mercredi 30 mars 2016

Agenda militant



Ce soir mercredi 30 mars

19 heures

Conseil municipal d’Argenteuil


Demain jeudi 31 mars

Manifestation contre la loi Travail
à 13h30

Lutte ouvrière appelle à participer aux manifestations contre la loi El Khomri le 31 mars. A Paris, le cortège de Lutte ouvrière se retrouvera à partir de 12h30, à l’angle de la rue Jenner et du boulevard de l’Hôpital, entre les métros Campo Formio et St-Marcel. La manifestation partira à 13h30 de la place d’Italie vers la place de la Nation

Vendredi 8 avril

Cercle Léon Trotsky

Syriza, Podemos…  quelles  perspectives pour les « gauches radicales » ?

à 20h30

Grande salle de la Mutualité, 24 rue Saint-Victor, Paris Ve, Métro Maubert-Mutualité

Participation aux frais : 3 euros

Un départ d’Argenteuil est prévu

Les 14, 15 et 16 mai à Presles : la Fête de Lutte ouvrière

mardi 29 mars 2016

Villes et quartiers populaires : on ne peut pas servir deux maîtres : le profit et l'avenir de la société



Situation des villes et des quartiers populaires : leur responsabilité

Le ministre dit de la Ville, des Sports et de la Jeunesse, a donné son avis  sur ce que ces gens-là appellent  la « radicalisation » d’une fraction très minoritaire de la jeunesse mais qui la conduit, autour d’un projet politique sans issue, vers des actes terroristes, sanglants et inhumains que l’on connaît. A l’image d’autres politiciens de droite, ce monsieur « de gauche » a affirmé qu'il y aurait, en France, "une centaine de quartiers (qui) présentent des similitudes avec Molenbeek".
         Il a déclaré : "Dans ces quartiers, on a diminué les moyens de la police, les moyens de l'éducation nationale" ajoutant qu’il y aurait dans ces quartiers "une concentration énorme de pauvreté et de chômage, un système ultra-communautariste, un système mafieux avec une économie souterraine, un système où les services publics ont quasiment disparu, où les élus ont baissé les bras". D'où la comparaison avec Molenbeek, cette ville populaire de la banlieue bruxelloise. (voir ci-dessous).
        Cela nous rappelle une intervention dans les médias, il y a quelques temps, du maire d’Argenteuil, à propos du manque de renseignements sur les agissements de ces terroristes, affirmant, à propos de la diminution des effectifs des « renseignements généraux » que l’utilisation les moyens de recherche ou de communication modernes ne remplaceraient jamais les moyens humains au niveau de l’efficacité.
         Si nous mettons en rapport ces deux points de vue, l’un d’un responsable gouvernemental, le second du responsable communal, c’est qu’ils sont bien révélateurs d’une communauté de pensée mais surtout d’une manque de communauté d’action sur le terrain du « ne faisons surtout pas ce que nous savons nécessaire ».
        La situation de quartiers où la pauvreté, la marginalisation, les trafics, l’obscurantisme, le machisme, se sont développés n’est certes pas la seule raison du développement d’un courant politique, celui de l’islamisme radical en l’occurrence, menant au terrorisme, mais il en est un des facteurs.
        Mais ces messieurs qui en font le constat, à leurs divers niveaux de responsabilité, en sont les co-responsables.
          Où est la politique du gouvernement pour lutter contre la pauvreté et pour lutter contre l’échec scolaire et le chômage des jeunes ? Pour lutter contre le désengagement territorial des services publics de proximité utiles à la population ? La Poste, les services de santé, mais aussi la Caf, la sécurité sociale, mais avant tout l’Ecole ? Où en est-on de la création ne serait-ce que des 80 000 postes supplémentaires d’enseignants promis par Hollande ?
         Quant à l’échelon local, de multiples articles plus anciens de ce blog témoignent des attaques récurrentes contre l’école maternelle, la vie dans les quartiers, le soutien aux familles, sans parler de la culture, opérées par la municipalité actuelle.
         Bien évidemment, si ce n’est pas le seul aspect de la question, tout cela en est un incontestable élément.
         C’est l’orientation de toute la société qu’il faut totalement changer, et cela à toutes les échelles.

Molenbeek : une commune populaire dans toutes ses difficultés



A propos de cette ville de Molenbeek en Belgique. En novembre dernier, une correspondance de cette commune était parue dans notre hebdomadaire Lutte ouvrière. Nous la reproduisons ci-dessous.


Molenbeek, une commune populaire sous les projecteurs


25 Novembre 2015

Les habitants de Molenbeek ont appris dans les jours suivant les attentats de Paris qu’une partie des terroristes venaient du quartier. Un choc pour tout le monde. Depuis, leur commune est au centre de l’attention des médias venus du monde entier. Lundi 16 novembre, les 1 200 élèves de la principale école n’ont pas pu sortir durant plus de deux heures, une intervention massive de la police ayant lieu à la recherche d’un présumé terroriste dans le quartier.
         On entendait des déflagrations, comme dans les zones de guerre d’où viennent certains des élèves. Les forces armées ont fait irruption dans des appartements, se sont bien entendu aussi trompées de porte, arrêtant des innocents et n’hésitant pas à braquer leurs armes sur des enfants.
         Molenbeek, l’une des 19 communes bruxelloises, compte officiellement 96 000 habitants et est en deuxième place des communes les plus pauvres de Belgique. À environ 9 800 euros (chiffre très théorique de 2012), le revenu annuel moyen par habitant y est de 40 % inférieur à la moyenne nationale. Comme la commune comprend également un quartier plus aisé, le montant réel dont disposent les ménages des rues populaires est plus bas encore.
         Molenbeek a toujours été une commune ouvrière et compte aujourd’hui une forte composante d’habitants d’origine étrangère, majoritairement marocaine. Le taux de chômage officiel y avoisine les 30 %, celui des jeunes de moins de 25 ans atteint officiellement 41,6 %. L’aggravation de la crise accentue encore la pauvreté et les difficultés de gestion.
         Cette année, le collège communal a décidé de réduire les dépenses de 10 %, et il a augmenté les impôts immobiliers des propriétaires de 500 euros par an, touchant beaucoup des familles issues de l’immigration qui sont là depuis deux ou trois générations. Comme dans tous les quartiers populaires de la région bruxelloise, les écoles sont surchargées, souvent logées dans de vieux bâtiments mal isolés et équipés de chaudières vétustes, qui les rendent difficiles à chauffer.
         Les dépenses de la commune et de la région bruxelloise se sont surtout concentrées sur la réhabilitation de l’ancienne zone industrielle, avec des lofts et des logements modernes et écologiques et des zones vertes, pour attirer un public plus aisé, pour plus de « mixité sociale ». Mais cela a contribué à la ghettoïsation de ce quartier populaire, où la place délaissée par les pouvoirs publics a progressivement été occupée par les mosquées, qui s’occupent aussi d’organiser l’entraide nécessaire. Les nouveaux habitants branchés ne mettront pas leurs enfants dans les écoles du quartier.
         Le monde politique n’a fait qu’accompagner, voire encourager cette emprise de la religion. Les deux tiers des Molenbeekois ont la nationalité belge et les résidents étrangers, y compris hors Union européenne, ont le droit de vote aux élections communales. Les professionnels de la politique, comme l’ancien bourgmestre de la commune Philippe Moureaux du PS, ont fait carrière en s’appuyant sur ces voix et sur les imams, y compris les plus rétrogrades.
         Comme les écoles publiques ont l’obligation de dispenser des cours de religion, chrétienne, juive ou musulmane, elles contribuent à enfermer les jeunes dans leur prétendue « différence culturelle ». Les écoles de Molenbeek sont bien avancées dans leur évolution vers des écoles ghettos à la réputation difficile, où il n’y plus aucun enfant « blanc » et où le nombre d’enseignants « blancs », déjà très réduit, diminue également d’année en année.
         La société capitaliste n’a pas grand-chose à offrir aux jeunes de Molenbeek, si ce n’est la religion et la répression. Ils subissent des contrôles policiers quasi quotidiennement. Soulaymane, un adolescent de 15 ans, est mort dans une station de métro en 2014. Au retour de l’école, il a été retenu par la police du métro, a tenté de s’échapper et est tombé devant le train qui arrivait. Le 5 novembre dernier, sa famille a appris la décision de non-lieu du tribunal. Alors qu’il y a des caméras partout dans la station, les quelques minutes d’enregistrement correspondant au déroulement du drame et au comportement de la police manquent, à cause d’un « problème technique ».
         Le monde politique y va de ses propositions pour déradicaliser Molenbeek, ce « nid de terroristes », ce « djihadistan » que le journaliste Éric Zemmour conseille même à la France de bombarder au lieu de Rakka. Le ministre de l’Intérieur belge, Jan Jambon, du parti nationaliste flamand N-VA qui participe pour la première fois au gouvernement fédéral, a annoncé dès samedi 14 novembre qu’il allait « nettoyer Molenbeek ». Quelques semaines avant, son collègue de parti, le secrétaire d’État à l’Asile et l’Immigration Theo Francken, avait proposé que chaque réfugié porte un badge autour du cou.
         Les habitants de Molenbeek sont sous le choc. Ils subissent en premier le poids des idées réactionnaires des intégristes et la loi des petits malfrats que ces terroristes ont été, avant de se trouver une cause qui leur permet de justifier leur envie de tout faire péter. Les gesticulations martiales du gouvernement, qui a annoncé un budget de 400 millions d’euros supplémentaires pour la police et l’armée, sont dirigées aussi en premier lieu contre eux. Tout jeune issu de Molenbeek est désormais suspect.
         Il n’y a pas d’autre issue pour la jeunesse populaire que la révolte, mais avec l’objectif de changer cette société.
                                                        Correspondant LO


lundi 28 mars 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 28 mars 2016


Montrons notre ras-le-bol le 31 mars et servons-nous de notre force après !

 Le projet de loi Hollande-El Khomri est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est une attaque directe contre le monde du travail pour faire sauter même les quelques vagues limites légales à la liberté des patrons de licencier comme ils veulent et imposer les horaires et les salaires qu’ils veulent.

Ce projet n’est que la dernière en date des mesures anti ouvrières prises par le gouvernement socialiste arrivé au pouvoir il y a quatre ans grâce aux voix de l’électorat populaire. Hollande proclamait alors que « son ennemi était la finance ». Depuis, il gouverne dans l’intérêt de la finance et exécute servilement tout ce que lui demande le grand patronat.

Les travailleurs ont toutes les raisons d’avoir ras-le-bol d’un gouvernement qui s’est fait élire en promettant le changement et qui a repris à son compte la politique anti ouvrière des gouvernements de droite, avec plus d’arrogance encore. Il faut que ce ras-le-bol s’exprime !

Pendant des années, les confédérations syndicales sont restées dans l’attentisme face au gouvernement et, sous prétexte qu’il était socialiste, ont laissé passer une multitude de mesures anti ouvrières qui auraient mérité une réaction. Le résultat, c’est que la situation des travailleurs n’a cessé de se détériorer, les licenciements de se multiplier, les salaires de stagner et, en réalité pour beaucoup, de reculer, pendant que les grandes entreprises réalisaient des profits élevés que les actionnaires capitalistes ont empochés.

Au fil du temps, il devient évident, même pour les travailleurs qui avaient des illusions à l’égard de ce gouvernement, qu’il n’est que l’exécuteur des basses œuvres des grands groupes capitalistes.

La dégradation de la condition ouvrière ne se manifeste pas seulement par le chômage ou par la menace de licenciement qui pèse sur tout le monde, ou par le recul du pouvoir d’achat. Elle se manifeste dans tous les domaines de la vie sociale : dans la transformation en ghettos des quartiers populaires, dans la dégradation des services publics, dans le désespoir de la jeunesse.

Le ras-le-bol qui monte parmi les exploités, ceux qui ont encore du travail comme ceux qui n’en ont plus, a fini par amener une partie des confédérations syndicales à prendre des initiatives depuis la journée de manifestations du 9 mars.

La prochaine échéance est le jeudi 31 mars. Il faut se saisir de l’occasion et donner aux grèves, aux débrayages et aux manifestations une ampleur telle que personne ne puisse ignorer la profondeur du mécontentement du monde du travail.

Le seul objectif possible des manifestations, c’est le retrait pur et simple du projet de loi. Cette exigence est partagée par la grande majorité des travailleurs. Elle a été reprise à son compte par une partie de la jeunesse scolarisée qui appelle également aux manifestations du 31 mars. Et pour cause ! Les jeunes sont conscients que c’est de leur avenir qu’il s’agit.

La réussite de la mobilisation du 31 mars est la seule réponse à la hargne et au mépris du gouvernement à l’égard des travailleurs qui, même lorsqu’il prend les mesures les plus cyniquement anti ouvrières, prétend encore qu’il le fait pour combattre le chômage !

Faire ravaler au gouvernement son arrogance en l’obligeant à retirer son projet de loi, voilà l’objectif immédiat. Au-delà du projet de loi Hollande-El Khomri, il nous faut prendre conscience que la seule façon de stopper l’offensive du grand patronat contre nos conditions d’existence est de montrer la force collective des exploités.

La classe capitaliste tourne à son avantage la crise économique, dont elle est responsable, pour mener contre les travailleurs une guerre féroce afin d’augmenter ses revenus, ses dividendes, sa richesse. Cela l’incite en permanence à s’en prendre à nos salaires, à nos emplois, à nos conditions d’existence. Dans cette guerre, les gouvernements seront toujours à son service, quelle que soit leur étiquette.

Seule notre force collective peut les arrêter. Et cette force, nous l’avons. Car c’est notre travail qui fait tourner toute l’économie. C’est notre travail qui produit les profits, les dividendes extravagants des actionnaires, les revenus confortables des patrons d’entreprise, leurs retraites chapeau, jusqu’aux rémunérations de ces ministres qui se succèdent à la télévision pour nous vendre des lois qui n’ont qu’un seul objectif : rendre les riches toujours plus riches, quitte à ruiner toute la société.

Alors, ayons confiance en notre force collective ! Ayons conscience de la nécessité de nous en servir !