samedi 4 juin 2016

Inondations. A Argenteuil, l'"Ile", une zone effectivement à risques


Faire circuler : aux dernières nouvelles, l'annulation du marché Héloïse de demain est levée. Faire circuler.



Risques d’aujourd’hui… et de demain


Hier, vendredi, dans la matinée, la municipalité annonçait aux commerçants du marché Héloïse que le grand marché de ce dimanche n’aurait pas lieu à cause des risques d’inondation.

         C’est bien sûr une catastrophe pour les commerçants. Et nous espérons que des compensations ont été prévues pour ces commerçants. A moins qu’une décision de maintien de dernière heure soit prise, ce qui ne semblait pas impossible.

         En tout cas, nous espérons que la décision prise hier matin n’a pas été trop hâtive.

         Mais, une chose est sûre, c’est que dans cette zone inondable, il n’est pas bon de prévoir des constructions. Ce n’est pas d’abord la Seine qui en donne la preuve, mais le maire d’Argenteuil lui-même en prenant cette décision de suppression de marché.

         Alors, son projet de multiplex, de commerces et cie à l’emplacement de la salle Jean Vilar ?

         Un projet qui doit tomber à l’eau. Foi de promoteurs !

(Sur ce projet très contesté, nous reviendrons demain, suite à la réunion publique tenue jeudi salle Pierre Dux par G Mothron. Nous rapporterons l’échange que celui-ci a eu avec MJ Cayzac, membre du « Comité Jean Vilar » auquel nous participons également)

Le député PS P. Doucet : une mémoire très approximative


La lutte contre la démolition des 1041 appartements de la cité Joliot-Curie : une lutte longue et très difficile

 
Nous avions promis une dernière réflexion à propos de l’opuscule d'autopromotion commis par le porte-parole local de Hollande-Valls-El Khomri. Il concerne la lutte qui a été menée de 2005 à 2008 contre la démolition de la cité Joliot-Curie. Philippe Doucet écrit : « …Parallèlement, un Comité de Défense de Joliot-Curie s’est mis en place, avec la CGT en tête de file, notamment celle d’AB-Habitat, et des habitants très mobilisés. Nous, les socialistes avions décidé de nous associer à cette lutte… ».

         Certes, c’est la victoire de la liste conduite par P. Doucet qui a permis que le processus de démolition de 1041 logements s’arrête net. Et P. Doucet n’a pas remis en question cet engagement de campagne. Mais l’extrait ci-dessus démontre qu’avec lui, il y a toujours, même dans le meilleur des cas, un écart entre la réalité et ce qu’il dit. C’est ce que nous voulions dire dans un titre d’un article précédent : « … quelque peu bluffeur ».

         Voilà comment nous transformerions ses dires si nous voulions qu’ils expriment ce qui s’est réellement passé : « Parallèlement, un Comité de Défense de Joliot-Curie s’est mis en place à l’initiative de militants de Lutte ouvrière, Dominique, Thierry, Roger. Il entraîna quelques autres locataires qui pendant trois ans, ou moins, l’animeront, Radija, Martine, Charly, Dominique, Nasser. La lutte était difficile, les locataires mettant longtemps à imaginer que la démolition était vraiment en ligne de mire. Il n’y eut de véritable soutien pour eux pendant longtemps, seulement de la part de la CGT d’AB-Habitat. Quant au PS, ce n’est que tardivement qu’il soutint l’action des locataires ».

         Oh, nous n'escomptons pas que ce paragraphe soit modifié. Mais qu’au moins l’auteur et nos lecteurs sachent que nous ne sommes pas dupes.

Guerre d'Algérie : révolte des rappelés. Un article de l'hebdomadaire Lutte ouvrière n°2496


Une petite pensée à l’occasion de cet article pour nos amis de la FNACA d’Argenteuil toujours chaleureux, toujours fraternels. DM

Il y a 60 ans

Avril-mai 1956 : la révolte des rappelés

 
Le 2 janvier 1956, le Front républicain conduit par le Parti socialiste remportait les élections législatives au terme d’une campagne où il avait promis la paix en Algérie. Mais un mois après son investiture, le gouvernement du socialiste Guy Mollet réclamait à la Chambre des députés les pouvoirs spéciaux pour intensifier en Algérie la guerre commencée en 1954 et qui allait durer jusqu’en 1962. Ces pouvoirs spéciaux furent votés à une écrasante majorité par les députés, y compris par ceux du Parti communiste français.

Le gouvernement pouvant désormais gouverner par décrets, le 12 avril 1956 il rappelait en service actif les jeunes ayant terminé leur service militaire depuis moins de trois ans et prolongeait le service de ceux qui étaient sous les drapeaux.

Le rappel de jeunes de 23 ou 24 ans qui croyaient en avoir fini avec le service militaire a provoqué une véritable mutinerie, selon l’expression d’un rappelé de l’époque.

Dans une caserne, le drapeau tricolore est descendu du mât aux cris de « À bas Guy Mollet ! » À Carpiane, des rappelés scandent : « Fusillez Mollet ! »

Dans un train parti du camp militaire de Mourmelon en direction de Marseille pour embarquer vers l’Algérie, les rappelés détellent plusieurs voitures à Bar-le-Duc. Le signal d’alarme est tiré à plusieurs reprises pour freiner le train. À Toul, trois cents rappelés montent à bord encadrés par les CRS. À Dijon, les rappelés se dispersent dans la ville. Après un nouvel arrêt forcé à Beaune, le train repart avec les rappelés.

Même arrivés en Algérie, des rappelés continuaient à manifester y compris dans les trains les emmenant sur le théâtre des opérations militaires.

En août 1955, sous le gouvernement d’Edgar Faure, il y avait déjà eu des rappelés et des manifestations, dix-huit selon les historiens, mais en 1956 le mouvement est plus intense : 76 manifestations où se mêlent les rappelés et ceux qui les soutiennent.

À Grenoble, le 18 mai, des milliers de manifestants affrontent les CRS. Un Algérien a le pied arraché par une grenade offensive. Du ciment est coulé dans les aiguillages pour bloquer les trains. Le 23 mai, à Antibes, des centaines de manifestants s’opposent au départ de quinze rappelés, il y a vingt blessés. Le lendemain, au Havre, trois cents ouvriers du bâtiment bloquent un convoi. Le 27 mai, on recense des manifestations à Angers, Port-de-Bouc, Brive et Voiron. Le 28 mai, à Saint-Nazaire, six mille métallos, dockers et maçons de la CGT soutiennent vingt rappelés. La manifestation est réprimée par les CRS qui chargent au clairon !

Le gouvernement s’en prend aux journaux qui se font l’écho de la révolte des rappelés. Des perquisitions frappent le journal anarchiste Le Libertaire et La Voix du Peuple, le journal du MNA. L’hebdomadaire trotskyste La Vérité est saisi. Puis sont saisis à plusieurs reprises France Observateur, l’Express, l’Humanité et Témoignage Chrétien, ainsi que des éditeurs de livres.

Néanmoins, pour faire avaler la pilule et rappeler qu’il reste « de gauche », le gouvernement a annoncé, en même temps que le rappel du contingent, des mesures à caractère social, rapidement adoptées au cours des trois premiers mois : la troisième semaine de congés payés, la réduction, mais pas la suppression, de l’abattement de zone sur les salaires (cet abattement avait pour conséquence de réduire le montant des salaires de province par rapport à ceux de la région parisienne) et la création d’un fonds national de solidarité pour les personnes âgées.

Le PCF complice de Guy Mollet

Après la manifestation du 18 mai à Grenoble, la fédération de l’Isère du PCF, qui avait appelé à cette manifestation, avait tenu à rappeler « son opposition à toute action qui ne revêt pas un caractère de masse, aux actes isolés, aux actes de sabotage ». Dans le même communiqué, le PCF prétendait même y avoir vu « la présence significative de nombreux policiers en civils, des fascistes... ». Visiblement, le PCF ne tenait pas à ce que le mouvement des rappelés se développe.

La politique du PCF par rapport à la guerre d’Algérie était ambiguë. En 1955, quand les premiers contingents de rappelés furent envoyés en Algérie, le PCF avaient protesté contre ces rappels. Dans la campagne électorale de 1956, il avait expliqué que la victoire de la gauche ramènerait ces rappelés à la maison et il multipliait les prises de position et les délégations pour exiger la paix en Algérie, la paix mais pas l’indépendance, ce qui laissait la place à toutes les interprétations.

Malgré tout, lorsque Guy Mollet fit sa volte-face pour envoyer les rappelés en Algérie, les militants du PCF ou des Jeunesses communistes furent souvent au premier rang des manifestations de rappelés.

Même le vote des pouvoirs spéciaux par le PCF à Guy Mollet n’empêcha pas le PCF de continuer de faire des déclarations dans l’Humanité contre la guerre. Mais si ce quotidien se faisait l’écho des manifestations de rappelés, son opposition à la guerre restait platonique.

Le PCF laissa ainsi volontairement sans consigne ni politique les militants dans ses rangs qui auraient pu organiser la résistance aux mesures de guerre et même faire échouer le rappel du contingent. Il avait fait le choix politique de rester dans la majorité gouvernementale, même si le Parti socialiste très anticommuniste ne voulait pas de lui et de ses 150 députés.

Ce choix politique du PCF, au final solidaire de la politique coloniale de l’impérialisme français, allait permettre cette levée de troupes qui fit alors passer de 200 000 à 500 000 le nombre de soldats français engagés dans la répression du mouvement d’émancipation nationale du peuple algérien.

Jacques FONTENOY (Lutte ouvrière n°2496)
 
                                        
Loin d'être tous aussi joyeux

Dalaï Lama : un drôle d’animal


Réactionnaire, raciste et mysogine, même le lama a plus d’esprit

Le dalaï-lama, chef spirituel tibétain, a déclaré que des réfugiés, « il y en a trop, à présent », et que « l’Allemagne ne peut pas devenir un pays arabe ». Des déclarations qui confortent l’extrême-droite, religieuse ou pas, mais aussi la droite dite républicaine, et même les discours des notables socialistes, ou d’un Mélenchon. Et non content d’ajouter sa pierre au discours nationaliste en vogue, il a ajouté sur le ton de la plaisanterie, qu’une femme pourrait lui succéder, à condition qu’elle soit « très, très séduisante »…

         Il faudrait en effet beaucoup de séduction intellectuelle pour compenser ce monceau de bêtises réactionnaires et repoussantes.
 
Nous préférons nettement ce lama-là, beaucoup plus humain et spirituel
 
 
 

vendredi 3 juin 2016

Migrants à Argenteuil et à Bezons : l'accueil de nos frères de classe !


Manœuvres des dominants, solidarité de classe des exploités !

 
La maire de Paris vient d’annoncer l’ouverture d’un camp dit « humanitaire » destiné principalement aux « migrants » qui subissent actuellement des conditions de vie déplorables dans les jardins d’Eole de Paris, dans le 18ème et le 19ème arrondissement.

         En attendant, l’Etat vient de décider de disséminer ces familles  dans les départements proches. Pour le Val d’Oise, le préfet vient de décider que Bezons et Argenteuil accueilleraient dans deux gymnases, chacune une centaine de personnes.

         Nous extrayons du blog du maire de Bezons, l’extrait suivant : « Le gymnase Pierre-de-Coubertin réquis J’estime que d’autres solutions auraient dû être envisagées (propriétés de l’État, casernes désaffectées, sites administratifs inoccupés…) pour accueillir dans de meilleures conditions ces familles. Il est temps que le gouvernement prenne la mesure de cette crise humanitaire et y consacre les moyens nécessaires plutôt qu’imposer aux communes une gestion improvisée et par conséquent inhumaine. L’État s’est engagé à prendre en charge l’ensemble des questions humaines et matérielles inhérentes à cet accueil : couchage, repas, suivi médico-social, hygiène et sécurité. La ville veillera à ce que ces engagements soient respectés... »

         Tout cela n’est certes pas faux. Mais on peut ajouter bien d’autres choses :

         Pourquoi ces initiatives tardives ? Pourquoi se produisent-elles une semaine avant le début de l’Euro de football ?

         Qu’en pensent les migrants eux-mêmes ?

         Leur venue à Argenteuil ou Bezons est-elle laissée à leur décision personnelle, ou non ?

         Ce n’est pas à Enghien ou à La Frette que le préfet a décidé de réquisitionner les gymnases nécessaires. La meilleure hypothèse que l’on puisse faire c’est qu’il puisse avoir pensé que la tradition de solidarité de villes comme Argenteuil et Bezons serait de nature à aider dans cette initiative qui présente bien des parts d’ombre.

 
         En tout cas, ces « migrants » qui vont arriver dans nos villes populaires sont nos frères de classe, d’hier, en tout cas de demain. S’ils veulent venir, nous les accueillerons comme il se doit, dans la solidarité et la fraternité ! D Mariette
Aux dernières nouvelles, Argenteuil ne serait finalement plus concernée par cet accueil. Mais ce que nous disions à son propos vaut toujours pour les autres villes.