette société d’inégalité et d’injustice engendre parmi les opprimés : l’individualisme exacerbé, la débrouille, la violence à l’encontre des faibles et, évidemment, la délinquance, la petite et la grande. Loin de pouvoir se raccrocher aux actes de solidarité et de conscience collective, l’État leur commande de les combattre. Leur hiérarchie les dépêche contre des locataires s’opposant à une expulsion ou des parents d’élèves à une fermeture de classe et contre les travailleurs en grève et les manifestations ouvrières. Bien rares et courageux doivent être dans ces conditions ceux qui, entrés dans la police par nécessité, par hasard ou par vocation, ne deviennent pas en quelques années sensibles aux préjugés réactionnaires, sécuritaires, racistes.
La classe dirigeante, celle qui peuple les quartiers riches, les conseils d’administration et les ministères, s’intéresse aussi peu à la vie des quartiers populaires qu’à celle de leurs forces de répression sur le terrain. Les possédants ont besoin d’une police pour protéger leurs biens et leur ordre social, cette police largement utilisée par exemple lors du mouvement contre la loi El Khomri. Que leur importe si la délinquance existe dans les quartiers populaires et si la vie y devient difficile, y compris pour les policiers.
C’est pourtant là qu’est la question. La dégradation de la situation que dénoncent les policiers est celle subie dans toutes les cités, dans tous les quartiers. C’est pourquoi la solution n’est pas, comme le réclament à cor et à cris les politiciens du PS au FN, plus de répression, plus de droits pour les policiers. L’espoir, aussi lointain puisse-t-il paraître aujourd’hui, réside dans plus de conscience, plus d’organisation, plus de solidarité, plus dans confiance dans la classe ouvrière et le combat pour changer le monde.

                                 Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2016)