mardi 30 août 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 29 août 2016


Le PS roule à droite, et la droite double sur l'extrême droite

 
La rentrée a donné le coup d’envoi de la campagne présidentielle. À droite, tous les candidats se sont jetés dans l’arène de la primaire. Les sorties de Fillon contre les « mis en examen » et « ceux qui ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs » visent ouvertement Sarkozy et marquent le début du pugilat.

         Les responsables de droite en appellent à s’abstenir de toute attaque personnelle et demandent un débat d’idées. Mais cette primaire ne peut être qu’un combat de coqs puisque sur le fond, ils partagent les mêmes idées.

         Ils sont tous d’accord pour reculer encore l’âge de la retraite. D’accord pour considérer que les salariés ne travaillent pas assez et qu’il faut mettre fin aux 35 heures. D’accord pour dire que les fonctionnaires sont trop nombreux, et les chômeurs trop bien traités. D’accord pour baisser les impôts patronaux et faire reculer les services publics. 

         Leurs différences sont purement tactiques. Juppé parie sur un rassemblement du centre et de la droite. Sarkozy, lui, veut exploiter la peur des attentats, les amalgames et les préjugés contre les musulmans et les immigrés en renchérissant dans les domaines sécuritaire et identitaire.

         Pour mieux flatter l’électorat qui lorgne vers le FN, Sarkozy a intégré dans son programme l’intégralité de celui de Le Pen. Il se positionne, entre autres, pour la suspension du regroupement familial, pour la remise en cause du droit du sol, pour l’interdiction du voile dans l’espace public, et même pour une loi contre le burkini. Comme si la lutte contre le terrorisme dépendait de l’interdiction de cette tenue de bain !

         Autant dire que les travailleurs n’ont rien de bon à attendre de cette primaire de droite. Il en sortira un candidat ouvertement anti-ouvrier et une atmosphère un peu plus empoisonnée par les préjugés contre les immigrés, les musulmans et les « assistés » que seraient les plus pauvres. 

         Si Sarkozy ou Juppé peuvent nourrir l'espoir de revenir à l'Élysée malgré leur passif politique, on le doit à la politique de Hollande et au Parti socialiste. Les socialistes se disent choqués par la violence des programmes à droite. Mais la droite ne fait que reprendre le travail là où le laissent Hollande, Valls et Macron.

         Si les Sarkozy et Juppé peuvent parler de la retraite à 64 ou 65 ans, c’est que Hollande l’a laissée à 62 ans, malgré ses promesses. S’ils promettent de réduire de 100 milliards les dépenses publiques, c’est qu’Hollande a justifié 50 milliards de coupes. S’ils envisagent de faire sauter les 35 heures, c’est que les lois Macron et El Khomri ont fait sauter nombre de barrières.

         Quant à la surenchère anti-immigrés et anti-musulmans, Valls et son gouvernement y auront bien contribué, que ce soit avec la polémique sur la déchéance de nationalité ou celle sur le burkini. 

         En 2012, Hollande a été élu sur la base du « tout sauf Sarkozy ». Aujourd’hui, Sarkozy et ses compères espèrent profiter du « tout sauf Hollande », quand le FN, lui, mise sur le « tout sauf Hollande et Sarkozy ». Mais la politique qu’ils mèneront en 2017 est celle que Sarkozy a menée de 2007 à 2012 et celle que Hollande a poursuivie depuis 2012.

         Ils mèneront, tous, la politique du patronat et des plus riches. Car tous -Front national, frondeurs du PS et Mélenchon compris- sont unanimes : il revient au grand patronat de gérer l’économie. Et la loi du profit et de la compétitivité comme l’exploitation seraient incontestables. 

         Alors, quel que soit celui qui sortira des urnes, les travailleurs devront continuer de se battre. S’y préparer, c’est continuer de faire de la politique comme les travailleurs en ont fait en s’opposant à la loi El Khomri et en affirmant leurs intérêts de classe contre le patronat.

         Les actions prévues le 15 septembre permettront d’affirmer que si la loi travail est passée au Parlement, elle n’est pas passée dans les têtes, et que son application sera combattue. Mais cette conscience de classe, la dignité et les intérêts des travailleurs peuvent et doivent aussi s’exprimer dans la campagne électorale.

         Rien n’oblige à entrer dans le jeu consistant à choisir celui qui nous portera les coups à partir de mai 2017. Contre des candidats anti-ouvriers, xénophobes ou chantres du nationalisme, les travailleurs peuvent exprimer leur colère et leurs intérêts vitaux. Ce sera le sens de la présence de Nathalie Arthaud dans cette élection.

Argenteuil, mort du DGS, quand le maire veut l'union sacrée autour de lui, la démesure et l'indécence ne sont pas loin.


« A ses grands hommes », la municipalité reconnaissante…


A l’occasion de la disparition du DGS de la Ville d’Argenteuil, nous avons parlé d’un « drame personnel », drame personnel pour la personne qui a mis fin à ses jours, et pour la famille et les proches qui subissent directement le drame. Ensuite, chacun gardera une mémoire personnelle du disparu en question. Et qu’elle soit bien différente pour les uns et pour les autres ne surprendra personne.

         Nombre de travailleurs municipaux ont d’autant plus été surpris de recevoir un message du directeur des « ressources humaines » leur demandant au nom du maire de participer ce mardi à un « hommage » au disparu, accompagné d’une « minute de silence » à la mémoire du directeur général des services de la Ville.

         Tout cela n’est-il pas démesuré ? En tout cas, cela ne peut que mettre dans une situation inconfortable nombre de travailleurs communaux qui sont les victimes d’une politique dont ce DGS s’était fait, au moins, l’exécuteur.

         Alors, que la municipalité veuille lui rendre hommage, c’est son affaire, mais pourquoi inciter les victimes à y participer. Tout cela est bien, nous le répétons, démesuré, et quelque peu indécent.

         Cela l’est d’autant plus que cette municipalité a mis un terme à l’habitude mise en place au moins par l’ancienne municipalité d’annoncer systématiquement le décès des agents municipaux ou des agents retraités et indiquant le lieu  des obsèques. De la part de la nouvelle municipalité, plus rien. Silence pour les morts ordinaires ! D. MARIETTE

Argenteuil : une municipalité dure en revanche avec les "petits"


Maire d’une ville de 105 000 habitants et pas disponible a priori à tout moment pour les administrés ?

 
Si le maire d’Argenteuil porte beaucoup d’attention à la mémoire de son plus haut cadre, il n’en va pas de même pour le sort du travailleur ordinaire.

         Le 24 juillet dernier, une employée municipale rencontre G. Mothron qui se promène comme tout un chacun à l’occasion de l’étape du Tour de France dont le parcours de la dernière étape passe par Argenteuil.

         Elle est en arrêt de travail prolongé suite à une très grave maladie. Comme elle a un différend non résolu sur le calcul de ce qui lui reste de congés, ordinaires, elle profite de l’occasion pour exposer au maire son souci.

         Celui-ci est tout étonné qu’elle le fasse, puisque c’est, selon lui « dimanche », sous-entendant que ce jour-là, c’est repos ! Il ajoutera, quant au problème qu’elle soulève, qu’il n’est pas un spécialiste de la fonction publique territoriale ! Cette employée en est restée toute éberluée.

         Elle lui a écrit. Plus d’un mois après son courrier, elle n’a toujours pas de réponse. Elle tient donc dorénavant à ce que l’échange surprenant qu’elle a eu avec l’édile soit connu de tous.

Conseillers ministériels, hauts fonctionaires, pantouflage et autres, préparation de la piste d'atterrrissage !


Sauver les hauts-fonctionnaires ?

 
Des dizaines de conseillers et membres des cabinets de Hollande et de ses ministres redoutent que la Bérézina de la présidentielle de 2017 ne leur fasse perdre leur poste et les avantages qui vont avec. Ils quittent donc le navire. On n'a jamais vu un tel flot.

         Certains sont contractuels, mais une provision de 1,85 million d'euros est prévue pour les aider à se recaser. La plupart le font dans la haute administration. Mais pas mal vont dans le privé, confirmant leur proximité avec le patronat.

         Ce sont ces gens-là qui mettent en musique la politique du gouvernement. Et ils ne manquent pas de confortables points de chute quand ça tangue.

lundi 29 août 2016

Argenteuil : retraités et anciens : la municipalité joue sa partition néfaste


Pas de traiteur pour des retraités maltraités !

 
L’an passé, la municipalité d’Argenteuil a fait un très sale coup aux anciens de la Ville en supprimant le banquet… des anciens de fin d’années. Aux dernières nouvelles (que nous avons été piochées, et que nous espérons voir confirmées par nos lecteurs assidus de la municipalité !), ces banquets devraient être rétablis cette année. Il est vrai que leur absence à quelques encablures des prochaines élections aurait fait désordre.

         Rétablis donc ? Mais avec un hic. Il faudrait avoir dorénavant 65 ans pour pouvoir participer à ce banquet, au lieu de 60 ans jusqu’alors ! On ne sait pas si cela s’adressera seulement aux nouveaux inscrits, ou si la municipalité aura l’indécence d’en exclure ceux qui n’ont pas encore 65 ans mais qui avaient participé à des banquets précédents !

         Voilà que la municipalité se lance dans l’allongement de l’âge exigé pour participer à ces banquets. A l’image de ce que leurs amis ont fait à l’échelle du pays depuis 1993, et jamais remis en cause par leurs adversaires de « gauche », avec l’allongement de l’âge de départ à la retraite !

         Sur ce terrain, il y a quoi s’inquiéter. Les différents mentors de la municipalité d’Argenteuil ne parlent-il pas de porter l’âge de départ à la retraite à 65 ans, 67 ans, voir au-delà !