mercredi 24 avril 2024

Liste Lutte ouvrière-Le camp des travailleurs aux élections européennes : nos positions. Adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne : s’opposer à la démagogie nationaliste !

 

Les discussions sur une éventuelle intégration de l’Ukraine à l’Union européenne ont été relancées depuis le début de la guerre avec la Russie. Cela peut durer longtemps car la Serbie, la Bosnie et le Kosovo, issus de l’éclatement de la Yougoslavie, attendent depuis près de 30 ans de pouvoir entrer dans l’Europe.

À gauche, le PCF et LFI, et le RN à l’extrême droite s’y opposent farouchement en agitant une prétendue menace sur les emplois et les salaires des travailleurs en France. C’est un mensonge ! Pour les travailleurs, aussi bien ceux d’Ukraine que ceux des autres pays européens, cette adhésion ne changerait rien, car l’Ukraine est déjà largement intégrée au marché capitaliste. Les plus grands groupes industriels, comme ArcelorMittal, Nestlé et bien d’autres, n’ont pas attendu pour mettre la main sur des pans entiers de l’économie ukrainienne et pour les intégrer de fait dans le marché européen.

En réalité, les conditions de vie des travailleurs sont en permanence attaqués par la rapacité des capitalistes au nom de la nécessité de faire face à la concurrence étrangère en étant plus compétitif.

Face aux démagogues nationalistes, il faut affirmer que, pour les travailleurs, les frontières nationales ne sont que des obstacles, qu’elles ne les protègent ni de l’exploitation ni de la pauvreté, et que leur disparation serait un progrès. Si les travailleurs d’Ukraine veulent rejoindre l’Union européenne, et s’ils peuvent y gagner de pouvoir se déplacer plus facilement, tant mieux ! Mais ce n’est même pas certain, car dans cette Europe organisée en fonction des intérêts des grands trusts de l’industrie et de la finance, la liberté de circulation n’existe réellement que pour les marchandises et les capitaux.

 


Nouvelle-Calédonie : mépris colonial

Nouvelle-Calédonie : mépris colonial

Publié le 17/04/2024

Samedi 13 avril, des dizaines de milliers de manifestants, entre un quart et un tiers de l’ensemble de la population calédonienne selon les décomptes, ont défilé à Nouméa, les uns derrière les opposants à l’indépendance, les autres avec les partis kanaks et océaniens.

Les manifestants s’opposaient sur la réforme du corps électoral calédonien prévue par le gouvernement Macron.

En effet, le 2 avril, le Sénat a adopté le projet de loi constitutionnelle défendu par Macron et Darmanin visant à dégeler le corps électoral calédonien. Les accords signés en 1998 avaient permis à l’impérialisme français d’associer la petite bourgeoisie et les courants nationalistes kanaks à la gestion de l’archipel, en leur réservant des places dans les institutions et en leur octroyant une certaine autonomie. Le droit de vote avait alors été restreint aux « citoyens néocalédoniens », ceux résidant sur l’archipel avant 1998 et leurs descendants, un calcul qui favorisait un peu les Kanaks, tout en les laissant minoritaires face aux Caldoches, les descendants des colons, et à leurs partis anti-indépendantistes.

Ces dernières années, les partis indépendantistes ont gagné de l’influence sur le terrain électoral, notamment dans la communauté océanienne originaire des îles voisines du Pacifique. L’écart entre le non et le oui lors des derniers référendums sur l’indépendance s’est réduit de 18 000 en 2018 à moins de 10 000 voix en 2020. Les partis nationalistes kanaks, qui dirigent deux des trois provinces de l’archipel, les plus pauvres, ont depuis 2021 la majorité au gouvernement et au Congrès de Nouvelle-Calédonie. À l’approche des élections locales qui devraient être convoquées avant la fin de l’année, la droite anti-indépendantiste compte sur les 25 000 électeurs que lui amènerait la réforme constitutionnelle pour faire basculer dans son sens les institutions calédoniennes.

La crise politique ouverte par la réforme constitutionnelle s’ajoute dorénavant à la crise économique liée à l’effondrement des cours mondiaux du nickel. Le richissime trust suisse Glencore, qui gère l’une des trois usines de l’archipel, vient d’annoncer la mise en sommeil de l’usine qu’il y gère en association avec la province du Nord et les partis nationalistes kanaks, le temps que les cours remontent. Cela représente une menace de plus sur ce secteur qui représente un cinquième de l’économie locale, plus de 10 000 emplois, et met en difficulté les finances locales.

Depuis la colonisation de la Nouvelle-Calédonie il y a 170 ans, l’État français, en s’appuyant sur les Caldoches et la bourgeoisie locale, joue sur la division entre communautés pour maintenir son emprise. Même si, dans le passé proche, il a pris soin d’intégrer la petite bourgeoisie kanake au jeu institutionnel, les Kanaks restent toujours globalement méprisés, plus pauvres, plus au chômage, moins bien logés, moins bien payés. La réforme constitutionnelle concoctée à Paris, à 17 000 km de l’archipel, est une manœuvre dans le plus bel esprit colonial, visant à garder le contrôle d’un territoire que l’impérialisme français considère comme une base avancée dans le Pacifique pour y jouer dans la cour des grands, face à la Chine et derrière les États-Unis.

                                                         Serge Benham (Lutte ouvrière n°2907)

 

mardi 23 avril 2024

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 22 avril 2024

 Derrière le salaire provocant de Tavares, tout un système à renverser

22 avril 2024

Le scandaleux salaire annuel de Carlos Tavares, PDG du groupe Stellantis, a choqué. 36,5 millions d’euros, c’est 100 000 euros pour chacun des 365 jours de l’année. Un travailleur au SMIC mettrait plus de 1 500 ans pour gagner une telle somme. Ce décalage est ahurissant mais il est à l’image du fonctionnement de la société.

Si ce salaire est astronomique, que dire de la somme de 6,6 milliards d’euros qui a été versée aux actionnaires de Stellantis ? C’est la raison pour laquelle ils ont voté avec enthousiasme cette rétribution à Tavares. Il a considérablement accru la rentabilité de leur groupe, en supprimant des dizaines de milliers d’emplois, en fermant de nombreuses usines en France, en Europe et en Amérique.

Au point que le groupe, avec plus de 18 milliards d’euros de profit, réalise le deuxième meilleur résultat du CAC 40, juste derrière le pétrolier TotalEnergies, mais devant le groupe de luxe LVMH de Bernard Arnault, l’homme le plus riche du monde. Quand les capitalistes ont un si bon serviteur ils le récompensent !

C’est ce système-là que les dirigeants comme Macron, Le Pen, jusqu’à ceux de la gauche de gouvernement, soutiennent. Ils sont convaincus que le capitalisme est le meilleur des systèmes possibles et sont acquis à la bourgeoisie. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a fait mine de s’indigner mais, à part dire que cette rémunération était « démesurée, stratosphérique, choquante aux yeux de certains », qu’a-t-il proposé ? Quant à Le Pen et Bardella, ils n’avaient rien à déclarer.

Le fait est que la classe capitaliste accapare les richesses. Et pour quelle raison ? Le « mérite » et le « travail », pour reprendre les expressions du gouvernement qui n’a que ces mots à la bouche, n’ont rien à voir avec ça. Cette classe n’est même plus aux commandes de ses propres affaires. Elle paye des Tavares pour les prendre en charge à sa place.

La seule classe créatrice de la société est celle des travailleurs. Toute la richesse produite vient de l’activité collective des ouvriers, des employés et des ingénieurs, ceux des entreprises des secteurs industriels, agricoles, de la restauration, du ménage, etc. La société repose aussi sur ceux dont le travail ne crée peut-être pas directement des richesses mais dont le métier est vital comme les soignants, les enseignants, les cheminots.

Mais, au nom de la propriété privée des moyens de production, les capitalistes sont les maîtres du profit et détiennent le pouvoir de décision absolu dans leurs entreprises qui représentent une part énorme de l’économie. Cette position leur donne une autorité sur toutes les petites entreprises qui les entourent et une puissance économique telle que l’État, lui même, est à leurs bottes.

Nombre de très hauts fonctionnaires ont travaillé dans leurs entreprises. Quant aux responsables politiques, s’ils sont élus par la population, la classe capitaliste les considère comme son personnel politique. Chirac a fini sa vie dans un luxueux hôtel particulier parisien du milliardaire François Pinault. C’est anecdotique mais révélateur de ces rapports entre la bourgeoisie et les représentants de l’État.

La bourgeoisie peut aussi compter sur des policiers, des juges…, tout un appareil de répression. Ce rôle fondamental de l’État, dissimulé en période de calme social, ressort dès qu’il y a des révoltes. Ne serait-ce que, lorsque des ouvriers se battent pour conserver leur emploi, comme ceux de Vertbaudet en 2023, ils trouvent en face d’eux la justice et les CRS.

Demain, les dirigeants politiques nous transformeront peut-être en soldats des guerres qu’ils préparent. Les plus jeunes d’entre nous passeront sous les ordres d’officiers et de généraux. Ceux-ci nous diront que c’est pour défendre la patrie ou la liberté, mais ce sera encore pour le compte de la bourgeoisie.

Le langage des politiciens qui gouvernent ou se préparent à le faire est fait pour brouiller les cartes et masquer cette lutte des classes. Ces partis politiques qui semblent s’opposer sont en réalité au service du même camp social, celui de la bourgeoisie.

Ne faisons confiance qu’à notre propre classe, celle des travailleurs. Notre survie collective, pour un emploi et un salaire permettant une vie digne, ne dépendra que de notre combat. Et nous devons avoir comme objectif de renverser ce système capitaliste qui fait de nous des exploités.

                                                                                    Nathalie Arthaud

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Mercredi 24 avril : de 11 h. à 11 h.30, marché des Champioux.

 Vendredi 26 avril : de 15h40 à 16 h40 au marché du Val-Nord ;

-et de 17 h.15 à 18 h.15, « Carrefour Babou » ;

-Samedi 27 avril : de 10 h. à 10 h.30 marché des Coteaux ;

-et de 11 h à midi au marché de la Colonie ;

-Dimanche 28 : de 10 h.15 à 10 h.55, devant Intermarché du Centre ;

-de 11 h. à midi, marché Héloïse ;

--Lundi 29 avril : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;

-D’autres rendez-vous de campagne sont en préparation.

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.