À Argenteuil hier, zone industrielle du Val
La grève des deux dépôts de bus de Kéolis d’Argenteuil et de Montesson a démarré lundi matin. Ces deux dépôts desservent une partie de la banlieue ouest, Argenteuil, Sartrouville, Bezons, Cormeilles en Parisis, … La quasi-totalité des conducteurs étaient en grève. Seuls quatre bus ont pu sortir à Argenteuil. L’ensemble des organisations syndicales avaient appelé au mouvement. En 40 ans, à Argenteuil, c’est la première fois que l’encadrement ainsi que les ateliers se sont joints aux conducteurs.
La question des salaires est au cœur de ce dernier. La direction de Kéolis qui ne proposait que 1,9 % propose dorénavant 2,5 %. Les grévistes réclament 4 %.
Mais c’est également la détérioration des conditions de travail qui a mis le feu aux poudres. Des conditions de conduite de plus en plus difficiles. Des temps de parcours impossibles à tenir. Avant le tour de conduite suivant, seulement deux trois minutes parfois qui ne permettent pas de prendre un café où même d’aller aux toilettes. Des temps de parcours allongés non seulement par l’état du trafic, mais aussi par le temps réel nécessaire pour laisser les voyageurs descendre et monter aux arrêts, loin des savants calculs imposés mais impossibles à réaliser. Un système de signalisation des feux tricolores urbains qui ne tient pas compte des flux. Les problèmes très nombreux de nids de poule dans des voies non entretenues comme il le faudrait.
À cela s’ajoute l’état du matériel. Il y a au dépôt d’Argenteuil un bus qui a déjà 800 000 km au compteur et qui continue à figurer aux effectifs. De nombreux bus mal en point manquent car leur état les conduit à l’atelier. Des conducteurs sont ainsi amenés à attendre qu’un bus rentre pour pouvoir faire leur service.
Cette dégradation des services et des matériels est à mettre en rapport avec la mise en concurrence pour l’attribution des marchés du transport de voyageurs dans la banlieue de l’Ile de France entre Kéolis, Trandev, et la RATP. Mais ce sont les conducteurs et les agents de ces entreprises qui en font les frais. Ils expriment massivement aujourd’hui leur ras-le-bol. DM