Avec la nouvelle interface de Blospot, malgré mes
paramètres, je ne suis jamais sûr que mes 5 articles du jour apparaîtront dans
la première page du jour. Si vous ne trouvez pas les cinq, cela signifie que le
manquant ou les manquants se trouvent dans la page suivante à « articles
plus anciens. Sur ce, bonne lecture, et j’attends toujours et encore vos
commentaires.
Et puis,
nous avons fait le choix de tenir chaque jour de cette façon le blog. Cela fait
plus de 13000 « posts » depuis 2011. Il y a donc bien des
informations à retrouver dans ces « articles plus anciens » DM
Les
intérêts des travailleurs doivent s’exprimer !
Suppressions d’emplois, plans de
licenciements, mises en faillite, fermetures d’entreprises : chaque
semaine, des milliers d’ouvriers, d’employés, de techniciens et d’ingénieurs
apprennent que leur emploi est menacé et d’autres prennent le chemin de Pôle
emploi. Mais le coup de colère qui marque l’actualité, n’est pas venu des
ouvriers de l’usine de pneus Bridgestone à Béthune ou d’Inteva, le
sous-traitant automobile qui ferme une usine à Saint-Dié. Il est venu des
patrons de cafés et de restaurants.
Mercredi dernier, le ministre de
la Santé, Olivier Véran, a annoncé un nouveau tour de vis sanitaire imposant la
fermeture des bars et des restaurants à partir de 22 heures dans de nombreuses
métropoles et, à Marseille, leur fermeture totale pendant 15 jours. Le tollé
des gérants a été immédiat.
À Marseille, l’annonce a fait
l’effet d’un coup de massue pour beaucoup de bistrotiers et restaurateurs de
quartier, déjà éprouvés par la période du confinement. Un coup de massue doublé
d’un sentiment d’injustice car si le virus circule beaucoup, le problème à
Marseille, comme dans d’autres régions, réside d’abord dans le faible nombre de
places en réanimation.
Les hôpitaux sont sur le fil du
rasoir déjà en temps normal et on a vu en mars-avril qu’ils étaient incapables
de gérer un nouvel afflux de malades sans déprogrammer d’autres interventions.
Mais en six mois, le gouvernement n’a rien fait, ne serait-ce que pour
desserrer la pression habituelle, tant et si bien qu’avec une quarantaine de
personnes en réanimation à Marseille, on est proche de la saturation !
De fait, les patrons de bars et
de restaurants payent pour l’incurie gouvernementale. Oui, ils ont de quoi être
en colère, et qu’ils se battent pour défendre leur gagne-pain se comprend
parfaitement !
Ces patrons petits et moyens
connaissent des situations très variées. Certains possèdent un ou plusieurs
restaurants à la réputation bien établie et sont de véritables bourgeois. Ils
jouissent d’une situation prospère. Proches des notables, quand ils ne le sont
pas eux-mêmes, ils savent pouvoir compter sur le soutien de l’État. Même s’ils
ont la bouche pleine, on les entendra pleurer, parce qu’ils savent qu’ils en
retireront toujours quelque chose.
Mais ce qui se joue pour les plus
petits, c’est-à-dire pour la grande masse des commerçants, c’est leur
gagne-pain, la survie de leur affaire et l’avenir de leurs enfants. Pour
échapper au chômage, beaucoup de travailleurs ont choisi d’ouvrir un petit
commerce. Endettés sur des années, ils alignent des heures et des heures
derrière le comptoir pour rentrer dans leurs frais. Ils s’enorgueillissent
parfois d’être leur propre patron. Mais avant de se payer un salaire, quand ils
s’en versent un, ils doivent payer leur propriétaire et leur banquier !
Et l’inquiétude va bien au-delà
du secteur de la restauration. La crise économique et l’appauvrissement des
classes populaires fragilisent depuis déjà des années toute une partie de la
petite bourgeoisie commerçante. Tout comme les ouvriers, ces petits patrons
prennent la crise actuelle de plein fouet. Comme les intérimaires, les CDD ou
les auto-entrepreneurs qui ont perdu leur travail, beaucoup se sentent menacés
dans leurs conditions d’existence. Mais eux, ils donnent de la voix et ils se
font en partie entendre !
Le gouvernement a rouvert les
cordons de la bourse en assurant les cafetiers et restaurateurs que l’État
couvrirait leur manque à gagner. C’est encore à voir, parce que dans cette
société, ce sont toujours les plus gros qui tirent la couverture à eux, et plus
on est petit, plus il faut se débrouiller seul. Le bras de fer est donc loin d’être
terminé.
Mais cette fronde sociale
démontre, une fois de plus, qu’on a tout à gagner à dénoncer, à protester, à se
battre. C’est le seul moyen de défendre ses intérêts. À Marseille, les gérants
de cafés restaurants ont manifesté en criant « On veut travailler » !
Eh bien, les ouvriers de Bridgestone ou de Smart, les salariés de la Halle
ou du groupe Auchan ont autant de raisons de crier la même exigence.
Que l’on se sente capable ou pas
de faire reculer les multinationales et les licencieurs, il faut crier notre
révolte. Licencier, aujourd'hui, dans cette période de crise, doit être
assimilé à un crime ! La moindre des choses est de forcer les
multinationales à préserver tous les emplois ! Pour travailler tous, il
faut répartir le travail ! Que l’argent public serve à la création
d’emplois dans les hôpitaux et les Ehpad !
Les travailleurs ont leurs
intérêts à défendre. Les affirmer est la première étape pour se préparer au
combat nécessaire.