samedi 14 septembre 2019

Retraites : longue offensive contre les travailleurs. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Mais hier, une première riposte de taille



Retraites : longue offensive contre les travailleurs

11 Septembre 2019

L’attaque en cours contre les retraites n’est pas une nouveauté. Aujourd’hui, Macron et les siens essaient, comme à chaque fois dans le passé, de cacher l’importance de cette remise en cause des droits des travailleurs derrière les mots de justice et d’équité.
En fait, cette vague d’attaques sur les retraites a véritablement commencé il y a trente ans, sous le gouvernement socialiste de Rocard, alors que Mitterrand était président de la République. Le système en place pour les millions de salariés du privé n’était certes pas idéal, il comportait depuis sa naissance des injustices criantes, laissant toute une partie des travailleurs, et tout particulièrement les travailleuses, avec une retraite misérable au bout d’une vie d’exploitation. Même dans le secteur public, les salariés des catégories les moins payées se retrouvaient avec une retraite bien faible. Mais cela n’allait nullement s’améliorer.

Du Livre blanc de Rocard à Balladur

Mais, avec la crise du système capitaliste, tous les gouvernements ont cherché le moyen de récupérer l’argent public des impôts et celui versé par les travailleurs pour assurer leurs vieux jours, pour le diriger vers les comptes en banque du patronat par les biais les plus divers. Ils ont aussi diminué les cotisations dites patronales, qui ne sont en fait que du salaire différé, et considéré comme tel dans la comptabilité des entreprises. Michel Rocard prépara une attaque d’ampleur contre les retraites, en mettant sur pied en 1991 ce qu’il appela Le Livre blanc des retraites. Après qu’il a été débarqué de son poste et que la gauche a été renvoyée dans l’opposition, Balladur, Premier ministre de la majorité de droite, a mis en application ce programme propatronal dès son investiture en 1993. Cela eut des effets dévastateurs pour des millions de salariés.
Jusque-là, la retraite Sécurité sociale, qui représentait les trois quarts de celle des salariés du privé, le quart restant étant constitué des retraites complémentaires calculées par points, assurait au total à ceux qui avaient eu une carrière complète une retraite proche du salaire touché. La réforme Balladur, étalée sur une vingtaine d’années, allait faire baisser fortement le montant des retraites. Au lieu du calcul sur les dix meilleures années avec 37,5 années de cotisations, il fallait avoir cumulé 40 ans de cotisations pour toucher une retraite calculée sur les 25 meilleures années. Pire, les cotisations versées au cours de ces années ne furent plus revalorisées en fonction de l’évolution du salaire moyen, mais de la hausse officielle des prix. Cette mesure a réussi à faire baisser les retraites de plus de 30 %.
À peine cette remise en cause entérinée, Juppé, qui avait pris la succession de Balladur en 1995, sous la présidence Chirac, voulut mettre le secteur public au même traitement. La grève générale des cheminots et les manifestations massives de novembre-décembre 1995, regroupant des centaines de milliers de manifestants, firent capoter la partie du projet sur les retraites du secteur public ou para-public.

Continuité gauche-droite

La gauche unie (PS-PC-Verts), revenue au gouvernement en 1997 avec Jospin, se garda bien de remettre en cause les réformes Balladur sur les retraites. Mauroy, ancien Premier ministre socialiste, prépara à son tour une nouvelle « grande réforme des retraites ». Puis, Jospin parti, il revint au ministre Fillon de mettre en application en 2003 ce qui avait été préparé par la gauche. Sarkozy mit ensuite en place la retraite à 62 ans, en lieu et place des 60 ans. Après 2012, ce fut Hollande qui joua sur le temps de cotisation et qui bloqua la revalorisation des retraites. Le patronat s’attaqua alors aux retraites complémentaires, gérées paritairement avec les syndicats, bloquant leur revalorisation et instituant une pénalité pour les retraites prises à l’âge légal de 62 ans.
Aujourd’hui, Macron voudrait continuer sur cette voie en portant un nouveau coup aux travailleurs du privé et du public, dans une réforme qu’il dit historique.
Le patronat est insatiable dans son désir de réduire les droits des salariés et de récupérer tout ce qu’il peut, quelles qu’en soient les conséquences pour le monde du travail.
Les reculs imposés sur les retraites sont ainsi le reflet du rapport de forces entre la classe ouvrière et des capitalistes décidés à ne faire aucun cadeau. Inverser le cours des choses ne sera possible qu’en retrouvant véritablement la voie de la lutte de classe. Le plus tôt sera le mieux et, dans le cours de cette lutte, il faudra savoir renouer avec les revendications passées de la classe ouvrière combattante, qui affirmaient que c’est à la classe capitaliste, et à elle seule, de financer une retraite décente à tous les travailleurs qui ont vécu une vie d’exploitation.
                                                          Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2667)

Violences policières, grève à la RATP, le « tabou, c’est parler du Capital », productivité…, Nathalie ARTHAUD au débat d’LCI-midi hier 13 septembre

Élections en Israël : surenchère criminelle


Un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être un peuple libre



À quelques jours des élections en Israël, Nétanyahou a promis d'annexer complètement la vallée du Jourdain s'il était réélu. Face aux sondages défavorables et aux menaces judiciaires, Netanyahou espère ainsi récupérer les électeurs de son rival et ancien allié d'extrême droite raciste : Avigdor Lieberman.
Depuis les accords d'Oslo de 1993, la fertile vallée du Jourdain est sous le contrôle de l'armée israélienne. Les Palestiniens y sont pourtant six fois plus nombreux que les colons israéliens. Cette annexion complète serait une déclaration de guerre pour les Palestiniens déjà opprimés et humiliés au quotidien.
Un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être un peuple libre. Contre les démagogues qui aspirent à gouverner en Israël, les travailleurs israéliens ne doivent pas laisser les mains libres à Netanyahou, Lieberman et autres faucons.

Handicap, et logement, des familles confrontées à une pénurie inadmissible de tels logements


La nécessité de la construction massive de logements pour personnes handicapées



Une famille d’Argenteuil que nous connaissons est confrontée depuis plusieurs mois à une situation très difficile.
L’un des membres de cette famille se trouve aujourd’hui particulièrement diminué suite à un accident cérébral. Depuis des semaines, il se trouve à l’hôpital, et celui-ci voudrait qu’il soit trouvé une solution… hors de l’hôpital le plus rapidement possible !
         Cette personne habitait un appartement en étage. Il lui faudrait, pour rester autonome, un logement en rez-de-chaussée dédié aux personnes subissant une situation de lourd handicap.
         La famille tente de frapper à toutes les portes, aujourd’hui encore sans succès. Il lui est répondu : « Vous n’êtes pas les seuls ».
         Voilà une situation tellement révélatrice de l’univers du handicap et de ses difficultés.
         En tout cas, mille fois, bon courage à eux.

         A ce propos, je voulais rappeler un fait qui il y a une dizaine d’année avait beaucoup choqué Patrice Crunil et moi-même, à cette époque conseillers Lutte ouvrière d’Argenteuil.

Sur l’initiative du président de l’époque d’AB Habitat, Philippe Doucet, il était envisagé d’utiliser une petite partie de la résidence Pierre Joly, juste en face de la mairie, pour la construction de logements dédiés aux personnes handicapées.
         Mais ce projet avait subi immédiatement une levée de boucliers de la part des locataires, parce qu’on leur prenait un petit bout de parking et un peu de soleil. Le projet avait été abandonné.
         Patrice Crunil et moi-même en avions été scandalisés.
         On en voit les conséquences.

Argenteuil, défense de Jean Vilar, « Cap Héloïse », les militants de la mémoire


La coresponsabilité Philippe Doucet-Georges Mothron

 
projet-œuvre des frères-ennemis pour l'occasion unis

Les exploiteurs, les oppresseurs, les manipulateurs, ont tout intérêt à gommer leur responsabilité et la mémoire des actes et des réalités dont ils n’ont pas à être fiers et dont ceux qui ont gardé cette mémoire gardent la colère et le refus. C’est vrai pour les grandes choses comme pour celles de moindre importance. Nous répéterons souvent cela.

Je me suis senti obligé à nouveau de revenir sur cette question à propos de l’affaire Jean Vilar-Pôle Héloïse, en constatant qu’une très proche ne notre groupe local n’avait aucun souci sur la responsabilité du maire actuel sur le sujet, mais avait complètement occulté celle de son prédécesseur.
         Donc, rappelons les faits :

         -avant 2014, Philippe Doucet a concocté ce projet ;

         -avec la cadre responsable à l’urbanisme ;

         -celle-ci est restée avec son successeur jusqu’à une date récente ;

         -tout fut fait en secret ;

         -l’énorme majorité des membres de la municipalité conduite par Philippe Doucet ne fut pas informée ;

         -cela fut dévoilé en mars 2016 quand Georges Mothron annonça, à la surprise de tous, qu’il reprenait le projet de son prédécesseur ;

         -ce dernier acquiesça, et vota en sa faveur ;

         -ce dernier n’intervint jamais sur le sujet…

Lorsque l’on est pris pour un imbécile, on peut s’en souvenir. Mais c’est la défense de la vérité qui nous amène à rappeler la coresponsabilité de Philippe Doucet et de Georges Mothron. Nous pensons que tous ceux qui refusent le projet « Pôle Héloïse » s’en souviendront en mars 2020. Les sanctionner alors sur le sujet le méritera, sans l’ombre d’un doute. DM

vendredi 13 septembre 2019

Ratp : un premier grand succès de mobilisation. Ce n’est qu’un début…


Tous ensembles !



La grève des salariés de la RATP aujourd’hui, vendredi 13 septembre, est massive. Elle paralyse en grande partie le réseau du métro et du RER. Le réseau des bus tourne au ralenti. Ces travailleurs dénoncent la réforme des retraites qui aboutirait, dans leur cas, à une baisse des pensions de 350 à 550 euros par mois selon les emplois occupés. Ils ont donc mille fois raison.

En reportant l'examen de sa réforme des retraites après les élections municipales, Macron montre qu'il n'est pas serein et qu'il craint les réactions des travailleurs. C'est donc le moment de nous mobiliser, tous secteurs confondus, dans le public comme dans le privé, pour imposer des conditions de départ en retraite dignes de ce nom, c'est-à-dire payées par les profits accumulés dans les grands groupes capitalistes grâce au travail des salariés. 
 

Aujourd’hui vendredi à 12h30
Nathalie Arthaud invitée au débat de midi sur
LCI

Migrants : le rassemblement national de Macron


Le Pen ne dit pas autrement. Macron sur ses pas…



Macron et son gouvernement annoncent un débat sur l'immigration à l'Assemblée à la fin du mois. Ils prétendent répondre à « l'insécurité culturelle » et aux «inquiétudes des français qui se sentiraient débordés et menacés par les vagues migratoires ». Mais ils préparent un durcissement du droit d'asile et une restriction de l'accès à l'Aide Médicale d'Etat. Le Pen et son parti, le RN, ne disent pas autrement.
Macron attise le racisme et la xénophobie en même temps qu'il accentue ses attaques contre le monde du travail. Travailleurs français-immigrés : ne nous laissons pas diviser !

Fête de l’Humanité : 13, 14 et 15 septembre : Lutte ouvrière à la fête de l’Humanité


13, 14 et 15 septembre : Lutte ouvrière à la fête de l’Humanité


Lutte ouvrière aura cette année encore un stand à la fête de l’Humanité, les 13, 14 et 15 septembre à La Courneuve.
Ce sera l’occasion de s’adresser à tous ceux qui, parmi les participants à ce grand rassemblement populaire organisé par le Parti communiste, se demandent quelles perspectives défendre aujourd’hui pour le monde du travail.
Renforcer la capacité de lutte et l’organisation des travailleurs est une nécessité impérative dans la situation actuelle. Mais le « rassemblement des forces de gauche », proposé par les dirigeants du PC, n’est pas une solution car cela ne peut signifier autre chose que vouloir recommencer la politique qui a montré sa faillite avec Hollande, et avant lui sous Jospin et Mitterrand.
Pour tous ceux qui refusent de se résigner à l’évolution actuelle, qui ont gardé confiance dans la capacité des travailleurs de changer la société, et pour qui les idées communistes restent une perspective d’avenir, il y a bien des questions à débattre.
C’est de tout cela que l’on pourra discuter au stand de Lutte ouvrière à la fête de l’Humanité.
Le stand Lutte ouvriè­re sera situé, comme l’année passée, près du Village du Monde, avenue Olga Bancic.
Allocution-débat de Nathalie Arthaud samedi à 16 heures. Et de Jean-Pierre Mercier dimanche à 14 heures. Débats vendredi à 19 heures, samedi à 20 heures et dimanche à 12 heures.