Jeux
Olympiques : l’envers du décor
Publié le 21/08/2024
Le gouvernement ainsi que la
présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse se sont félicités de
l’offre de transports pendant les Jeux Olympiques.
Et en effet, pour une fois, les
trains, les bus et les métros n’étaient pas bondés et étaient même ponctuels et
réguliers.
Le revers de la médaille, ce sont
les travailleurs qui l’ont payé, au sens où le coût du transport a fortement
augmenté. Certes, de nombreux travailleurs ont anticipé et ont acheté des
tickets de métro à l’avance quand ils le pouvaient. Pour les autres, l’addition
a été salée, puisque le ticket de métro à l’unité se vendait 4 euros et
même 5 euros dans les bus, d’autant que le forfait Navigo semaine a tout
bonnement été supprimé. Et les tarifs n’ont pas baissé entre les Jeux
Olympiques et Paralympiques alors que la fréquence des bus et des métros a
considérablement diminué. Résultat : le salarié paie cher aujourd’hui pour être
entassé dans le métro.
De plus, si tout était bien
organisé pour que le touriste circule agréablement dans la capitale, rien ne
l’a été pour les salariés. Les habitants de Saint- Denis, ville olympique, ont
dû se débrouiller pour arriver à l’heure au travail. Les travailleurs du ménage
comme ceux des transports ont découvert que des bus ont été supprimés à cinq
heures pour augmenter les services en journée. Tous ces travailleurs ont ainsi
eu droit à des transports bondés, retardés, au prix de 5 euros le voyage.
Quant à ceux qui prenaient leur
voiture, ils ont eu le plaisir de découvrir qu’ils ne pouvaient plus avoir
accès à certaines entrées ou sorties d’autoroute, sans qu’aucune déviation ne
soit indiquée. Tout cela pour se retrouver sur l’autoroute A1 au ralenti parce
qu’une des voies était réservée aux Jeux Olympiques. Les soignants de l’hôpital
Delafontaine à Saint-Denis, qui n’avaient plus accès à la bretelle qui dessert
leur hôpital, ont dû ainsi faire des tours et des détours pour accéder à leur
lieu de travail. Et, malgré leurs protestations, ils n’ont obtenu aucune
dérogation.
Mais doit-on s’étonner du fait
que les pouvoirs publics se contrefichent du quotidien des travailleurs ?
Aline Urbain (Lutte ouvrière n°2925)