La
seule cohérence de Valls, c’est la défense des intérêts patronaux
Son premier gouvernement n’aura
pas duré six mois avant que Valls n’en présente un nouveau. Débarrassé de ceux
qui faisaient mine de le contester, muni d’un banquier millionnaire au poste de
ministre de l’Économie, ce gouvernement vise à afficher encore un peu plus de
cohérence… dans la défense des intérêts du patronat.
Valls
et Hollande déclarent que quoi qu’il arrive ils poursuivront leur politique et
qu’ils iront même « plus vite et plus loin ». Mais pour faire
quoi ? Et pour réussir quoi ?
La
crise dont Hollande, Valls et les ministres successifs nous annonçaient la fin
est toujours là. La courbe du chômage dont ils nous annonçaient
« l’inversion » va toujours dans le même sens. Cela ne les empêche
pas de dire que leur priorité absolue serait la lutte contre le chômage et pour
la création d’emplois. C’est une très mauvaise plaisanterie.
Quand
on lui parle de créer des emplois, le patronat répond que d’abord il faut la
croissance de l’économie et que pour cela il faut lui faciliter la tâche. Il
veut qu’on lui facilite les licenciements, qu’on allège ses impôts et ses
obligations. Les gouvernements lui obéissent et puisent même dans les caisses
de l’État pour le subventionner, comme le font Valls et Hollande avec leur
« pacte de responsabilité ». Ils lui versent des dizaines de
milliards, et c’est autant d’argent qui manque pour les dépenses utiles à tous,
du logement aux transports et de la santé à l’éducation.
Évidemment,
la seule croissance que cela apporte est celle des bénéfices du grand patronat.
Mais, en fait, c’est bien celle-là qu’il demande et la seule qui l’intéresse.
Peu lui importe de créer des emplois, au contraire le chômage élevé est une
opportunité dont il profite pour faire du chantage à l’embauche, pour imposer
bas salaires et précarité… et pour réclamer encore plus de mesures en sa
faveur.
Tout
cela est une monstrueuse imposture. Mais ce que veulent Hollande et Valls,
c’est d’abord convaincre le patronat qu’il peut compter sur eux pour la
poursuivre. Le remaniement gouvernemental et les coups de menton de Valls sont
aussi là pour le lui démontrer. Valls a ainsi pu aller à l’université d’été du
Medef déclarer qu’il « aime l’entreprise », autrement dit les
patrons, et se faire applaudir.
En
appelant à soutenir cette politique entièrement destinée à la satisfaction du
patronat, Hollande et Valls se moquent ouvertement des travailleurs. D’après
eux, ceux-ci devraient accepter les licenciements et les fermetures
d’entreprises pour les uns, l’augmentation des horaires et des cadences de
travail pour les autres, la diminution des droits pour tous, sous prétexte
d’aider l’économie à repartir !
En
fait, Hollande et Valls savent très bien qu’eux et le Parti socialiste vont
continuer à se discréditer auprès de leur électorat. Mais ils sont prêts à le
faire jusqu’au bout pour satisfaire le patronat.
De son
côté, la fraction du Parti socialiste qui a été écartée du gouvernement, autour
de Montebourg et de ceux qui se nomment les « frondeurs », est
maintenant sur la réserve. Elle sait elle aussi que le gouvernement va
continuer à subir un discrédit, mais espère éviter d’en être touchée. Elle
voudrait même pouvoir prétendre d’ici un an ou deux, à l’approche de prochaines
élections, qu’elle aurait eu une autre politique à défendre, qui aurait mieux marché.
Mais laquelle ?