lundi 7 octobre 2024

Migrants : La politique du bouc émissaire

 

Pour Retailleau et cie, rester dans la course à la démagogie raciste

 


Le ministre de l’Intérieur Retailleau a indiqué vouloir prolonger la durée de rétention administrative pour les migrants en situation irrégulière de 90 à 210 jours.

         Surfant sur la vague raciste lancée par l’extrême droite après le meurtre d’une étudiante par un étranger sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, Retailleau et Barnier stigmatisent tous les migrants. Pourtant, sans eux, bien des pans de l’économie ne fonctionneraient pas. De plus, cette mesure n’arrêterait pas les violences faites aux femmes, qui sont souvent le fait de l’entourage.

         Mais il s’agit pour les ministres en concurrence avec l’extrême droite de rester dans la course à la démagogie raciste.

Arrêts de travail : à qui la faute ?

Dégradation de la condition ouvrière, un seul responsable : le patronat

 

 

La direction de la Caisse d’assurance maladie annonce que le coût des arrêts de travail est en hausse importante : au premier semestre les arrêts de plus de trois mois ont augmenté de 9,5 % et les arrêts par accident de travail de 11,3 %.

         Évidemment ces hauts fonctionnaires envisagent d’augmenter la part des assurances privées dans l’indemnisation ou le nombre de jours de carence… En bout de course ce sont les travailleurs qui paieraient.

         Pourtant si les arrêts et accidents de travail augmentent c’est bien parce que le travail est de plus en plus dur et intenable. Et en plus, les travailleurs doivent travailler deux ans de plus jusqu’à 64 ans. La responsabilité revient entièrement au patronat, c’est donc à lui de combler les trous de la Sécu.

 

Martinique : contre la vie chère et pour la hausse des salaires

Martinique : contre la vie chère et pour la hausse des salaires

Publié le 02/10/2024

En Martinique, les manifestations contre la vie chère continuent. Mardi 1eroctobre plusieurs organisations syndicales appelaient leurs adhérents à se mobiliser contre la vie chère, mais aussi pour des augmentations de salaire dans le privé et le public, pour la hausse des minima sociaux et des allocations.

 

 

Les revendications concernent aussi le retrait de la réforme des retraites, ainsi que la rénovation et le financement des services publics, notamment l’école ou l’hôpital. La CGTM avait appelé à une grève reconductible depuis le 26septembre.

Ce jour-là, malgré une pluie battante, une manifestation regroupant environ 600 personnes a eu lieu dans les rues de Fort-de-France avec la participation de représentants de plusieurs secteurs, tels ceux de la santé, des agents municipaux, de salariés du commerce, des ouvriers agricoles, de l’EDF, mais aussi de La Poste, de la Deal, de la métallurgie, du bâtiment, ou de l’Éducation nationale. Le lendemain, il y eut encore un regroupement de près de 200 personnes et une partie d’entre elles sont allées à la rencontre des travailleurs de la zone commerciale de la Jambette. Distribuant des tracts tout en lançant leurs slogans, ils ont appelé salariés et acheteurs à se joindre à la mobilisation contre la vie chère, initiée par l’association RPprac (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes).

À son appel, depuis un mois, des manifestations ont réuni des centaines de personnes, souvent venues des quartiers populaires, mais aussi des salariés, des jeunes, des femmes au foyer, excédés par les augmentations importantes des produits alimentaires. Ils exigeaient des pouvoirs publics et des propriétaires de grandes surfaces un alignement des prix sur ceux pratiqués en France hexagonale. Ils ont ainsi procédé à des blocages de ces grandes surfaces, appartenant pour la plupart aux gros possédants békés de l’île, telles les enseignes Carrefour du groupe Bernard Hayot à Fort-de-France, au Robert, à Ducos. Les manifestants ont dû souvent faire face aux forces de police, réquisitionnées pour protéger les biens des gros Békés.

Après deux ou trois jours de scènes de débordements de jeunes en colère à l’entrée de Fort-de-France du 16 au 18septembre, le préfet, la collectivité territoriale de Martinique (CTM) ainsi que les représentants de la grande distribution et ceux du transporteur CMA CGM, ont entamé des discussions pour aboutir à la baisse des prix. Pour l’heure, la CTM se dit prête à supprimer la taxe d’octroi de mer sur 5 000 produits de première nécessité en faisant une péréquation avec d’autres produits de consommation moins courante. Cette proposition sera faite aux élus lors de l’assemblée plénière du 3octobre de lAssemblée. Les maires, dont les budgets sont abondés par le versement de cette taxe, demandent des garanties de compensation.

Le préfet, quant à lui, est allé prendre ses directives auprès du Premier ministre Michel Barnier. Il est question d’une baisse de la TVA sur les mêmes catégories de produits, ainsi que d’une aide à la continuité territoriale, telle que pratiquée avec la Corse, pour compenser les frais de transport.

Mais tout ce beau monde continue de demander aux gros possédants de la grande distribution et à ceux du transporteur CMA CGM de « bien vouloir faire un effort », alors que ceux-ci annoncent qu’ils y sont prêts, mais à la hauteur de ce que fera l’État. Autant dire qu’ils n’entendent pas écorner leurs profits. Les uns et les autres parlent de trouver une solution pour la prochaine séance de négociation, fixée au 7octobre.

En attendant, les mobilisations ne faiblissent pas. Et c’est tant mieux ! Seule une mobilisation encore plus importante réunissant tous les salariés et le reste de la population pourra réellement faire ravaler leur morgue à ceux qui depuis des années se sucrent sur leur dos.

                                                            Marianne Tibus (Lutte ouvrière n°2931)