Vote au
Sénat : rien de bon pour les cheminots… la grève continue !
06 Juin
2018
Mardi 5
juin, les sénateurs ont voté le projet de loi pour un nouveau pacte
ferroviaire. Les quelques modifications qu’ils ont apportées ne changent rien
pour les cheminots. Ceux-ci ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, et quoi qu’en
disent les médias, une importante minorité est toujours mobilisée et déterminée
à continuer la grève, avec l’approbation de l’immense majorité des cheminots.
Les
médias, toujours pressés d’enterrer la grève, ont mis en avant les quelques
modifications proposées par les sénateurs, en les présentant comme favorables
aux cheminots. Leur transfert au privé se ferait « essentiellement » au
volontariat… ce qui signifie en fait l’approbation par les sénateurs de la
possibilité d’imposer ce transfert si nécessaire, avec le licenciement pour
ceux qui refuseraient. En théorie, un cheminot transféré pourrait revenir au
sein de la SNCF entre trois et huit ans après son transfert, mais même si cela
s’appliquait, rien ne précise qu’il pourrait retrouver son poste ou même son
lieu d’origine. De plus, si d’aventure une ligne repassait du privé au public, le
personnel retournerait à la SNCF… mais ne retrouverait pas son statut cheminot.
De
toute façon, les sénateurs ont entériné l’ouverture à la concurrence et la fin
du statut pour les nouveaux embauchés à la SNCF. Ils ont même trouvé le moyen
d’aggraver encore un peu les attaques contenues dans le nouveau pacte
ferroviaire en demandant 700 millions d’économies supplémentaires à SNCF
mobilités, dont 200 millions d’augmentation de la productivité, dégradant donc
encore les conditions de travail des cheminots. Quant à la reprise de la dette
par l’État et l’« incessibilité » des actions SNCF, elles ne concernent en rien
les travailleurs du rail.
La
grève se poursuit donc, à l’intérieur du calendrier choisi par l’intersyndicale
pour la grande majorité des cheminots mobilisés. Ils ne baissent pas les bras
et continuent d’organiser des tournées, des piquets de grève destinés à
remobiliser ceux qui ont repris le travail, mais qui demeurent opposés au
projet de réforme. Les grévistes les appellent à se joindre au mouvement lors
des prochains « temps forts », les 7 et 12 juin en particulier.
Les
retenues sur salaire ont commencé, atteignant plusieurs centaines d’euros pour
les grévistes les plus impliqués. Dans certains cas, les directions locales ont
aussi décompté les jours de repos entre deux sessions de grève, pour faire
encore plus mal au porte-monnaie des grévistes. Mais cela n’a pas entamé leur
détermination, certains annoncent même qu’ils sont prêts à continuer pendant
l’été.
Ce
conflit opposant les cheminots au gouvernement se présente d’ores et déjà comme
l’un des plus importants depuis 1995, tant par le nombre de jours de grève par
cheminot que par le nombre de cheminots impliqués. Le fait est que ceux-ci sont
« montés sur le ring »… Ils ont relevé la tête face à Macron et ont mis au
devant de la scène des problèmes et des revendications qui concernent tous les
travailleurs, obligeant l’ensemble du monde politique et médiatique à se
positionner par rapport à cela. Ils ont déjà fait beaucoup et peuvent en être
fiers. Et ils ont toutes les raisons de poursuivre leur mouvement.
Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière
n°2601)
Les camarades de Lutte ouvrière d’Argenteuil ont il
y a quinze jours effectué une première collecte de soutien aux cheminots en
grève. Les 310 euros alors collectés ont été remis lors d’une assemblée
générale à la gare Saint-Lazare. Nous la poursuivons. En espèces ou par chèque
à mon ordre. Soutenons les cheminots ! Vive leur grève. Dominique M