mardi 20 février 2018

SNCF : fermeture des petites lignes ? Non et non


Les habitants des espaces ruraux ont droit eux-aussi au train


Gare de Digne-les-Bains    

Va-t-on encore supprimer des petites lignes SNCF dans les Alpes, le Massif central, et partout dans le pays ? C’est ce que préconise le rapport Spinetta, repris abondamment par de nombreux médias toujours prêts à aller dans le sens de Macron.
     Pour eux, 1,7 milliard d’euros pour 9000 km de lignes représentant un quart du réseau, c’est trop cher et pas rentable. Pourtant, même si c’est moins de 2% des voyageurs qui les utilisent, ce sont des dizaines de milliers d’usagers qui ont besoin de ces trains, en particulier pour aller travailler.
     Les services publics n’ont pas à être rentables. Les impôts sont faits pour les financer. Et 1,7 milliard, c’est précisément la somme dont va augmenter chaque année le budget de l’armée. Au lieu de gaspiller cet argent en achetant des engins de mort, il serait bien plus utile pour maintenir un service public permettant d’améliorer la vie de la population, partout dans le pays !

Grèce, Novartis s'est bien soigné


3 milliards de surfacturation en dix ans

 
Molécules d'euros
Le groupe pharmaceutique Novartis est accusé par la justice grecque d'avoir surfacturé ses médicaments pendant au moins 10 ans. Lui et d'autres groupes ont versé des pots-de-vin à une pléiade de ministres, et même Premiers ministres, pour pouvoir écouler à prix d'or leurs produits.
La justice grecque estime ainsi à 23 milliards d'euros la somme volée à l'État sur la période 2006-2015, dont 3 milliards par Novartis.
Voilà où allaient les milliards d'euros de la dette grecque.

lundi 19 février 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 19 février 2018 : "L'attaque contre les cheminots est une attaque contre tous les travailleurs"



L'attaque contre les cheminots est une attaque contre tous les travailleurs



Transformation de la SNCF en société anonyme, fermeture des « petites lignes », ouverture à la concurrence, disparition du statut de cheminot et suppression de 5000 postes : le rapport Spinetta prépare la privatisation à marche forcée et la liquidation des droits des cheminots.
C’est une déclaration de guerre à laquelle a aussitôt répondu un appel de la CGT à riposter le 22 mars.
Les cheminots, comme tous les salariés qui sont attaqués, ont raison de se défendre. Alors que le gouvernement se vante de la reprise économique et du retour de la prospérité, aucun travailleur ne doit accepter de voir ses conditions de travail et de vie reculer. Aucun ne doit se résigner à servir de pion dans le casino capitaliste. Ni les cheminots, ni aucun autre travailleur.
Le statut des cheminots excite nombre de ministres et de commentateurs. Outre qu’il est largement mis à mal par le développement de la sous-traitance et la généralisation de la précarité à la SNCF, il ne fait sûrement pas des cheminots des privilégiés !
Les vrais privilégiés dans la société capitaliste, ce sont les Bernard Arnault et les Patrick Drahi, les actionnaires des entreprises du CAC 40 comme Veolia ou Vinci, qui vivent de l’exploitation de milliers de salariés et qui utilisent déjà la SNCF comme une machine à faire du cash. Les cheminots, quant à eux, tiennent juste à ce qui reste de leurs droits.
Au travers de cette attaque contre les cheminots, le gouvernement engage une épreuve de force contre tous les travailleurs. Macron veut en effet prouver à la bourgeoisie qu’il est capable de réussir ce que Juppé a raté : mettre au pas les cheminots, et, derrière eux, tous les travailleurs. Et s’il lance une telle attaque quelques semaines après avoir annoncé sa volonté de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique, ce n’est pas un hasard.
Au-delà de l’attaque qu’elle constitue contre le monde du travail, l’ouverture à la concurrence et la privatisation du chemin de fer représentent un recul pour toute la société.
Les usagers de la SNCF mesurent au jour le jour les conséquences du sous-investissement dans le ferroviaire.
Ralentissements, suppressions de trains, retards et incidents en tout genre empoisonnent le quotidien de millions de passagers, quand il ne s’agit pas d’accidents plus graves.
Mais expliquer que le privé fera mieux que le public pour renouveler les infrastructures et le matériel vétustes, c’est se moquer du monde.
Si certains requins sont intéressés par l’ouverture à la concurrence, c’est que l’État leur sert tout sur un plateau, les infrastructures, le matériel, et même le personnel formé car ils hériteront automatiquement des cheminots de la SNCF. Ils n’auront plus qu’à choisir les lignes les plus rentables et à encaisser !
Le capital privé sévit depuis toujours dans le ferroviaire. Le réseau a été conçu pour répondre aux besoins patronaux et il a servi de vache à lait à de nombreux groupes capitalistes. Avec la dette de la SNCF, les banquiers ont aussi été invités à se servir sur la bête.
La SNCF se comporte elle-même depuis fort longtemps comme n’importe quelle entreprise privée. Les cheminots ont à s’opposer aux mêmes pressions à la productivité que les travailleurs dans les autres entreprises. Quant aux usagers, ils sont confrontés aux tarifs exorbitants lors des périodes de pointe et aux fermetures de lignes et suppressions de trains jugés insuffisamment rentables depuis déjà des années.
C’est cette logique que le gouvernement veut aujourd'hui pousser le plus loin possible en donnant un nouveau terrain de jeu au capital privé.
Au nom de la rentabilité, le gouvernement fait le choix d’évincer toujours plus de personnes de la vie sociale. C’est ce genre de logique qui nous amène lentement mais sûrement vers une société où on regarde l’âge du patient – ou son porte-monnaie – à l’hôpital, avant de lui poser une prothèse de hanche ; où la Sécurité sociale ne prend pas en charge des traitements rares et onéreux ; où l’on refuse l’accès à la faculté à tous les bacheliers. 
Que ce soit pour les hôpitaux, les maisons de retraite ou le chemin de fer, faire passer la rentabilité et le profit au-dessus de tout, accepter le parasitisme du capital, est contraire aux intérêts des travailleurs comme des usagers.
Alors, dans le bras de fer qui s’engage avec le gouvernement, notre camp est celui des cheminots contre Macron et la bourgeoisie.

Argenteuil, contre le « projet Héloïse », l’Etat donne des pistes


De très nombreux éléments environnementaux d’inquiétude



Nous avons donné hier le résumé de l’avis du préfet de région chargé de l’environnement. Nous nous proposons de publier dans les jours qui viennent les extraits qui nous paraissent les plus pertinents, et ils sont nombreux. Aux habitants qui s’apprêtent à participer à la nouvelle enquête publique qui doit avoir lieu en mars-avril, de les méditer et de s’en emparer. 

Sur l’utilité de ce rapport 

« D’autoriser ou pas ce projet »

  

Premiers aspects abordés


A suivre…

Le logement, pour les locataires, le signe du recul général des services publics utiles à la population


Le logement, pour les locataires, le signe du recul général des services publics utiles à la population

 
Il y a quelques jours, c’était Edf qui coupait l’électricité à la cité Champagne, entraînant durant des heures les problèmes que l’on imagine. Ni les locataires ni AB-Habitat, le bailleur, semble-t-il, n’avaient été prévenus. Depuis, ce n’est pas pour autant que le chauffage est à la hauteur de ce qui est nécessaire en ce mois de février. Comme le dit le responsable de l’Amicale CGT-Indécosa : « 14 degrés dans les chambres, 18 dans la salle de séjour... les locataires paient leur loyer. Ils ont donc le droit d’être chauffés correctement… »
         Dans la cité Joliot-Curie, les pannes d’ascenseur sont récurrentes. Ainsi, les locataires d’un escalier de neuf étages, rue Yves Farges ont dû attendre près d’un mois pour qu’il soit réparé.
         La situation est encore plus catastrophique dans les cités gérées par Val d’Oise-Habitat où il n’y a plus de gardiens à demeure.
         Cette situation dans les cités populaires. Les habitants des appartements de standing de Neuilly ne les connaissent jamais. Et ce n’est pas le fait du hasard.

Bezons, le conseiller municipal Lutte ouvrière Michel Campagnac prend position dans le débat d’orientation budgétaire, s’en explique et vote contre


Sur le débat d'orientation budgétaire

Atos aurait très bien pu construire deux écoles pour la Ville

 « J'ai voté contre et je m'en suis expliqué.

Depuis quelques temps, les constructions se multiplient en ville. Ce n’est pas cela qui m’inquiète mais les projets d’urbanismes restent tributaires de l’évolution sociale.
Et de ce côté, nous pouvons vérifier tous les jours que les choses ne s’arrangent pas. Le chômage augmente, 80 % des embauches sont en intérim ou à temps partiel. Quant au services rendus à la population, ils se dégradent. Bien souvent il se réduisent comme peau de chagrin. Et quand ils ne se réduisent pas, ils n’augmentent pas en quantité suffisante.
On a vu, il y a peu les travailleurs des Ehpad dénoncer le manque de personnel et la maltraitance que cela pouvait entraîner.
La situation n’est pas mieux ni dans les hôpitaux, ni dans les écoles.
Et par exemple, l’année prochaine le lycée de Bezons fonctionnera avec plus d’élèves mais pas plus de moyen pour les accueillir. Et le collège Wallon prévu à l’origine pour accueillir 400 élèves, en reçoit presque 700 aujourd’hui. Et Il y a peu, les enseignants chantaient devant la sous-préfecture d’Argenteuil, sur l’air des sardines de Sebastien, « ah qu’est-ce qu’on est serré au fond de cette classe. ».
Dans tous les services publics, c’est la pénurie. Les pompiers s’inquiètent de leur faible nombre. Et l’épisode neigeux de ces derniers jours ou celui des inondations auparavant en sont des illustrations supplémentaires. Là encore la situation a été aggravée par le manque d’investissements, d’équipements et surtout de personnels pour les faire fonctionner.
La municipalité n’est pas responsable de cette situation, mais la vie des travailleurs de Bezons, comme ailleurs est affectée par ces restrictions.
Bezons propose de nombreux services, c’est vrai et c’est tant mieux. Mais pour autant, le manque se fait ressentir ici aussi dans de nombreux domaines.
La situation dans les écoles primaires, n’est pas à Bezons celle d’Argenteuil, mais cela pourrait changer assez vite.
La ville propose des places en crèche pour 200 enfants. C’est bien. Mais les programmes de constructions de logements sur la ville se comptent en dizaines d’ici 2020 il est prévu 3000 nouveaux logements et sans doute autant de familles. Ce chiffre est à rapprocher des "200 berceaux" des crèches. Nous sommes loin du compte. On peut faire le même calcul pour beaucoup de services.
Alors, il y a bien sûr un nouveau stade, mais deux ont été détruits. Le service jeunesse a vu ses moyens réduits et n’offre quand même pas grand-chose aux jeunes. Et alors que les équipements manquent pour la population tout le monde peut voir les bureaux vides au pont de Bezons.
La semaine dernière 500 personnes, enseignants, agents, ou parents, dont quelques dizaines de Bezons ont manifesté à Argenteuil pour dénoncer les restrictions qui empêchent les écoles de fonctionner correctement. Une maman, lors des prises de paroles, déclarait : « pourquoi ne pas obliger les sociétés du BTP à participer à la construction d’écoles quand ils construisent des immeubles » et effectivement, ce serait du bon sens élémentaire que les profits réalisés dans ce domaine profitent aussi à la collectivité.
Les restrictions ne sont pas nouvelles, mais justement, elles ne cessent jamais. Il n’y a que la révolte et la mobilisation de la population laborieuse qui pourraient s’opposer à la rapacité des classes riches et y mettre fin.
Les restrictions budgétaires ne sont pas non plus le fait de la municipalité. C’est vrai, la municipalité gère la pénurie. Mais ce pourrait-être aussi le rôle d’une municipalité ouvrière comme la nôtre que de renforcer le camp de ceux qui veulent combattre cette société d’injustice. »

Accidents du travail, 600 morts chaque année en France


L’horreur de mourir au travail

          Deux techniciens d’une entreprise extérieure sont morts samedi suite à une explosion dans une petite usine de fabrication d’huile de colza de Dieppe où ils avaient été appelés pour résoudre une panne.
          Il y a en France, près de 600 accidents du travail mortels chaque année.
         Selon un site spécialisé dans la prévention et la santé au travail, «Les salariés de la sous-traitance interne sont plus exposés aux risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles… ».


Oui, bien sûr, mais...


Apprentissage, réforme pour un patronat très intéressé


Apprentissage : formation sous contrôle patronal

Le gouvernement a présenté vendredi 9 février sa réforme de l’apprentissage. Le Medef a applaudi. Il a en effet toutes les raisons de se réjouir.


Le patronat obtient une liberté encore plus grande qu’aujourd’hui dans la gestion des CFA (centres de formation et d’apprentissage). Actuellement, aux côtés des CFA publics, il existe déjà de nombreux CFA privés, gérés par des syndicats patronaux, des Chambres de métiers ou des Chambres de commerce et d’industrie. Mais ceux-ci devaient jusqu’ici recevoir une autorisation et signer une convention avec la région ou l’État. Cela n’empêchait pas le patronat local de peser pour développer les filières qui l’intéressaient, mais il y avait quand même un relatif contrôle. En outre, la taxe d’apprentissage, dont la plus grande partie du versement était jusqu’à présent centralisée par les régions puis redistribuée aux établissements, sera désormais presqu’entièrement versée directement aux CFA, en fonction du nombre de leurs inscrits. Avec cette réforme, le patronat aura toute liberté d’adapter les formations à ses besoins immédiats. Plutôt que de développer la formation et la culture générales de la jeunesse, il s’agit de fournir au patronat local, encore plus qu’aujourd’hui, une main-d’œuvre prête à l’emploi.
Le gouvernement s’attaque également au statut des apprentis. Ils pourront travailler plus longtemps, jusqu’à 40 heures par semaine dans certains secteurs dont le bâtiment, avec des horaires élargis, et leur patron pourra les licencier avant la fin de leur contrat sans avoir à saisir les Prudhommes. En repoussant l’âge maximum des apprentis de 26 à 30 ans, le gouvernement élargit en outre la possibilité, pour les patrons, de recourir à une main-d’œuvre précaire et bon marché plutôt que d’embaucher. Ce ne sont pas les 500 euros offerts pour passer le permis qui compenseront ces mesures qui vont durcir les conditions de travail. Quant aux salaires, extrêmement bas, ils n’augmenteront que d’environ 30 euros par mois, et uniquement pour les moins de 20 ans.
Tout ce plan a pour prétexte la lutte contre le chômage. 70 % des apprentis trouveraient du travail après leur formation. Mais rien ne dit qu’il s’agit d’emplois stables. Et surtout, ce n’est pas le développement de l’apprentissage, s’il se produit, qui créera les emplois qui manquent, ni qui mettra fin aux licenciements !
Cette réforme vise d’abord à permettre au patronat de former la main-d’œuvre qui l’intéresse, là où cela l’intéresse, et à faire travailler les apprentis le plus longtemps possible, sans aucun engagement de création d’emplois.

                                                 Claire DUNOIS (Lutte ouvrière n°2585)

En visite chez les Compagnons du devoir... Loin du véritable apprentissage