vendredi 15 novembre 2019

Suicide d’un étudiant : une précarité insupportable. Une correspondance locale de notre hebdomadaire de cette semaine


Suicide d’un étudiant : une précarité insupportable

13 Novembre 2019

Vendredi 8 novembre, Anas, étudiant de 22 ans en sciences politiques à l’université Lyon 2, militant actif du syndicat Solidaires, a tenté de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu devant le siège du Crous lyonnais (Centre régional des œuvres universitaires).
Sauvé par l’intervention d’un ouvrier travaillant sur un chantier voisin, brûlé à 90 %, il était toujours entre la vie et la mort le 12 novembre. Quelques minutes plus tôt, il avait posté sur Facebook un texte dans lequel il liait son geste de désespoir à la précarité dans laquelle les étudiants sont plongés. Il venait d’apprendre qu’il perdait le bénéfice de sa bourse et de son logement en cité universitaire, après un nouveau redoublement. « Même avec une bourse, demandait-il, 450 euros par mois, est-ce suffisant pour vivre ? » Et au-delà : « Après ces études, combien de temps devrons-nous travailler, cotiser, pour une retraite décente ? Pourrons-nous cotiser avec un chômage de masse ? » Il dénonçait la responsabilité de Macron, Hollande et Sarkozy dans l’aggravation de cette précarité, eux qui ont baissé les APL, augmenté les frais d’inscription à l’université, tandis que le coût du logement ou du transport n’a cessé d’augmenter.
Cet acte de désespoir a ému et révolté beaucoup des étudiants de Lyon 2, où Anas était connu et apprécié, et plus largement dans le milieu militant lyonnais. Conformément à sa demande, ses camarades de Solidaires étudiants ont continué à lutter en organisant un rassemblement mardi 12 novembre devant le Crous. Après diverses interventions, près de mille personnes ont repris des slogans dénonçant cette société « où les jeunes sont dans la galère et les vieux dans la misère ».
Cette tentative de suicide a évidemment des causes multiples. Mais elle révèle la situation dramatique que vivent de nombreux étudiants pauvres, obligés d’accepter n’importe quel emploi pour payer leurs études, parfois jusqu’à se prostituer. Une société qui abandonne ainsi sa jeunesse ne mérite pas d’exister. Il est urgent de la transformer.
                                      Correspondant LO (Lutte ouvrière n° 2676)

Rassemblement de protestation mardi à Paris

Argenteuil, défense de la salle des fêtes Jean Vilar, Cap Héloïse… et les sondeurs


Il danse le tweet, le maire d’Argenteuil



Nous avons largement évoqué ces dernières semaines la manœuvre du maire d’Argenteuil de contrer les oppositions profondes de la population d’Argenteuil en organisant… un sondage confié à un institut.
         Eh bien, sans surprise pour personne, Georges Mothron a « tweeté » hier le message suivant.

Entretien, il va nous dire, devant une foule énorme

         Comme si on pouvait s’attendre à autre chose ! 
      Le maire d’Argenteuil a obtenu le résultat qu’il attendait et qui lui convenait.
         Nous aurons l’occasion, sur le présent blog et sur le compte Facebook du Comité Jean Vilar, nous-mêmes et avec d’autres, de décortiquer l’entourloupe.
         Nous savons seulement que ce n’est ni Opinionway, le sondeur rétribué avec nos sous sans que l’on nous consulte, ni encore moins une municipalité déconsidérée qui imposeront leur opinion aux habitants.
         Le combat pour le maintien d’une salle des fêtes publiques et contre le projet Héloïse, au-delà de ce tweet dérisoire, continue plus que jamais. DM

jeudi 14 novembre 2019

RATP : intervention de Nathalie ARTHAUD lors d’un rassemblement de soutien à des militants syndicaux menacés de sanction pour avoir fait respecter la sécurité

Logement : la crise perpétuelle


Pas un problème de manque de données, mais de manque de logements



L'Ipsos va conduire une enquête sur la situation du logement en France auprès de 70 000 foyers, avec pour objectif affiché d'aider le gouvernement à avoir des données récentes et fiables.
De telles enquêtes ont lieu régulièrement, sans que rien ne change à la crise du logement telle que la vivent tous les jours des millions de familles populaires.
Les associations de locataires, de même que la fondation Abbé Pierre, rappellent à longueur d'année l'ampleur des problèmes, qui va des loyers exorbitants à l'insalubrité, d'appartements surpeuplés aux expulsions. Appliquer la loi, qui autorise la réquisition des logements vides et prétend garantir un « droit au logement opposable », ce serait un minimum.
Le problème n'est pas le manque de données, c'est le manque de logements accessibles aux plus démunis, et surtout des salaires qui permettent d'avoir un bon logement.

Violences policières ? Circulez, il n’y a rien à voir


Des chiffres d’une justice de classe



Un an après le début du mouvement des gilets jaunes, le ministère de la Justice publie des chiffres éloquents sur la répression contre ce mouvement. 10 000 ont été placés en garde à vue mais seulement 5 300 ont fait l'objet de poursuites judiciaires. La justice admet donc que 4 700 n'avaient rien fait. Au final, 3 100 ont été condamnés dont 400 à la prison ferme.
En même temps, seulement 212 enquêtes ont été lancées contre des violences policières, dont 146 classées sans suite. Sur les 66 restantes, seuls deux policiers sont sur la sellette. Pas de chance, ils ont été filmés.
Cette justice à géométrie variable est une justice de classe.

Femmes : À travail égal, salaire toujours pas égal


Nous, elles n’attendront pas l’an 2168

 
L'affiche date de quand ?

Selon les calculs d’un collectif féministe, depuis le 5 novembre à 16 h 47, les femmes salariées travaillent à l’œil pour leur patron, car les femmes n’ont toujours pas un salaire égal à celui des hommes. En moyenne, les salaires des femmes sont inférieurs de près de 19 %, et pour certaines, du fait des temps partiels imposés, c’est 26 %. Et les lois successives sur l’égalité salariale n’y ont rien changé.
Certains pensent qu’il faudrait attendre 2168 pour que cela change. Les travailleuses n’auront pas autant de patience !

Argenteuil, Val d’Oise, les listes « Lutte ouvrière-Faire entendre le camp des travailleurs » Exprimer la situation du monde du travail, ses revendications, être à ses côtés lors de tous ses combats légitimes


Des problèmes locaux à l’image des problèmes généraux du monde du travail



Le quotidien Le Parisien-95 d’hier a consacré un article aux listes Lutte ouvrière qui seront présentes dans un certain nombre de communes du Val d’Oise et qui seront toutes intitulées « Lutte ouvrière-Faire entendre le camp des travailleurs ».
         Quelles que soient les approximations d’un tel article, il vaut toujours mieux que l’on parle de soi plutôt que le contraire. A nous ensuite de préciser nos véritables idées si nécessaire. C’est le cas ici.
         Il ne s’agit pas pour nous lors de ces élections de « Mobiliser la population sur des problèmes locaux ». Il s’agit d’abord de nous adresser au monde du travail sur la base de ses difficultés qui n’ont fait que s’accroître ces dernières décennies, et encore davantage ces dernières années. Les « problèmes locaux » qui nous intéressent, ce sont d’abord et avant tout, les difficultés à obtenir un emploi, la diminution des revenus réels (salaires, indemnités, pensions de retraite) qui devraient permettre de vivre, l’aggravation des conditions du travail, le recul net des services, publics ou autres, utiles et nécessaires à la population. C’est en dénonçant cette situation que nous ferons campagne.
         Ces problèmes ont une déclinaison locale certes, que nous devrons mettre en valeur. Mais ils sont à l’image des problèmes généraux du monde du travail du pays.
Cette élection nous permettra de regrouper ceux qui partagent avec nous ce constat, et qui pourront ainsi l’exprimer lors de ce scrutin.
         Face à cette dénonciation des « problèmes du monde du travail », tous les programmes électoraux, tous plus prometteurs et plus alléchants les uns que les autres, pèsent bien peu. Une municipalité, sauf à la marge, ne peut guère contrecarrer par son action le recul actuel de la condition des classes populaires, la dégradation de la vie collective, et « l’allure » de la ville. Ce sont les intérêts capitalistes relayés par l’État et son gouvernement qui mènent la danse, y compris à l’encontre des municipalités, aussi de bonne volonté soient-elles.
         En revanche, le rôle d’élus de Lutte ouvrière consisterait avant tout à informer les travailleurs de la commune, à essayer de les mobiliser sur la base de leurs problèmes qui ne sont pas différents de ceux des travailleurs des autres communes. Il serait de les regrouper autour de la conscience de leurs intérêts communs. Il serait d’être à leur côté dans chaque lutte visant à améliorer leur condition d’emploi, de revenu, de conditions de travail, de logement, d’accès à tous ces services nécessaires. En cela, ils ne feraient que poursuivre ce qu'ils tentent de faire au quotidien depuis toujours. DM

mercredi 13 novembre 2019

Retraites : la clause « petits enfants dans la misère »


Travailleurs de toutes les générations, mobilisation !


Le gouvernement voudrait introduire la clause dite « du grand-père » dans les retraites qu’il est en train de massacrer, afin de tenter d'éviter les réactions des travailleurs.
Il s’agirait de s'en prendre aux générations futures. Pour sauver (en partie) les grands-pères, on sacrifierait les petits enfants.
En réalité, le gouvernement n’attendra pas la prochaine génération : dès maintenant, il s'en prendra aux prochains retraités. Alors, grands-mères, grands-pères, mères, pères et petits-enfants doivent se retrouver ensemble pour faire capoter ces attaques.