Rapport
d’Oxfam : un système toujours plus inégalitaire
22 Janvier 2020
Oxfam publie comme chaque année
son rapport annuel sur la pauvreté et y dénonce les inégalités abyssales entre
les immensément riches et le reste de la population. Et de présenter une
montagne de chiffres édifiants, tirés des données de la banque Crédit suisse,
de la Banque mondiale et du magazine Forbes.
En 2018, les 2 153
milliardaires de la planète se partageaient autant de richesses que 4,6
milliards de personnes. Leur nombre a presque triplé depuis dix ans, puisqu’ils
étaient 792 en 2009, au lendemain de la crise financière. La richesse des
1 % les plus riches de la planète correspond à plus de deux fois la
richesse de 90 % de la population mondiale.
Les plus riches peuvent se
contenter de regarder croître leur fortune avec le temps, puisque leur fortune
possède une rentabilité annuelle moyenne de 7,4 % au cours des dix
dernières années. Bill Gates a aujourd’hui une fortune estimée à près de 100
milliards de dollars, soit deux fois plus que lorsqu’il était à la tête de
Microsoft.
À l’autre bout de la planète,
près de la moitié de la population mondiale vit avec moins de 5,50 dollars par
jour. Et la pauvreté ne se réduit que très peu. Elle augmente même en Afrique
subsaharienne.
En France, le constat d’Oxfam est
le même. Actuellement, 41 milliardaires, soit quatre fois plus qu’en 2009,
cumulent 330 milliards de dollars, cinq fois plus qu’il y a dix ans !
Et le rapport essaie de montrer
ce que cet écart de richesses signifie : « Si quelqu’un avait pu
économiser l’équivalent de 8 000 euros par jour depuis la prise de la
Bastille, le 14 juillet 1789, il n’arriverait aujourd’hui qu’à 1 % de la
fortune de Bernard Arnault. »
Ce constat est édifiant et
révoltant : ces riches sont riches de l’exploitation de milliards d’hommes
et de femmes. Et dire que les tenants de cette société-là voudraient qu’on
l’accepte sans rien dire !
Bertrand
GORDES (Lutte ouvrière n°2686)