mardi 22 octobre 2013

Inspection du travail en danger

Les inspecteurs du travail sont appelés à faire grève aujourd’hui contre une réforme qui aura des conséquences néfastes sur le contrôle effectué par l’Inspection du Travail.

     Ainsi, cette réforme provoquera non seulement un bouleversement pour le personnel mais une dégradation pour la protection des salariés, par la remise en cause de l’indépendance du corps des inspecteurs. Il est prévu de transformer les missions avec moins de contrôle dans les entreprises, notamment les très  petites. La réforme désorganisera le maillage territorial des Inspections. 

Travail du dimanche : l’offensive continue

Profitant de la consultation ouverte par le gouvernement sur le travail du dimanche, Guillaume Pepy, le président de la SNCF, demande des dérogations pour qu’un certain nombre de gares puissent dorénavant ouvrir tous leurs commerces le dimanche…sous prétexte que cette pratique existe déjà dans les aéroports.
       Après les grands magasins de bricolage, la direction de la SNCF profite aujourd’hui de la brèche ouverte pour remettre en question le repos dominical dans les gares, mais demain ce sera encore d’autres catégories à qui on pourra imposer de nouvelles concessions.

Derrière cette question du travail du dimanche, c’est en fait tous les travailleurs qui sont menacés.

Conseil municipal d'Argenteuil d'hier au soir: les interventions des élus Lutte Ouvrière. UN compte-rendu-commentaire suivra..

Point 8. Création de dix emplois d’avenir

Il nous est proposé le recrutement par la commune de dix jeunes en « emplois d’avenir ». Nous voterons ce recrutement. Dix jeunes de plus au travail, c’est toujours ça. Mais nous tenons à accompagner notre vote du commentaire suivant.
       Dix emplois d’avenir pour une ville de 100 000 habitants comme la nôtre, c’est très peu. Et on est très loin des 100 000 emplois d’avenir destinés aux jeunes sortis sans diplôme du système scolaire promis par Fr. Hollande en 2012. Ils sont 120 000 dans ce cas chaque année.
      Le taux de chômage chez ces jeunes, dans les quatre années suivant la fin de leurs études, dépasse 45 %, alors qu'il est de 19 % en moyenne pour les jeunes sortis de formation depuis quatre ans. Au total, en 2011, 500 000 jeunes de 16 à 25 ans n'avaient pas d'emploi et étaient sans formation.
      Les conditions de recrutement de ces emplois d’avenir pour des jeunes sans qualification imposent qu’ils doivent pouvoir bénéficier d’une formation, d’un projet, d’un tuteur. On comprend dans ces conditions les difficultés pour les communes à recruter et pour la nôtre, à ne réaliser que dix de ces embauches.
       Combien de ces contrats dits « aidés » n’ont débouché sur rien depuis des années, sinon sur le chômage au terme des trois ans, sans tutorat, sans projet, sans formation. Celui risque d’être le cas pour ces contrats d’avenir. Nous espérons que ce ne sera pas le cas pour ces dix jeunes et qu’ils seront finalement embauchés s’ils le souhaitent.
      Plus généralement, il s’agit de donner à tous les jeunes un véritable emploi et un véritable avenir. Et sur ce plan, c’est à l’échelle de l’Etat que les choses peuvent être résolues.

Point 13. Participation de la Ville au financement d’actions éducatives portées par l’Association de la Fondation Etudiante pour la Ville

Il s’agit de contribuer financièrement au travail de l’Association de la Fondation Etudiante pour la Ville en renouvelant le partenariat entre celle-ci et la commune et en attribuant une subvention de 7500 euros pour aider à l’action de trois volontaires civils. Cette action vise à « lutter contre l’échec scolaire » et à la prise en charge d’élèves exclus temporairement ou définitivement de  leur établissement. Mais elle ne sera qu’une goutte d’eau dans la mer de l’échec scolaire, même si l’on tient compte  d’autres initiatives et projets comme ceux dit « CLASS », évoqués dans une autre délibération de l’ordre du jour, eux aussi insuffisants.
      L’échec scolaire est un fléau qui ronge la jeunesse et la société. La « violence scolaire » entraîne des conseils de discipline débouchant sur des exclusions temporaires ou définitives qui elles-mêmes contribuent à cet échec scolaire.

      Mais je voudrais à propos de cette délibération, que nous voterons, dénoncer des situations dans notre commune, en lien direct avec cet échec et cette violence scolaires et qui ont marqué ce début d’année scolaire.
      Deux faits relèvent de la décision du conseil général du 95 dont deux membres sont ici présents en tant que conseillers municipaux.
      La liquidation de cinq antennes de centre d’information et d’orientation (CIO), dont celle d’Argenteuil, est inadmissible. L’orientation et l’information scolaires offertes dans ces centres sont des nécessités, en particulier pour les milieux les plus défavorisés. Le conseil général doit revenir sur sa décision de couper les vivres au-delà du 31 décembre 2013 à ces cinq CIO en supprimant les crédits de fonctionnement qu’il leur allouait.
      Autre chose. L’imprévoyance devant la hausse programmée des effectifs du collège Camus au Val Notre Dame risque de déboucher, via une recomposition de la carte scolaire du recrutement des élèves, sur une hausse significative du nombre d’élèves des collèges Jean-Jacques Rousseau, Eugénie Cotton et Claude Monnet, qui n’ont pas besoin de cela pour faire face à des difficultés connues importantes.
     Je terminerai par la hausse inadmissible des effectifs par classe dans des lycées de la Ville pourtant considérés toujours comme relevant de l’ « éducation » dite « prioritaire ». Voir la situation scandaleuse du lycée Georges Braque, établissement difficile, qui en quelques années, a vu ses effectifs passer de 25 à 31-32 élèves par classe, avec les conséquences négatives que l’on imagine.
       

Point 57. Modification du tableau des effectifs


Il est difficile d’analyser un tel tableau. Mais on peut s’interroger, voire s’inquiéter, en lisant les éléments concernant les auxiliaires de puériculture de 1ère classe et en constatant l’écart entre les postes pourvus comparés aux postes budgétés : 52 pourvus face aux 77 budgétés pour cette catégorie d’agents. Mais je voudrais surtout parler des inquiétudes récurrentes, exprimées ces dernières semaines lors des assemblées générales du personnel auxquelles j’ai assisté : le manque d’effectifs des Asem, des asel et du personnel de l’animation. Les effectifs du personnel ne suivent pas l’augmentation du nombre d’enfants accueillis. Cette situation participe à la hausse des arrêts maladie que l’on observe parmi les agents pressés de toute part. Il faut des effectifs supplémentaires. Il faut résoudre les problèmes des agents Asem, Asel, et du secteur de l’animation. Si des « groupes de travail » vont reprendre leur activité sur ces questions, les personnels attendent toujours des mesures concrètes. (Nous nous sommes abstenus sur cette délibération, en particulier, car ce tableau doit etre transmis au préalable aux représentants du personnel, ce qui, selon eux, n'a pas été le cas, une nouvelle fois).

lundi 21 octobre 2013

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière de ce lundi 21.10.13.

« Travailleurs de tous les pays, unissez-vous » - Karl Marx

Après la polémique déclenchée par Valls sur les Roms, après le drame des migrants noyés au large de Lampedusa, l’expulsion de Léonarda et la proposition honteuse de Hollande lui proposant de revenir faire ses études en France, seule, ont relancé le débat sur les frontières et l’immigration.
     Le Pen crie au laxisme et dénonce une fois de plus « les pompes aspirantes de l’immigration  ». Copé se convertit aux thèses les plus extrémistes du FN en proposant de revoir l’aide médicale d’État, le RSA et le droit du sol. Les deux reprochent au gouvernement de ne pas être assez dur contre les immigrés alors que la politique d’immigration des socialistes n’a rien à envier à celle de Sarkozy.
     Valls se vante même du record des reconduites à la frontière battu en 2012. Combien de Léonarda ou de Khatchik dont la scolarité et l’intégration sont brutalement interrompues ? Combien de familles renvoyées dans un pays où elles sont indésirables ?
     Le Pen est spécialiste pour opposer une misère à une autre, pour monter les pauvres contre de plus pauvres. Mais tous l’approuvent en disant « qu’on ne peut pas ajouter de la misère à la misère ». Comme si la misère des chômeurs et des travailleurs venait de la misère des plus pauvres !
     Il ne s’agit pas de partager la misère et encore moins de choisir entre deux misères. La misère, il faut la combattre en allant chercher l’argent dans les poches des exploiteurs.
     Il suffit d’aller dans les beaux quartiers où vivent les familles bourgeoises, les Arnault, Bettencourt, Peugeot pour se rendre compte qu’il y a de l’argent. L’année dernière, tous ces gens-là ont arrondi leur fortune de 30 milliards. Mais s’ils ont fait 30 milliards de plus, en pleine crise, c’est qu’ils ont appauvri d’autant les classes populaires.
     Ceux qui veulent fermer les frontières et empêcher les travailleurs immigrés de circuler le font tantôt au nom de la crise, tantôt parce qu’il y a trop de chômeurs. Mais qui a plongé l’économie mondiale dans la crise si ce n’est les financiers ? Qui sont les responsables du chômage si ce n’est les licencieurs ?
     Certains accusent les immigrés d’occuper des logements qui manqueraient à des Français. Mais sans eux, les millions de logements HLM n’auraient jamais vu le jour, les routes n’auraient pas été construites, les usines n’auraient pas pu tourner. Et c’est encore le cas aujourd’hui.
     Ce sont les capitalistes de la finance et de l’industrie et leur rapacité qui plongent de plus en plus de travailleurs dans la misère et le chômage ici. Et ils en font autant à l’échelle du monde, car pour eux, il n’y a pas de frontières qui tiennent.
      Après avoir pillé les pays pauvres au temps de la colonisation et les avoir condamnés au sous-développement, les groupes capitalistes continuent de les exploiter et de les vider de leur sang. Si des centaines de milliers de pauvres ne voient plus d’autre solution que de tenter de passer clandestinement les frontières au péril de leur vie, c’est qu’ils ne peuvent plus vivre dans leurs pays.
     « Les travailleurs n’ont pas de patrie », disait Marx, tant il est vrai que le sort que le capitalisme réserve aux prolétaires est d’aller là où il y a du travail. Tant il est vrai que rien ne leur sera jamais donné, jamais assuré, pas même le droit de se faire exploiter dans le pays où ils sont nés !
     La vie de beaucoup de travailleurs est celle de perpétuels nomades. Pour certains, il s’agit de faire quelques dizaines de kilomètres pour changer d’usine et de ville. Mais d’autres sont forcés de faire des milliers de kilomètres, de changer de continent, de langue et d’abandonner leurs attaches.
       Aujourd’hui, des jeunes Français diplômés tentent une carrière à l’étranger, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, à Singapour. Personne ne leur conteste ce droit. Il n’y a aucune raison d’en priver les autres travailleurs. Quels que soient sa nationalité, son origine ou ses papiers, tout travailleur doit être libre de circuler et de s’installer où il le souhaite.
     Le mouvement ouvrier conscient s’est toujours affronté à tous ceux qui voulaient opposer les travailleurs les uns aux autres pour les détourner du combat à mener contre les exploiteurs. La solidarité de classe et l’internationalisme doivent constituer les valeurs de la classe ouvrière
        « Non aux expulsions », « régularisation de tous les travailleurs » font partie de ses revendications. Elles participent de la conscience des travailleurs de se considérer comme un tout et d’avoir à mener un combat commun pour se libérer et libérer toute la société de l’oppression et de la misère.

        Le capitalisme a réalisé le brassage des travailleurs du monde entier. Il les a soudés dans un sort commun. Il faut que leur lutte pour s’émanciper devienne commune !


A faire circuler.

Hôpital malade d’une société capitaliste

A l’entrée de l’hôpital d’Argenteuil, un calicot proclame : « Des soins de qualité et proches du patient ».
     Belle formule.
      Mais la réalité prend une allure moins souriante : non remplacement, manque d’effectifs, emplois précaires. Non seulement, cette situation entraîne un surcroît de travail, mais beaucoup de frustrations parmi le personnel qui voudrait que les soins soient toujours de qualité et être « proches du patient ».
     Pour la direction, les années qui viennent seront encore plus difficiles à cause d’un déficit qui ne va pas cesser de grandir.
     Alors demander encore davantage au personnel ? Accepter que les conditions d’accueil des malades se détériorent encore plus ?
    Non et non !

     Dans un pays riches comme le nôtre, il y a les richesses qui permettent un hôpital de très grande qualité. A condition, de récupérer l’argent là où il est : comme le dit un mot d’ordre : « dans les caisses du patronat ! »