Argenteuil, fonctionnement des marchés forains, l’enquête se poursuit…

« Circulez, il n’y a rien à voir ». Justement si !

 

 

En octobre 2023, une mission d’information et d’évaluation (MIE) était décidée par le conseil municipal. Il s’agissait d’y voir plus clair dans ce qui se passe au marché Héloïse et l’activité de l’entreprise bénéficiaire d’une délégation de service public. Cette mission a rendu ses conclusions si l’on peut dire lors du dernier conseil municipal d’octobre. Pour résumer : « Circulez, il n’y a rien à voir ».

         Nous avons déjà commenté cette affaire à plusieurs reprises. Mais un article du 3 novembre du Parisien du journaliste de ce quotidien en charge d’Argenteuil donne des indications à notre sens très révélatrices et qui posent question. Pour le moins.

         Extraits qui se suffisent à eux-mêmes (Xavier Morin : conseiller municipal d’opposition, Générations) :

         1.« …Plusieurs commerçants nous avaient expliqué comment ils devaient donner entre 30 et 50 euros, en plus de ce qu’ils devaient aux placiers, pour éviter tout ennui… Xavier Morin a pu constater que ces paiements… ne donnaient lieu à aucun rendu de monnaie. « Des commerçants m’ont indiqué, oralement, que c’était une pratique courante, comme une sorte de pourboire obligatoire pour être bien traité », indique-t-il.

Réponse du délégataire : «… À des moments très spécifiques de l’encaissement des droits de place, il peut arriver que le placier rende la monnaie dans un temps différent de l’encaissement, car il ne dispose pas de petite monnaie au début de chaque séance », indique le cabinet du maire. » Ouais.

2. « La société Mandon chercherait-elle à minimiser le nombre de commerçants présents officiellement sur le marché Héloïse, le plus gros de la commune ? Xavier Morin observe que le rapport 2022 du délégataire fait état de 243 commerçants abonnés cette année-là, alors que la liste produite cinq pages plus loin ne comporte que… 154 noms…

« Il s’agit vraisemblablement d’une coquille ou d’une erreur de lecture entre les deux tableaux », répond la mairie, sans préciser quel est le bon chiffre. La municipalité n’a pas été en mesure d’expliquer comment elle contrôlait le nombre de commerçants présents au marché Héloïse … »’

3.Cela fait longtemps que des commerçants suspectent la société Mandon de surfacturer le coût des fluides, en particulier l’eau. Les documents présentés à la MIE confirment ces soupçons. Dans son rapport 2022, la société Mandon écrit que le marché Héloïse a consommé 7 528 m3. Pourtant, les factures de Veolia entre novembre 2021 et novembre 2022 ne totalisent que 4 120 m3. La mairie n’apporte pas d’explication sur cet écart et renvoie vers son délégataire.

Ces factures totalisent 18 575,23 euros. Selon nos informations, la consommation d’eau a été facturée aux commerçants 0,36 euro par mètre linéaire en 2022. Selon le contrat de délégation de service public, le marché Héloïse totalise 2 989 m linéaires. La société Mandon prétend dans son rapport 2022 que ce marché a été occupé en moyenne à 55 % les vendredis et à 95 % les dimanches. En prenant en compte ces chiffres, les commerçants du marché Héloïse auraient donc payé presque 84 000 euros d’eau en 2022, sans compter la TVA. Plus de quatre fois ce qui a été facturé TTC par Veolia. Là encore, la mairie ne donne aucune explication. »

         Certes, tout cela est un peu long, mais c’est tellement éloquent. En tout cas merci en l’occurrence au Parisien et au conseiller municipal pour sa curiosité toute légitime. DM

 

La vidéo de l’éditorial de Nathalie Arthaud : Noyés par des dirigeants assassins

Travailleurs sans papiers : Démantèlement du piquet de Chronopost à Alfortville par la police

 

Contre le coup de force, ce soir à 16 heures à leur côté

 

Jeudi 31 octobre au matin, une opération policière a été déclenchée pour évacuer par surprise le piquet des travailleurs sans-papiers en lutte devant Chronopost à Alfortville.

         L'arrêté municipal daté du 28 octobre demandant leur départ a été affiché par la police en même temps que l'évacuation ! Plusieurs, parmi ceux qui étaient partis au travail plus tôt, n’ont pas pu récupérer leurs effets personnels, y compris les documents pour leur régularisation, leur passeport et leur argent. Les occupants du piquet ont été repoussés par la police, qui les a tenus à distance pendant que les engins de destruction étaient en action pour broyer et benner les tentes et abris.

         Voilà  la politique de coup de force de l'État, qui refuse de régulariser les travailleurs sans-papiers, présente les migrants comme des ennemis et  leur oppose la répression policière. Depuis 35 mois de lutte, ils n’ont eu comme réponse qu'un mépris anti-ouvrier et raciste, qui vient de franchir un cran de plus avec le nouveau ministre de l'Intérieur Retailleau.

         Une manifestation de protestation est organisée vendredi 8 novembre à 16h depuis l'agence Chronopost (rue Warnier à Alfortville) vers la préfecture du Val-de-Marne à Créteil.

Auchan : 2 400 postes supprimés

 

Famille Mulliez et ses milliards : de quoi faire pour les travailleurs

 

 

Auchan veut se débarrasser de 2 400 travailleurs dans sa branche française. La direction du groupe justifie cette saignée par la perte de 4 points de part de marché ces douze dernières années, ce qui laisse tout de même un chiffre d’affaires de plus de 16 milliards d’euros pour ses magasins en France, en 2023.

         Quant aux propriétaires d’Auchan, la famille Mulliez, ils figurent parmi les dix plus grandes fortunes du pays, avec un patrimoine estimé à vingt milliards d’euros. Il y a donc, dans les caisses du groupe et de cette grande famille capitaliste, largement de quoi conserver les emplois et même augmenter les salaires.