vendredi 27 février 2015

Mulhouse, Argenteuil : chez les Territoriaux, pour la défense des travailleurs, une seule solution, la lutte. Un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine



Mulhouse : les agents territoriaux dans la rue

Jeudi 19 février, près de 400 agents grévistes de la ville et de la communauté d’agglomération de Mulhouse se sont rassemblés près de la mairie. Ils manifestaient leur refus d’accepter de nouveaux sacrifices au nom de la rigueur budgétaire.
Des agents de différents secteurs étaient présents : agents du nettoyage des rues, éboueurs, personnel des écoles, femmes de ménage, agents administratifs. Certains services ont été fermés momentanément, tels les musées, certaines piscines, bibliothèques et accueils périscolaires. Appelé par les syndicats CGT, FO, CFDT et FAFPT, le rassemblement se tenait en même temps qu’une réunion entre la direction et les représentants syndicaux.
Mi-janvier, lors de la cérémonie des vœux du maire aux agents, les discours tenus annonçaient la couleur : suite aux baisses de dotation de l’État aux collectivités territoriales, il était question d’un « tsunami budgétaire », avec 22 millions d’économies à faire.
Fin janvier, lors d’une réunion intitulée Agenda social, l’administration a détaillé aux syndicats les mesures en projet. Le personnel ayant six jours de congés supplémentaires par rapport aux 25 jours réglementaires, elle veut soit les supprimer, soit faire travailler 12 minutes de plus par jour. Les départs en retraite ou pour mutation ne seraient qu’exceptionnellement remplacés. Contrôle accru des horaires, des absences, et poursuite de la réorganisation des services sont aussi au programme.
Ces annonces ont mis en colère de nombreux agents, qui craignent une nouvelle détérioration des conditions de travail. Depuis plusieurs années déjà, les charges de travail n’ont cessé d’augmenter et des départs en retraite n’étaient plus systématiquement remplacés. Pour combler le manque d’effectifs et de moyens, il est question de faire travailler plus, d’accroître la polyvalence et la mobilité, pour redéployer le personnel en fonction des besoins. Ce sont aussi les services publics rendus aux habitants qui risquent d’en souffrir, alors que Mulhouse est une ville populaire, largement frappée par le chômage et la pauvreté.
Comme le gouvernement, le maire UMP de la ville, Rottner, et le président d’agglomération, Bockel (UDI), n’ont d’autre politique que de faire payer la crise aux travailleurs. Face à cette préparation de mauvais coups, les agents territoriaux de Mulhouse ont montré en manifestant qu’ils n’entendaient pas se laisser faire.

jeudi 26 février 2015

De Monte-Carlo à Argenteuil, à n'en pas douter, un monde !




Quand des journalistes s’encanaillent en banlieue.

Ces derniers jours, la radio-télévision RMC s’est commise d’un « sujet » sur le mal-être dans les banlieues. Et pour le faire, elle dit s’être rendu place Salvador Allende à Argenteuil et y avoir interrogé des habitants.
         Sombre voire horrible tableau : ce serait la "ghettoïsation", dont seraient responsables, entre autres, la pauvreté, la précarité, le manque de mixité sociale, et la loi Dalo qui depuis 2008 oblige les préfets à chercher à reloger les mal-logés dans des logements décents.
         Si le « quartier » de l’esplanade Allende n’est pas sans problème, il est loin, très loin de correspondre à la description misérabiliste qui en est faite. Mais quand on veut démontrer ce que l’on veut à tout prix démontrer à l’occasion d’un rapport sur la « mixité sociale », on va où ce n’est pas loin, on prend la première cité, une heure aller-et retour des Champs-Elysées, et le tour est joué.
         C’est vrai qu’à Monte-Carlo, les lunettes sont éduquées à voir tout autre chose : la richesse, les rentiers, les suites luxueuses, mais, c’est vrai, avec, même si elle est différente, là, une véritable absence de « mixité sociale ».

Le député d’Argenteuil est rapidement interviewé dans ce « reportage ». Il est député. Peut-être pourra-t-il nous dire quand sera abrogée la loi Boutin qui a instauré il y a dix ans la généralisation des surloyers, élément d’aggravation du manque de mixité sociale ?

Indemnités des élus à Argenteuil, avenir des centres de santé :la transparence, une nécessité toujours !



En tout cas, notre volonté d’informer, et de le faire correctement.

L’adjoint-au-maire P. Métézeau a mis sur notre blog le commentaire suivant ; « Je suis un lecteur de votre blog. A défaut d'être en accord avec ce que vous écrivez, j'en respecte néanmoins la volonté que vous avez de faire connaitre votre opinion. Par contre, je pense que vous vous êtes laissé abuser par les déclarations d'élus du PS en affirmant une augmentation des indemnités des élus. Cela serait dans la situation actuelle inadmissible et est bien entendu un mensonge honteux qui ne repose sur rien. La seule augmentation qui parait sur la ligne budgétaire est due à l'augmentation des charges sociales et ne se traduit bien entendu par aucun revenu supplémentaire pour les élus municipaux. Je profite de ce message pour vous informer également que la rumeur de fermeture des centres municipaux de santé propagée actuellement par les candidats socialistes est également une rumeur totalement infondée que je démens avec la plus grande fermeté. Je comprends que l'on puisse vouloir combattre la politique que nous menons (et vous ne vous en privez pas...), mais pas mais pas sur des contre-vérités manifestes.
Je vous remercie de bien vouloir en informer vos lecteurs. »
         C’est bien volontiers que nous reproduisons in extenso ce commentaire.
         Trois remarques. La première, si nous prenons acte de ce qui est dit des indemnités des élus, la population aimerait sans doute savoir le contenu de cette « augmentation des charges sociales » qui représente une hausse tout de même substantielle de la « ligne budgétaire ».
         La deuxième. Si nous entendons également une nouvelle fois ce qui est dit de la pérennité des centres municipaux de santé (nous l’avions entendu déjà lors du dernier conseil municipal), nous espérons qu’il ne leur arrivera pas ce qui est arrivé à la Maison des femmes : des centres municipaux de santé existant toujours, mais vidé progressivement de leurs activités essentielles. Nous ne disons pas que c’est cela que la municipalité fera, nous réaffirmons nos espérances.
         Pour finir, nous croyons que M. Métézeau peut nous concéder le sérieux de nos informations puisqu’il n’a finalement, et de temps en temps que bien peu de reproches à nous faire sur les informations que nous donnons. Bien évidemment, leur interprétation relève des opinions de chacun.