vendredi 8 novembre 2024

États-Unis : après la victoire de Trump et des républicains

États-Unis : après la victoire de Trump et des républicains

Publié le 06/11/2024

Le 5 novembre, Trump a remporté nettement l’élection présidentielle et les républicains semblent également en mesure de l’emporter dans les deux Chambres du Congrès. L’administration Biden-Harris et les démocrates sont sanctionnés.

En 2020, Trump avait déjà une base électorale importante, avec 74 millions de voix, soit 12 millions de plus qu’en 2016. Les États- Unis comptent tout un électorat réactionnaire, pro-capitaliste et anticommuniste, parfois religieux, parfois raciste, ou un peu de tout cela à la fois. Cette fois-ci, Trump a élargi sa base, en gagnant non seulement la bataille du collège électoral, c’est-à-dire les grands électeurs, mais aussi celle du « vote populaire », avec peut-être 80 millions de suffrages. Il a sans doute bénéficié du bilan désastreux de l’administration Biden-Harris.

Si les plus riches ont beaucoup gagné ces dernières années, de nombreux Américains, en particulier dans les classes populaires, ont vu leur niveau de vie se dégrader, avec une inflation de 25 % en quatre ans et des salaires qui n’ont pas suivi. Des millions de personnes ont perdu leur travail et ont dû prendre deux, voire trois emplois précaires et mal payés. Dans les classes populaires, certains, faute de pouvoir payer un vrai logement, vivent dans une caravane, voire dans leur voiture. Des personnes âgées en sont réduites à distribuer des catalogues ou à dépendre de l’aide alimentaire. Certains travailleurs, désorientés, se sont donc rabattus sur Trump, pourtant leur ennemi patenté. L’absence d’un parti représentant leurs intérêts se fait sentir.

Le discours anti-migrants de Trump, y compris ses saillies les plus ordurières et les plus racistes, a sans doute aussi payé. Les États-Unis sont un pays d’immigration, et en même temps le racisme est au cœur de leur histoire : l’esclavage, la ségrégation, les mouvements anti-immigrés au 19e siècle ou encore l’internement des Japonais-Américains pendant la Deuxième Guerre mondiale, l’ont marquée. Aujourd’hui, alors que la condition des classes populaires se dégrade et que s’exprime la peur d’un certain déclassement, les Haïtiens ou les Sud-Américains deviennent parfois des boucs émissaires.

Trump, une rupture politique ?

Trump s’est engagé dans ses discours à entreprendre la plus grande campagne d’expulsions de migrants de l’histoire du pays. Si la construction de frontières étanches, au sud et même au nord du pays, est illusoire et participe de la démagogie du milliardaire, la politique migratoire sera probablement durcie. Cependant, les États- Unis comptent quelque 45 millions d’étrangers, qui ne seront évidemment pas tous renvoyés. Dans de nombreux secteurs de l’économie, comme le bâtiment, les travaux publics, l’industrie agro-alimentaire, l’agriculture, le nettoyage ou la sécurité, le patronat a besoin des travailleurs immigrés. En revanche, une politique plus dure dégradera encore leur situation, et risque d’encourager le racisme au quotidien et les violences de la police et des milices qui patrouillent déjà à la frontière mexicaine.

Le droit à l’avortement a reculé en 2022, avec l’arrêt de la Cour suprême qui a autorisé les États à interdire l’IVG. Depuis, quatorze États républicains ont interdit l’avortement, et trois autres États l’ont interdit après les six premières semaines de grossesse, et Kamala Harris avait fait du droit à l’IVG un argument de campagne. Dans dix États, des référendums étaient organisés pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution de l’État, et dans sept cas sur dix, une majorité d’électeurs ont voté en ce sens.

Dans la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine, les dirigeants européens, qui ne sont pas avares de déclarations belliqueuses mais ont compté sur les États-Unis pour mettre la main à la poche, craignent que Trump impose à Zelenski un règlement négocié. Mais, malgré l’imprévisibilité de Trump et ses discours isolationnistes, les États-Unis ne cesseront évidemment pas de soutenir militairement leurs alliés et leurs pions. L’impérialisme américain ne peut renoncer à défendre ses intérêts, notamment face à la Chine dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est. En outre, le militarisme fait tourner l’industrie de défense américaine, que Trump et les républicains soutiennent ardemment.

Au Moyen-Orient, Trump est un soutien inconditionnel d’Israël, mais Kamala Harris l’a été à sa manière avec Biden, et pendant la campagne elle a réaffirmé son soutien à la guerre d’Israël contre les Palestiniens, les Libanais et peut-être demain l’Iran. Il est d’ailleurs notable que, par exemple dans le Michigan, de nombreux Arabes américains, parfois originaires du Liban ou de Palestine, ont refusé de voter pour elle, malgré leur détestation de Trump.

Et maintenant ?

Les milieux d’affaires ont l’habitude de l’alternance, et certains capitalistes financent les deux candidats, ou se sont gardés de tout soutien, à l’instar de Mark Zuckerberg (Meta) ou Jeff Bezos (Amazon). Au cours de la campagne, Harris a recueilli plus de fonds que son rival, sans doute parce qu’elle incarnait une forme de stabilité. Mais le milliardaire Trump était soutenu par de nombreux capitalistes, à commencer par Elon Musk. Le patron mégalomane de Tesla, X et SpaceX, qui a fait campagne pour Trump, est bien ingrat : sa fortune, qui atteignait déjà 25 milliards de dollars en 2020, a été multipliée par dix sous Biden. Et puis, Trump a déjà été au pouvoir, et les capitalistes savent que leurs intérêts seront bien défendus.

Il est possible que le succès de Trump se traduise par un racisme plus décomplexé, divisant les travailleurs encore plus qu’ils ne l’étaient, en fonction de la couleur de leur peau, de leur nationalité, ou encore de leur date d’arrivée dans le pays, de nombreux immigrants plus ou moins anciens ayant même voté pour Trump. Une victoire de Harris n’y aurait pas forcément changé grand-chose, mais le fait qu’un homme qui compare les migrants à des animaux obtienne 80 millions de voix est un problème pour la classe ouvrière. Ces dernières années, elle n’a guère été présente politiquement. Les grèves dans l’automobile ou plus récemment chez Boeing, certes dispersées et menées par des directions syndicales bureaucratiques, ont néanmoins montré que les travailleurs américains peuvent se battre pour leurs intérêts, au moins sur le terrain économique. C’est là que réside le seul espoir, pour l’ensemble des classes populaires, de voir s’ouvrir d’autres perspectives politiques que cette éternelle alternance entre deux représentants de leurs exploiteurs.

                                                 Michel Bondelet (Lutte ouvrière n°2936)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Aujourd’hui vendredi 8 octobre, de 15 h.45 à 16 h.30 marché du Val-Nord.

Et de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour Babou » ;

Samedi 9 novembre : de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;

-de 10 h.30 à midi, centre Cl de la cité Joliot-Curie ;

-de 11 h. à 11 h.45 devant Auchan au Val-Sud,

-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.

Dimanche 10 novembre, de 10 h. à 10 h. 40 devant l’Intermarché du Centre,

Et de 10 h.45 à 11 h.45 marché Héloïse

Lundi 11 novembre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

 

Réservez votre place pour notre banquet local du samedi 25 janvier 2025 prochain à L’Atrium. Le prix : 17 euros, 8 euros pour les enfants de moins de 14 ans.

 

Élections aux États-Unis : Les résultats du Working Class Party

Les résultats du Working Class Party

Publié le 06/11/2024

Le Working Class Party défendait dans ces élections un programme de lutte pour la classe ouvrière américaine. Soutenu par l’organisation trotskyste The Spark, il présentait des candidats dans trois États, dont voici les résultats partiels, dans l’attente des résultats définitifs. En Californie, Juan Rey, mécanicien dans les transports urbains de Los Angeles, candidat à la Chambre des Représentants des États-Unis dans le district 37, obtiendrait 21,5% (29707 voix) face à une candidate démocrate.

Dans l’Illinois, dans un district de Chicago, Ed Hershey, enseignant et candidat à la Chambre des Représentants des États-Unis, obtient 5% des voix.

Dans le Michigan, sept candidats se présentaient à la Chambre des représentants des États-Unis. Liz Hakola (district 1) obtient 1,8% des voix, Louis Palus (district 3) 1,4%, Kathy Goodwin (district 8) 2%, Jim Walkowicz (district 9) 2,6%; Andrea L. Kirby (district 10) 2,7%; Gary Walkowicz (district 12) 2,3%.

Mary Anne Hering était candidate au poste de secrétaire à l’Éducation du Michigan. Elle obtient environ 2,1% des voix, soit environ 60 000. Six autres militants étaient candidats à des postes au sein de la Chambre des représentants de l’État.

La présence du Working Class Party est évidemment très limitée face aux dimensions des États-Unis, et ses résultats aussi. Cependant, c’est la démonstration qu’il est possible, dans la citadelle de l’impérialisme, de défendre une politique pour la classe ouvrière, contre les capitalistes et contre la sale politique de l’État américain.

                                                          M. B. (Lutte ouvrière n°2936)

 

Michelin : non aux licenciements !

Face à leur guerre sociale, la seule réponse : la grève !

 

 

La direction de Michelin a annoncé la fermeture de deux usines, celles de Cholet et de Vannes. Plus de 1 250 travailleurs seront ainsi licenciés. La direction se justifie par la baisse des ventes automobiles pour faire accepter les sacrifices aux travailleurs. C’est du baratin : les caisses du groupe sont archipleines. En 2023, Michelin a fait un bénéfice record de 3,6 milliards d'euros et les actionnaires en veulent encore plus.

         Les travailleurs de Cholet ont décidé d'entamer la grève. Ils ont raison ! Souhaitons qu’ils soient rejoints par ceux des autres usines Michelin et par tout le secteur automobile, constructeurs comme sous-traitants, dont les patrons mènent la guerre aux travailleurs.